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Actualités - CHRONOLOGIE

MÉDIAS - Élan de solidarité sans précédent pour aider la chaîne catholique à survivre financièrement Télé-Lumière couvre désormais 80 % de la planète (photos)

On assiste en ce moment à un extraordinaire élan de générosité en faveur de Télé-Lumière, une chaîne de télévision basée à Dora, partie de rien voici quinze ans et dont les émissions, désormais, couvrent 80 % de la planète. Si les dons affluent, c’est parce que la société Globesat exploitant le satellite relais diffusant Télé-Lumière dans le monde a menacé de suspendre son service si les factures en souffrance ne sont pas immédiatement payées. Ces factures s’élèvent à une centaine de milliers de dollars par trimestre et forment l’essentiel d’un budget annuel de l’ordre de 5 millions de dollars. Grâce à un « téléthon », les dons affluent. Deux dons, de 100000 dollars chacun, et plusieurs autres contributions se situant autour de 10 ou 20000 dollars. Mais il y a mieux. Il y a les femmes qui ont donné le prix des médicaments qu’elles achètent, les enfants qui ont envoyé leur tirelire, les bagues, colliers et bracelets vendus pour que Télé-Lumière ne cesse pas ses émissions. Par ailleurs, nombre d’ulémas musulmans ont mis la main à la poche. À ce jour, environ 1,8 million de dollars ont été promis, dont un million de dollars effectivement réalisés. Ce qui a rendu possible cet élan de solidarité, c’est que Télé-Lumière n’est pas une chaîne comme les autres. Par son statut, certes, elle relève directement de l’Assemblée des patriarches et évêques catholiques au Liban (APECL). La station émet sur une fréquence mise à sa disposition par le gouvernement libanais. Elle dispose d’un conseil d’administration (présidé par un évêque maronite, Mgr Roland Aboujadoué) et d’une cinquantaine de permanents qui émargent sur des bordereaux de paiement. Bref, c’est une entreprise « normale », sous bien des aspects. Bien plus qu’une télévision Mais, en vérité, Télé-Lumière est bien plus... Au Liban, Télé-Lumière c’est la chaîne qui veille avec les malades solitaires, quand tout le monde dort, celle des parents inquiets du développement des sectes, des mères qui souhaitent mettre les plus jeunes à l’abri de la violence, de l’érotisme, de la téléréalité et des inepties qui envahissent le petit écran, des adolescents qui cherchent un sens à leur vie (beaucoup de vocations sacerdotales ont pris naissance grâce à Télé-Lumière), des penseurs qui cherchent à apprivoiser la mondialisation qui nivelle les cultures par le bas, des éducateurs qui veulent faire vraiment de la télévision un moyen de communication, et pas une salle d’anesthésie. Pour les Arabes chrétiens d’Égypte, de Syrie, de Jordanie ou d’Irak, Télé-Lumière, c’est l’Église. Pour les musulmans, c’est une chaîne ouverte au dialogue et prônant le respect de leurs valeurs religieuses. Pour les Églises orientales dispersées entre l’Amérique et l’Océanie, Télé-Lumière, c’est le garant de leur héritage et de leur patrimoine dans le monde ; pour bien des émigrés, c’est le dernier lien qui les lie à la mère-patrie. Connue dans le monde sous le nom de « Noursat », l’audience internationale de cette chaîne est désormais établie. Une aventure de la sainteté Mais il y a encore plus. Car ce que relativement peu de gens savent encore, c’est que Télé-Lumière est le fruit d’une de ces « aventures de la sainteté » qui émaillent l’histoire de l’Église, et en particulier les temps de renouveau. Au cœur de cette aventure, Jihad Bsaylis (57 ans), un homme que tout le monde appelle « frère Nour » depuis si longtemps qu’il en est peut-être arrivé à oublier lui-même son nom d’état civil. Mais on saisit et on comprend mieux sa rupture totale avec son passé, en le voyant revêtu de sa tunique en jute mille fois rapiécée, les pieds nus et le visage émacié de jeûneur permanent. Télé-Lumière, c’est lui. Parce que Télé-Lumière repose sur la confiance et la crédibilité absolue d’un homme à qui on peut tout donner, dans une époque de terribles erreurs et égarements. Une expérience qui, à notre connaissance, est unique au monde. Avant Télé-Lumière, frère Nour avait lancé la radio La voix de la charité, reprise aujourd’hui par les Missionnaires libanais. Mais comparée à Télé-Lumière, la radio était la prudence même. Parti de rien, sinon la confiance et la foi de quelques laïcs comme lui, il n’était pas évident que frère Nour puisse gagner son nouveau pari. Mais il l’a fait. Au bout de quelques années et en comptant sur une armée de bénévoles et quelques permanents, en comptant aussi sur la compréhension et la générosité d’hommes d’affaires et de foi, frère Nour a réussi à créer une entreprise viable dont toute publicité est exclue et dont la vie dépend uniquement sur l’investissement humain et l’appui moral et matériel inconditionnel d’un conseil d’administration acquis à sa cause. Au demeurant, Télé-Lumière n’est pas la seule « œuvre » de frère Nour. Sa générosité s’étend aussi aux sans-logis et miséreux des quartiers pauvres de Dora, Bourj Hammoud et Nabaa, Elle s’étend aux exclus, marginaux, Soudanais, sikhs, Sri Lankais et Sri Lankaises pris aux filets de leur servitude libanaise. Télé-Lumière, c’est pour eux le resto du cœur, la soupe populaire, un van qui circule le soir avec de la mortadelle, du fromage et du pain. C’est, d’un seul élan, la Croix-Rouge et la société de Saint-Vincent-de-Paul, Caritas et la soupe populaire. Voilà cette Télé-Lumière pour laquelle on cherche un nombre d’abonnés suffisant pour lui assurer des rentrées stables, parce qu’il est permis, même quand on est saint, d’être aussi un comptable averti.

On assiste en ce moment à un extraordinaire élan de générosité en faveur de Télé-Lumière, une chaîne de télévision basée à Dora, partie de rien voici quinze ans et dont les émissions, désormais, couvrent 80 % de la planète.
Si les dons affluent, c’est parce que la société Globesat exploitant le satellite relais diffusant Télé-Lumière dans le monde a menacé de suspendre...