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Actualités

L’Information, un ministère inutile

À plus d’une reprise, on a signalé dans la presse l’inutilité d’un ministère qui coûte aujourd’hui à l’État plus de quarante millions de dollars pas an. Personne parmi les responsables n’y a prêté attention. Il a fallu qu’un ministre à l’esprit libre, à la franchise directe, Charles Rizk, le redise carrément. En effet, nous lisons dans L’Orient-Le Jour du 28 juin qu’il a tenté de présenter un projet consistant à supprimer le ministère de l’Information, ajoutant : « J’estime que la présence d’un tel ministère dans un pays civilisé comme le Liban est une aberration ». Voilà un responsable qui n’y va pas par quatre chemins. Que peut, en effet, signifier aujourd’hui le mot information ? Qui veut-on informer et de quoi veut-on informer, pour qu’un État y consacre un ministère entier avec son budget dispendieux ? Si c’est le public, le dernier des épiciers de quartier, avec son petit poste transistor, reçoit une nouvelle de Tokyo avant qu’elle ne parvienne à l’Administration. Si c’est à la presse qu’on veut communiquer des nouvelles de ce que fait le gouvernement, on n’a pas besoin d’un délégué qui, sortant d’un Conseil des ministres, donnera lecture aux journalistes d’un communiqué officiel. Souvent, les « fuites » ont déjà devancé ce fonctionnaire, et ce malheureux est alors en butte aux questions futées et même piégées des malins journalistes qui l’agressent. On a plus d’une fois vu ce spectacle sur les écrans de TV. Alors, pourquoi ce ministère ? Il a, le plus souvent, servi à placer des hommes dévoués aux politiciens, comme à Télé-Liban, à l’Électricité et auprès de tant de services publics. Si l’on veut de plus amples détails, on peut s’adresser au chef du Législatif, dont on vient de renouveler le mandat pour la quatrième fois, malgré un 14 mars dont on a un peu trop vite oublié l’ampleur. Il faut savoir gré à un ministre courageux qui, pour une fois, est sorti des rails de la pensée unique. Par ailleurs, une occasion unique et inratable se présente : la formation d’un nouveau gouvernement. Ceux qui ont leur mot à dire dans cette tâche, en espérant qu’ils ont le souci majeur de ménager les finances de l’État, doivent refuser de nous encombrer encore d’un ministère parasite. Ils n’ont qu’à ne pas nommer un ministre de l’Information. La liquidation de ce département sera confiée à un comité très restreint, qui aura aussi pour mission de placer les fonctionnaires inutiles dans d’autres secteurs. Il faut souhaiter que les responsables soient pleinement conscients de cette situation et montrent, par là, leur résolution véritable à appliquer des mesures salutaires. Albert SARA

À plus d’une reprise, on a signalé dans la presse l’inutilité d’un ministère qui coûte aujourd’hui à l’État plus de quarante millions de dollars pas an. Personne parmi les responsables n’y a prêté attention. Il a fallu qu’un ministre à l’esprit libre, à la franchise directe, Charles Rizk, le redise carrément.
En effet, nous lisons dans L’Orient-Le Jour du 28 juin...