70 tireurs arrêtés dans toutes les régions après la réélection de Berry L’uléma Mohammed Hussein Fadlallah émet une fatwa contre les tirs et les feux d’artifice (photo)

Alors que le dernier bilan des tirs de réjouissance, suite à la réélection de Nabih Berry, faisait état de trois tués et sept blessés, l’uléma Mohammed Hussein Fadlallah a émis, hier, une fatwa interdisant les coups de feu et les feux d’artifice dans les quartiers résidentiels et parmi la population, en guise de réjouissance, de tristesse ou pour toute autre raison. L’uléma a, de plus, dénoncé les tirs et les feux d’artifice, qui ont entaché, il y a deux jours, l’élection du président de la Chambre, indiquant que cette forme de réjouissance témoignait d’un moyen sous-développé d’expression des sentiments. Mohammed Hussein Fadlallah a, par ailleurs, ajouté que « ce moyen d’expression était passible d’interdits religieux, vu les graves conséquences qu’il a eues ». Et d’évoquer « la panique, la peur, le dérangement, mais aussi les victimes, morts et blessés, qui sont tombées suite à ces actes ». Des actes qui sont la preuve, dit-il, « de la faiblesse de l’engagement religieux, politique et citoyen, mais aussi d’une relation sous-développée, qu’il s’agisse de réjouissances ou d’événements tristes. Sans compter l’argent qui a été dépensé dans l’utilisation déplacée des armes, au risque de porter atteinte à la sécurité civile ». L’uléma a appelé les personnes concernées à agir rapidement afin d’empêcher que ce genre d’actes ne se répète à chaque occasion. Par ailleurs, dans un communiqué, le chef du Parlement, Nabih Berry, s’est excusé de ne pouvoir recevoir les félicitations à l’occasion de sa réélection, « à cause des innocentes victimes (morts et blessés) tombées à la suite des tirs de réjouissance ». Il a rappelé avoir demandé à ses partisans, sympathisants et amis d’exprimer leur joie sans recourir à des moyens interdits par la loi et qui mettent en péril la sécurité publique. Il a poursuivi que les meilleures formes de félicitations, en pareille circonstance, sont pour tous « de se mettre à l’œuvre pour instaurer la stabilité, bâtir des relations de confiance et renforcer l’unité nationale ». Et de conclure en remerciant les citoyens de toutes les régions pour leurs nobles et sincères sentiments. Quant aux citoyens, ils ont poursuivi hier leurs manifestations de joie dans différentes régions du pays, notamment à la Békaa et au sud du pays. Notre confrère, Farès Gemayel, conseiller de presse du Premier ministre Nagib Mikati, a annoncé avoir échappé par miracle, hier soir, aux tirs de réjouissance, indiquant qu’une balle perdue a transpercé le toit de sa voiture, dans la région de Riad el-Solh, et s’est logée dans la doublure intérieure, juste au-dessus de sa tête. Dans ce cadre, la direction générale des Forces de sécurité intérieure a publié, à son tour, un communiqué, faisant état de l’arrestation de 70 personnes dans différentes régions du pays, notamment à Beyrouth et sa banlieue, ainsi que dans le sud du pays. Les efforts sont entrepris pour l’arrestation d’autres personnes suspectées d’avoir tiré en l’air avec des armes, conclut le communiqué.