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Actualités - OPINION

Un Liban nouveau est en chantier

Notre salut ne viendra que du plus profond de nous-mêmes. Les puissances régionales – à savoir Israël et Syrie – n’ont d’autres intérêts que les leurs. L’unique superpuissance ne se gêne guère, pour préserver ses intérêts, à étendre son influence à travers les continents, en commençant par le Proche et le Moyen-Orient, réserve naturelle de pétrole. Elle déstabilise les pouvoirs, mis en place à l’époque par elle, totalitaires dans la quasi-totalité des cas depuis des décennies, en faveur d’un nouvel équilibre américain, démocratique dit-elle, comme si la démocratie pouvait s’improviser. Il faut se souvenir que la politique étrangère américaine a cherché, cherche et cherchera toujours son intérêt. Hier son alliance avec la Syrie était de mise ; aujourd’hui, cette même Syrie est son ennemie et demain, par ce même jeu des alliances, lequel des pays de la région se retrouvera-t-il ami ou ennemi des États-Unis d’Amérique ? Et pour combien de temps ? Il est grand temps de rebâtir notre pays en y consacrant beaucoup d’énergie. Les fondations de notre chantier sont primordiales. Il s’agit de cette partie invisible d’un bâtiment sans laquelle rien de solide ne tiendra longtemps. Nous avons besoin des meilleurs ingénieurs du bâtiment, ingénieurs du béton, pour que l’assise soit extrêmement solide. Nous avons besoin aussi que les normes antisismiques soient appliquées. Le flambeau passe maintenant aux hommes politiques, pour qui la gestion des différents domaines de la coexistence pacifique devient un impératif. Il n’est ni normal ni concevable que les Libanais émigrés, et Dieu sait s’ils sont nombreux, n’aient jamais eu le droit de vote depuis la création du Liban. Cette iniquité est à réparer au plus vite, car il y a urgence, surtout si nous voulons que l’équilibre confessionnel soit respecté et que le droit démocratique soit appliqué à tous. La corruption généralisée, inhérente au système précédent, doit être combattue car elle a ruiné le Liban, qui ploie sous 46 milliards de dollars de dettes. Il est du devoir de l’État de veiller à ce: – qu’il n’y ait pas d’exclus, en favorisant la solidarité nationale et en luttant contre l’illettrisme ; – qu’il n’y ait pas de chômage ; – que les principes de tolérance et de respect de l’autre soient appliqués. Au Liban, le pluralisme confessionnel est notre richesse et historiquement si le Liban a, à un moment donné, été imaginé, c’est grâce à toutes ces minorités religieuses qui sont devenues siennes. La laïcité ne saurait remplacer cette richesse. J’aimerais que nous puissions nous poser certaines questions auxquelles il va bien falloir répondre. Sommes-nous seulement conscients : – qu’il s’agissait de guerres des autres, tous les autres, sur notre sol, par notre intermédiaire ? – qu’aucune décision sérieuse concernant l’intérêt du Liban n’a été prise depuis plus de trente ans par les Libanais ou au Liban ? Cessons d’accuser les autres des malheurs qui nous arrivent et comportons-nous comme de vrais citoyens adultes et responsables. Responsables de l’avenir de notre pays pour nous mais surtout pour nos enfants, afin qu’ils n’aient pas à subir des conflits comme celui que leurs aînés ont connu. Dr Riad JREIGE Montpellier – France

Notre salut ne viendra que du plus profond de nous-mêmes.
Les puissances régionales – à savoir Israël et Syrie – n’ont d’autres intérêts que les leurs.
L’unique superpuissance ne se gêne guère, pour préserver ses intérêts, à étendre son influence à travers les continents, en commençant par le Proche et le Moyen-Orient, réserve naturelle de pétrole.
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