Deux soldats de l’État hébreu enlevés par les Brigades des martyrs d’el-Aqsa à Naplouse Israël boucle les colonies de Gaza pour la première fois depuis leur création (Photo)

L’armée israélienne a bouclé hier, pour la première fois depuis leur création, les colonies juives de la bande de Gaza, tandis qu’un groupe armé palestinien a affirmé avoir enlevé deux soldats israéliens à Naplouse, en Cisjordanie. Une faction des Brigades des martyrs d’al-Aqsa a annoncé hier tour à tour avoir enlevé, puis abattu, et enfin détenir deux militaires israéliens qui s’étaient égarés à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Abou Thaer, porte-parole des unités Ayman Djouda, qui appartiennent aux Brigades des martyrs d’al-Aqsa, a pour sa part assuré lors d’une conférence de presse organisée à Gaza que les deux soldats, capturés alors qu’ils pénétraient à Naplouse pour y mener une opération secrète, étaient détenus dans cette localité et a démenti leur exécution. Il a en revanche affirmé qu’ils le seraient en cas d’attaque israélienne contre ses hommes et a réclamé la libération de tous les prisonniers palestiniens détenus en Israël, ainsi que la restitution des corps des activistes tués et la levée des points de contrôle de Cisjordanie. Mais l’armée israélienne n’a encore aucune preuve permettant de confirmer ou d’infirmer les informations sur l’enlèvement, et l’enquête se poursuit. Par ailleurs, l’armée israélienne a imposé une interdiction temporaire d’entrée dans la bande de Gaza « à la suite des incidents des dernières 24 heures », a déclaré la porte-parole de l’armée en référence aux violences de colons extrémistes. L’ordre signifie que seuls les habitants des 21 colonies de la bande de Gaza, les travailleurs employés dans des secteurs vitaux et les journalistes y seront admis. « Nous sommes décidés à sévir avec toute la force de la loi contre des extrémistes qui ont franchi toutes les bornes », a déclaré à la radio la ministre de la Justice Tzippi Livni, faisant explicitement référence à une tentative de lynchage la veille d’un jeune Palestinien, stigmatisée également par M. Sharon. « C’est un acte barbare et j’ai donné des consignes pour qu’une enquête diligente soit faite » et que les coupables soient punis, a-t-il dit. L’armée a également profité du bouclage imposé sur la bande de Gaza, pour évacuer les 150 extrémistes de droite israéliens de l’hôtel désaffecté où ils étaient retranchés dans la bande de Gaza. La majorité des extrémistes sont sortis sans opposer de résistance. Seuls certains d’entre eux ont dû être traînés à l’extérieur par les forces de l’ordre. Mille cinq cents policiers ont participé à l’opération et quatre extrémistes ont été arrêtés. En outre, l’armée israélienne a démoli hier cinq maisons palestiniennes construites sans permis dans la région de Hébron dans le sud de la Cisjordanie, ont indiqué des témoins. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a encore réitéré hier soir sa volonté d’appliquer son plan de désengagement qu’il a présenté comme « crucial » pour l’avenir d’Israël, lors d’un important colloque économique annuel réuni à Jérusalem. « Nous avons décidé de quitter la bande de Gaza où il n’y a pas la moindre chance d’établir une majorité juive et qui ne fera pas partie d’Israël dans le cadre d’un arrangement permanent avec les Palestiniens », a déclaré M. Sharon. « Certains essaient de faire chuter mon gouvernement, et il y a des agitateurs extrémistes qui compromettent le caractère juif et démocratique d’Israël, mais ils ne m’effraient pas et j’appliquerai le plan de retrait », a-t-il ajouté. Il a d’autre part estimé que « le monde comprend à présent qu’Israël est prêt à des concessions douloureuses pour faire la paix avec les Palestiniens, mais il appartient à ceux-ci de saisir l’occasion et de stopper le terrorisme ». James Wolfensohn, l’envoyé spécial du quartette pour le Proche-Orient, a d’ailleurs déclaré hier que les premiers entretiens sur la question du désengagement israélien de Gaza avaient fait des progrès notables.