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Actualités - CHRONOLOGIE

Coopération - Inauguration d’un projet de réhabilitation de la forêt de Baaqline Émié : Les événements ont montré combien les Libanais souhaitent retrouver leur pleine indépendance

L’ambassadeur de France, Bernard Émié, a exprimé le souhait de son pays d’accompagner les efforts de reconstruction et de réforme des institutions du Liban, soulignant que « les événements des derniers mois ont montré combien ce grand et ce très ancien peuple libanais souhaitait retrouver sa pleine indépendance et sa pleine souveraineté ». M. Émié a fait une déclaration en ce sens à l’occasion de l’inauguration d’un projet de réhabilitation de la forêt de Baaqline en coopération étroite avec la communauté urbaine de Lille. La cérémonie inaugurale s’est tenue en présence de Mme Fontaine, représentant le sénateur Pierre Mauroy, président de la communauté urbaine de Lille, des deux ministres de l’Environnement et des Travaux publics, Tarek Mitri et Adel Hamiyé, des députés Marwan Hamadé, Alaeddine Terro et Élie Aoun, de Mme Nora Joumblatt, de la présidente de la municipalité de Baaqline, Noha Ghosseini, et d’un grand nombre de présidents de municipalités, de moukhtars et de cheikhs. « Je voudrais vous dire combien je suis heureux d’être à nouveau dans le Chouf, mais cette fois-ci entouré de ceux qui, au Liban comme en France, constituent l’expression des forces vives de nos deux nations : les maires, les députés, les représentants de la société civile locale », a affirmé à cette occasion l’ambassadeur de France dans un discours dont nous reproduisons le texte intégral : « Vous êtes ceux qui expriment les spécificités d’un terroir ou d’un territoire et, pour conduire le développement de vos villes, de vos villages, vous vous appuyez sur les racines culturelles, sur le patrimoine, sur les traditions de ce qu’on appelle joliment en français le “pays”. Ce mot, aujourd’hui revenu d’actualité, qui s’affirme même comme un concept géojuridique, c’est celui qui exprime le mieux les solidarités, les connivences, l’adhésion fraternelle et communautaire à un territoire, fût-il marqué (comme le Nord en France ou comme le Chouf), de luttes, de conflits sociaux ou de guerres. Trop souvent, l’histoire de notre passé est meurtrière ou sanglante. Mais l’avenir, c’est celui que vous construisez dans votre tâche quotidienne d’élus, celui du bien-être de vos concitoyens, celui du respect du patrimoine, celui de l’environnement, de son entretien, de sa préservation ou de sa réhabilitation, c’est celui des générations futures. » « Une action exemplaire » Et M. Émié d’ajouter : « Les événements des derniers mois au Liban ont montré combien ce grand et ce très ancien peuple libanais souhaitait retrouver sa pleine indépendance et sa pleine souveraineté afin de construire par lui-même son avenir, libre de toute occupation étrangère. C’est bien à une reconstruction et à une réforme d’ensemble des institutions qu’il va falloir maintenant procéder dans ce pays. Il s’agit là d’une ambition dans laquelle nous pourrons vous accompagner. C’est pourquoi je suis heureux d’être ce soir aux côtés des représentants de la communauté urbaine de Lille-Métropole. Je souhaite ici rendre hommage aux actions exemplaires au plan international de Lille et de son agglomération, qui ont été reconnues capitale européenne de la culture en 2003-2004. » « Pour agir autant au plan international, de la Chine au Sénégal et bien sûr au Liban, la communauté urbaine de Lille, en pleine coordination avec l’État, saisit toutes les opportunités de cette décentralisation qui a donné à travers les années la responsabilité et le pouvoir aux élus, sous le contrôle de la légalité et sous le contrôle financier de l’État. » La décentralisation Et de poursuivre : « Et c’est un homme du Nord, le président Pierre Mauroy, qui préside la communauté urbaine de Lille, qui l’a engagé durant son gouvernement, il y a plus de 20 ans, avec l’aide d’un homme du Sud, maire de Marseille, Gaston Defferre. Au Liban, cette loi de décentralisation, et je m’adresse plus particulièrement à vous, Messieurs les Députés, car c’est un nouveau Chouf à