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ÉNERGIE - Les capacités de l’Opep toujours mises en doute Réserves faibles, consommation forte : les prix du brut resteront volatils (photo)

Les prix du brut, qui ont atteint durant la semaine écoulée de nouveaux records historiques, devraient rester très volatils au cours des prochaines années, en raison de l’effet conjugué de réserves très basses et d’une croissance sans précédent de la demande, estiment des experts pétroliers. « La volatilité du marché pétrolier n’est pas uniquement le résultat des attaques terroristes, des conditions climatiques et de l’incertitude sécuritaire », a déclaré un spécialiste pétrolier des pays du Golfe, le Koweïtien Hajjaj Boukhdour. « Il y a en plus une capacité de production de réserve limitée et qui a nettement baissé », a-t-il ajouté. Avant 2004, la capacité mondiale de production gardée en réserve était de plus de 6 millions de barils par jour, soit 8 à 10 % de la consommation mondiale. Actuellement, elle n’est que de quelque 1,5 mbj, représentant à peine 2 % de la consommation, a-t-il ajouté. « Dans les années à venir, la capacité de réserve pourrait tomber à 600 000 bj. C’est ce qui maintient les prix pétroliers sous une pression permanente », a expliqué M. Boukhdour. Les cours du brut ont en effet grimpé à leurs plus hauts niveaux historiques jeudi matin, à 62,10 dollars à New York et 60,70 dollars à Londres, avant de redescendre légèrement vendredi. Augmenter la production Le marché s’inquiète en outre de la capacité de l’Opep à augmenter sa capacité de production pour répondre à la croissance de la demande mondiale. À eux seuls, les États-Unis et la Chine représentent un tiers de la consommation mondiale de pétrole. Dans son dernier rapport mensuel, l’Agence internationale de l’énergie a estimé la demande pétrolière mondiale à 84,3 mbj en 2005, en hausse de 2,2 % par rapport à 2004. Elle a appelé l’Opep à augmenter sa capacité de production de 30 mbj actuellement à 50 mbj en l’an 2020 pour répondre à la demande. Mais le Financial Times a rapporté jeudi que de hauts responsables d’Arabie saoudite, premier producteur mondial de brut, avaient mis en garde, en privé, les gouvernements américain et européens sur la pénurie probable de pétrole dans 10 à 15 ans. Selon les estimations des Saoudiens, rapportées par le journal, l’écart entre la demande du pétrole qui devrait être adressée à l’Arabie saoudite et ses possibilités de production est de l’ordre de 4,5 mbj. « L’Irak reste jusqu’à présent un grand point d’interrogation. Si la situation s’améliore là-bas, ce pays pourra alors jouer un rôle majeur », a indiqué un ancien dirigeant pétrolier koweïtien, Kamel al-Harami. L’Irak possède en effet les deuxièmes réserves prouvées de pétrole au monde avec environ 115 milliards de barils. « Le vrai problème, c’est que l’Opep pourrait dire un jour qu’elle n’a plus de capacité de réserve. Ce serait la catastrophe. Son actuelle capacité de réserve est de quelque 1 mbj, pour la plupart en brut lourd », a dit M. Harami. Pour augmenter la capacité de production et pallier leurs carences dans le secteur du raffinage, les pays producteurs devront en outre investir des centaines de milliards de dollars durant les deux prochaines décennies. Dans les monarchies du Golfe, qui produisent 17 mbj, aucune raffinerie n’a été construite depuis 1980. Ces monarchies devront investir quelque 500 milliards de dollars dans l’industrie pétrolière durant les 15 prochaines années, en partie dans le raffinage.

Les prix du brut, qui ont atteint durant la semaine écoulée de nouveaux records historiques, devraient rester très volatils au cours des prochaines années, en raison de l’effet conjugué de réserves très basses et d’une croissance sans précédent de la demande, estiment des experts pétroliers.
« La volatilité du marché pétrolier n’est pas uniquement le résultat des attaques...