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Beiteddine - Concert unique pour le maître du sitar, jeudi soir Voyage sur les bords du Gange avec Ravi et Anoushka Shankar (Photo)

Ils étaient venus nombreux applaudir le grand sitariste indien. Les nostalgiques de Woodstock, en tunique de soie et fleurs dans les cheveux, les curieux qui avaient confondu encens et fumée. Mais aussi les fervents qui rêvaient de ce moment de recueillement et qui ne pouvaient rater cette occasion unique d’écouter le «Pandit» durant 90 minutes ininterrompues. Sous une lumière rosâtre qui inondait les murs du palais, les musiciens, fortement applaudis, ont fait leur entrée. Les deux instrumentistes d’appoint ainsi que le joueur de tabla se sont installés l’un après l’autre, en tailleur, sur une plate-forme surélevée et recouverte d’un tapis. Ils vont être vite rejoints par le grand Ravi Shankar et sa fille Anoushka. La salle retient son souffle. Le sitariste annonce le premier morceau et le spectacle commence. Musique qui colore l’esprit Rythme d’abord lent pour cet Afternoon Raga qui s’accélère peu à peu et, scandé enfin par le tabla, atteint l’élévation suprême. Le grand compositeur pince son sitar, faisant jaillir des sons aigrelets qui ne tarderont pas à devenir insistants, voire même pénétrants. Aux premiers sons, il a déjà établi son espace musical. Il ferme les yeux. Il est dans sa musique. En jouant, sa jeune disciple l’observe. Elle attend le moment où elle pourra le rejoindre. Moment fixé par elle? Par lui? Ou par eux deux? Le public perçoit ce dialogue subtil qui s’est installé entre les deux musiciens. C’est alors au tour des sitars, ces instruments aux longs manches qui semblent percer le ciel, d’occuper les devants de la scène et d’entraîner dans leur musique tourbillonnante ceux qui aimeraient bien les suivre. Les raga, musique divine, issus d’un enseignement oral, «colorent l’esprit». Ce ne sont pas les notes qui créent les émotions, comme dans les musiques occidentales, mais une présentation subtile, nourrie de religieux. Pour Evening Raga, troisième et dernier morceau, les murs du palais se teintent de violacé. La soirée tire à sa fin mais l’audience reste inassouvie. Père et fille vont lui offrir, avec maestria, des moments sublimes de pure improvisation qui magnifieront les lieux. La profondeur de Ravi Shankar, maître incontesté du sitar, conjuguée à la fougue d’Anoushka auront entraîné, pour un soir, un public privilégié vers les bords du Gange. Colette KHALAF
Ils étaient venus nombreux applaudir le grand sitariste indien. Les nostalgiques de Woodstock, en tunique de soie et fleurs dans les cheveux, les curieux qui avaient confondu encens et fumée. Mais aussi les fervents qui rêvaient de ce moment de recueillement et qui ne pouvaient rater cette occasion unique d’écouter le «Pandit» durant 90 minutes ininterrompues.
Sous une lumière rosâtre...