La Russie s’inquiète de la recrudescence de la violence à la frontière Tirs d’obus israéliens sur Ramta

La situation demeure tendue au Liban-Sud où des échanges intermittents de tirs entre le Hezbollah et les soldats israéliens ont été signalés hier dans le secteur des hameaux de Chebaa. Trois obus d’artillerie israéliens sont tombés dans la région de Ramta à la frontière avec Israël. Ces tirs, qui étaient accompagnés d’un survol de l’aviation israélienne, n’ont pas fait de victime. Dans un communiqué publié par l’ambassade de Russie à Beyrouth, le porte- parole du ministère russe des Affaires étrangères a appelé les parties concernées à la retenue, après avoir exprimé l’« inquiétude » de Moscou après la flambée de la violence à la frontière « qui risque d’avoir un impact négatif sur les efforts visant, après la fin des législatives, à engager un dialogue national et à réaliser l’entente » Il a aussi mis en garde contre toute violation de la ligne bleue, sans nommer Israël ou le Hezbollah. Jeudi, l’Onu avait imputé au Hezbollah la responsabilité des violents affrontements de mercredi entre des combattants de la Résistance islamique et les soldats israéliens. « D’après les informations reçues par le Conseil de sécurité, il est clair que l’incident a commencé par une action du Hezbollah », avait déclaré l’ambassadeur de France à l’Onu, Jean-Marc de La Sablière. Mme Anne Patterson, numéro deux de la mission américaine à l’Onu, a pour sa part estimé que la déclaration du Conseil était « plus faible » qu’elle ne l’avait espéré, mais que le Conseil n’avait pu se mettre d’accord sur un texte plus musclé. Certaines délégations, qu’elle n’a pas nommées, « n’ont pas accepté que le texte mentionne la responsabilité du Hezbollah dans l’attaque contre les forces israéliennes », a-t-elle dit. Elles n’ont pas voulu non plus qu’il fasse une référence explicite à la 1559. « Cela a été une négociation plutôt difficile », a-t-elle précisé, estimant que « les autorités libanaises doivent prendre le contrôle du sud du Liban ». « Cet incident (à la frontière) démontre pourquoi elles doivent le faire d’urgence », a ajouté Mme Patterson. De son côté, l’ambassadeur d’Israël, Dan Gillerman, a estimé que le Conseil « a envoyé un message très, très fort au Hezbollah et au gouvernement libanais », accusant le Hezbollah de « chercher à déstabiliser les développements positifs et démocratiques auxquels on a assisté au Liban ces dernières semaines », a-t-il lancé. Le Hezbollah « n’agit pas seul. Il est activement soutenu, financé, abrité et instrumentalisé par la Syrie et l’Iran », a-t-il réitéré.