explorer, serait susceptible de fixer le cadre, les compétences, les ressources humaines ou fiscales des collectivités locales libanaises. Elle marquerait surtout la confiance de l’État envers les communes et les élites locales. Mais cette confiance a, comme contrepartie, l’obligation de réussir et de bien gérer. Les efforts incessants pour améliorer le bien-être de vos administrés, des usagers comme on dit aussi aujourd’hui, s’inscriront dans l’efficacité. C’est dire que chaque commune se doit de rechercher, comme la Fédération du Chouf es-Souayjani l’a entrepris, les synergies, les meilleures échelles, le “ pays” le plus cohérent. Chaque “ pays” varie, qu’il s’agisse de l’éducation primaire et du ramassage scolaire, de la santé publique et de la carte sanitaire, de l’assainissement ou du traitement des déchets. Mais c’est bien à l’intérieur de chaque “ pays” que s’inscrivent les solidarités et que peut se décider le meilleur partage des ressources fiscales, budgétaires ou humaines. » « Dans cette avancée vers la décentralisation, vous avez trouvé l’appui de Lille-Métropole, a ajouté l’ambassadeur de France. Vous avez aussi trouvé l’appui de la France, dont l’action dépasse votre fédération de neuf communes pour s’étendre à tout le Chouf. Je pense par exemple à l’hôpital d’Aïn Wazain, qui est l’un des plus beaux établissements hospitaliers du Chouf et l’un des tout premiers du Liban selon le classement effectué il y a un an à l’occasion de l’homologation des hôpitaux ; je pense aussi à l’hôpital de l’établissement Irfane de la communauté druze ; je pense à la bibliothèque de Baaqline, aux festivals de Beiteddine et de Deir el-Qamar et, bien sûr, je pense à notre Centre culturel de Deir el-Qamar qui est devenu au cours des années un partenaire à part entière du Chouf. Je rends hommage ici à la détermination de M. Walid Joumblatt qui, par son action et sa ténacité, a su préserver l’environnement dans sa région et mettre en valeur les beautés naturelles de ce véritable poumon du Liban. Nous allons maintenant inaugurer ensemble ce parc de loisirs et de sensibilisation à l’environnement, un parc financé par le ministère français des Affaires étrangères en association avec la communauté urbaine de Lille. Un parc qui va permettre d’éduquer les populations de la région et d’abord les jeunes pour leur faire prendre conscience de la beauté de leur opération très symbolique de ce partenariat entre le gouvernement français et les collectivités territoriales françaises qui travaillent main dans la main au service de nos partenaires étrangers. » Et M. Émié de conclure : « Enfin, dans cette région pleine d’histoire, je voudrais évoquer ce village de Maasser el-Chouf, lieu de drames mais aussi d’espérances. Ce lieu rare a su préserver les traditions les plus anciennes d’herboristerie et de culture des plantes médicinales. Un nouvel avenir s’offre à lui avec les plantes odoriférantes dont les essences pourraient venir enrichir le temple des parfums qu’est en France la ville de Grasse. Voilà un projet qui n’en est qu’aux balbutiements, mais qui, je l’espère, trouvera très vite son avenir. Vous comprendrez en tout cas que si j’ai gardé cet exemple pour la fin, c’est bien parce qu’il symbolise à mes yeux votre pays : les traditions à préserver, l’avenir de la nation à construire. Cet avenir de votre nation que vous allez construire, sachez que la France saura y prendre toute sa part. » Le député Marwan Hamadé a rendu hommage pour sa part aux relations tissées entre la France et le Liban, soulignant l’importance du projet et le rôle joué par Walid Joumblatt dans la préservation de l’environnement au Chouf. Il a été suivi par Mme Ghosseini, présidente de la municipalité de Baaqline, qui a exprimé ses remerciements à la communauté urbaine de Lille pour le projet mis en route.
L’ambassadeur de France, Bernard Émié, a exprimé le souhait de son pays d’accompagner les efforts de reconstruction et de réforme des institutions du Liban, soulignant que « les événements des derniers mois ont montré combien ce grand et ce très ancien peuple libanais souhaitait retrouver sa pleine indépendance et sa pleine souveraineté ».
M. Émié a fait une déclaration en...