« La question du Hezbollah est tellement délicate qu’il faudra l’examiner avec discrétion » Boutros pour un gouvernement inspirant confiance aux Libanais et à l’étranger (photo)

L’ancien ministre Fouad Boutros a exprimé hier le souhait que le prochain gouvernement soit formé de ministres jouissant de qualités morales et professionnelles afin qu’il soit en mesure d’inspirer confiance à la fois aux Libanais et à l’éxtérieur du Liban. M. Boutros a tenu ces propos à l’issue d’un entretien avec le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audeh. Interrogé par les journalistes sur la forme que devrait prendre, à son avis, le prochain cabinet, il a répondu : « Je ne peux pas donner un point de vue alors que je suis ici et je n’ai pas connaissance des positions des divers courants et blocs au sein du Parlement. On n’a pas le droit de parler ex cathedra. » « L’essentiel, c’est que les individus qui entreront au gouvernement jouissent d’un certain niveau moral, professionnel et intellectuel pour qu’ils soient en mesure d’inspirer confiance pas seulement aux Libanais, mais aussi en direction de l’extérieur », a-t-il ajouté. « Il faut que tout le monde puisse considérer que le gouvernement est à la hauteur et jouit des capacités de faire face et d’apporter des solutions aux problèmes délicats que le Liban affronte », a souligné M. Boutros. « Pas de conclusions hâtives » Au sujet des résultats des élections législatives, l’ancien ministre a fait valoir que « si l’on souhaite approfondir l’analyse, il ne faut pas tirer des conclusions hâtives ». « Il faut attendre un peu parce qu’il y a des pour et des contre », a-t-il dit, avant de poursuivre : « Attendons pour voir si les individus sont capables de modifier leur humeur, leur nature et leurs points de vue et si les circonstances pourront les y aider. Je souhaite que ce qui se passe ne se réduise pas uniquement à des paroles. » Enfin, à la question de savoir quelle solution il envisageait pour le Hezbollah, M. Boutros a souligné qu’il s’agissait d’« une question sensible qui ne doit pas être traitée par le biais des médias ». « Tous ceux qui se précipitent et donnent des avis tranchés sur la question ne méritent pas que l’on s’attarde trop à leur point de vue parce qu’ils ne sont pas sérieux. L’affaire est tellement délicate qu’il faudra l’examiner avec soin et discrétion et avec plusieurs partenaires, faute de quoi on aboutirait à des prises de position qui peuvent nuire au Liban d’une manière ou d’une autre », a-t-il estimé.