À suivre cette semaine Bataille pour le contrôle de Unocal

Par l’équipe des marchés de FFA Le secteur pétrolier américain connaît un regain de spéculation depuis la semaine dernière. La reprise par ChevronTexaco du pétrolier Unocal semblait inéluctable suite à l’offre annoncée en avril 2005. La valeur de reprise (comprenant une dette de 1,6 milliard de dollars) était fixée à 18 milliards de dollars, soit 1,03 action ChevronTexaco pour chaque titre Unocal ou 65 dollars en numéraire par titre Unocal (à hauteur de 25 % du total). Depuis cette annonce, le prix d’Unocal a rebondi de 55 à 65 dollars, soit au niveau de l’offre en numéraire. Mais la rumeur d’une contre-offre lancée par le chinois National Off-Shore Oil Corporation (CNOOC) s’est concrétisée. À tel point que deux membres du Congrès ont écrit au président Bush pour le pousser à empêcher cette opération pour des raisons de « sécurité nationale ». En pleine crise énergétique – le prix du pétrole a atteint 60 dollars la semaine dernière – beaucoup aux États-Unis voient d’un mauvais œil la prise de contrôle de la huitième compagnie pétrolière par un groupe chinois. L’offre du chinois se situe à 67 dollars, entièrement en numéraire, mais, comme nous l’avons dit plus haut, les enjeux politiques resteront déterminants dans cette affaire. Par ailleurs, la rumeur court désormais dans les milieux européens que les groupes BP et Total seraient en train de préparer une autre contre-offre, dans une fourchette de 65 à 71 dollars. En tout état de cause, on peut tenter un achat sur les niveaux de 65 dollars en espérant soit la réussite de l’offre chinoise, soit une amélioration de l’offre de ChevronTexaco, bien que cette dernière ait refusé une telle hypothèse et déclaré s’en tenir à son offre du 4 avril dernier. Dans le pays du libéralisme, on ne peut néanmoins ignorer un scénario qui permettrait de concilier « sécurité nationale » et intérêt des actionnaires de Unocal. Signe des temps, comme ce fut le cas des Japonais dans les années 80, les Chinois montrent un appétit féroce pour les actifs américains (avec les acquisitions récentes de l’activité PC de IBM et de Maytag notamment). Signe de la puissance financière de la Chine et de la sous-évaluation du dollar ? * Cette analyse est donnée à titre indicatif. Elle ne saurait engager la responsabilité de L’Orient-Le Jour.