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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Hezbollah se dit prêt à faire partie du gouvernement Siniora a achevé ses consultations et annoncera la composition de son cabinet la semaine prochaine (photo)

C’est séance tenante que le Premier ministre désigné, Fouad Siniora, qui part avec un capital de confiance sans précédent, a achevé hier les consultations parlementaires d’usage avant la formation de son gouvernement. Une formation qui prend de plus en plus l’aspect d’un cabinet d’union dont les ministres pourraient être choisis soit en partie, soit en totalité, en dehors de l’hémicycle. Sur les 128 députés de la Chambre, seul M. Michel Murr ne s’est pas soumis hier au cérémonial des consultations, pour motif de santé. S’adressant en milieu de soirée aux représentants de la presse, à l’issue de consultations menées à partir de 16 heures, place de l’Étoile, M. Siniora a renouvelé devant eux les engagements qu’il avait pris la veille : poursuite de la politique de M. Hariri et application d’un vaste programme de réformes à tous les niveaux, dans la fidélité à l’accord de Taëf. Le Premier ministre n’a pas hésité à évoquer la sécurité, affirmant qu’il souhaite « un État sûr et non pas sécuritaire ». Sur un terrain qui lui est plus familier, le Premier ministre désigné a balayé un certain nombre de clichés attachés à sa personne et parlé de la nécessité d’une croissance pouvant assurer la création d’emplois. Taquiné par les journalistes au sujet du désarmement du Hezbollah, clause essentielle de la résolution 1559, M. Siniora a enfin déclaré sans ambages que ce point était « une affaire libanaise interne ». Au sujet de la composition du cabinet, du nombre des ministres, de la répartition des portefeuilles « et même de la date de sa formation », M. Siniora a tenu à ne rien dire, sinon que cette formation « se fera le plus vite possible ». On estime généralement que le nouveau gouvernement verra le jour la semaine prochaine. M. Siniora a fait allusion au souhait de certains blocs parlementaires de voir formé un cabinet extraparlementaire (c’est par exemple le souhait des blocs de Nabih Berry et du général Aoun) ; d’autres préconisant un cabinet parlementaire panaché de technocrates. « Dans tous les cas, ce sera la compétence et la productivité que nous rechercherons », a-t-il opiné, précisant que « toute réforme exige des réformateurs ». « Les ministères, voyez-vous, ne sont pas des lots de consolation », a-t-il insisté. M. Siniora a tenu quand même à assurer que le choix des ministres répondra aux équilibres politiques et que son cabinet sera, de toute façon, représentatif. Sur ses relations, bonnes en général, avec le chef de l’État, M. Siniora a affirmé qu’elles « seront gouvernées par la Constitution, que nous respecterons scrupuleusement ». Aoun réclame 4 ministères M. Siniora a entamé ses consultations en recueillant, de la bouche de l’ancien président de la Chambre, Hussein Husseini, son attachement à l’application de l’accord d’entente nationale de Taëf, devenu Constitution, et notamment à sa pierre angulaire, une nouvelle loi électorale basée sur un redécoupage des circonscriptions et l’adoption de la proportionnelle. Pour sa part, le vice-président de la Chambre, Farid Mekari, a demandé l’application du programme de réforme du Premier ministre assassiné, Rafic Hariri. S’exprimant au nom de son bloc, M. Nabih Berry a dit sa préférence pour un cabinet extraparlementaire, et un gouvernement « d’union ou d’entente nationale », avec une insistance particulière sur la nécessité de tirer au clair l’affaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri. Le général Michel Aoun, de son côté, a donné la priorité à une nouvelle loi électorale et un programme de réforme économique, sans oublier le fameux « audit » financier dont il a fait, un moment, son cheval de bataille. Le chef du CPL a réclamé 4 ministres dans un cabinet de 24, et 5, dans un cabinet de 30. Il a par ailleurs déclaré être indifférent aux portefeuilles. Pour sa part, M. Saad Hariri, dont ce sera en un certain sens le gouvernement, a manifesté son désir de voir le cabinet comprendre, « dans la mesure du possible », tous les alliés et tous les partis présents. M. Hariri a assuré qu’il ne nourrissait « aucun complexe » envers quiconque et qu’il allait « prendre du temps pour organiser le Courant du futur ». Il a conclu sur sa confiance de voir les « complications » redoutées par son allié, Walid Joumblatt, aplanies. Pour sa part, le bloc de M. Joumblatt, conduit par M. Marwan Hamadé, a réitéré son attachement à son programme de réforme dont une partie est héritée de Kamal Joumblatt et du Mouvement national. M. Hamadé n’a pas voulu entrer dans les détails, mais a quand même insisté sur la nécessité de « démanteler définitivement l’appareil militaro-sécuritaire » dont s’est entouré le régime, sans oublier la libération de Samir Geagea. Le bloc du Hezbollah a, de son côté, annoncé son intention de participer, soit directement, soit par le biais de personnalités amies, au gouvernement et a réclamé deux portefeuilles, dont un « de services ». Un Parlement fédéral ? Alors que le Mouvement réformiste Kataëb (2 députés) affirmait être « prêt à assumer ses responsabilités », au cas où il devait participer au gouvernement, le bloc du PSNS (deux députés) réclamait « la libération des fermes occupées de Chebaa » et « le renforcement des liens avec la Syrie ». Tout en exprimant son « estime » pour M. Siniora, M. Oussama Saad a exprimé ses craintes d’être « en présence d’un Parlement fédéral et d’un gouvernement fédéral commandés par des équilibres et des ententes internationales » qui rendront difficile toute mission de contrôle du gouvernement. S’exprimant au nom du bloc de Zahlé, le député Assem Araji a demandé que la ville « soit représentée par Élias Skaff » et a réclamé « soit le ministère des TP, soit celui des Ressources ». Alors que le bloc des Forces libanaises s’abstenait de toute déclaration, celui de Tripoli, allié au Courant du futur et représenté par Mohammed Safadi, a dit son intention d’être représenté au gouvernement. Le bloc des députés arméniens, pour sa part, a affirmé que le cabinet ne devait pas, de préférence, dépasser les 24 ministres.

C’est séance tenante que le Premier ministre désigné, Fouad Siniora, qui part avec un capital de confiance sans précédent, a achevé hier les consultations parlementaires d’usage avant la formation de son gouvernement. Une formation qui prend de plus en plus l’aspect d’un cabinet d’union dont les ministres pourraient être choisis soit en partie, soit en totalité, en dehors de...