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Actualités - RENCONTRE

Rencontre - Découpage et collage sur bois Lina Abirached, ou l’art de tout mettre en boîte (photos)

Une boîte de kleenex morose qui se pare de lune et d’étoiles. Un porte-journaux de couleur terne qui arbore ses manchettes. Une écritoire à la forme passéiste qui porte gaiement au dos les graphismes phéniciens… C’est la touche Lina Abirached, et avec elle, le plus banal, le plus terne des objets quotidiens devient coloré et vivant. Qui peut encore prétendre après cela que les objets n’ont pas d’âme? Avec les boîtes qu’elle conçoit, qu’elle peint et qu’elle personnalise, c’est une longue histoire de tendresse née il y a quelques années mais qui remonte sûrement à plus loin. Ce n’est pas là, comme on pourrait le croire, une parenthèse dans sa vie de juriste, mais un coup de cœur. De ces coups de cœur qui se transforment vite en passions durables. Pour elle, il en a été ainsi pour les études de droit ou de philo. Comme pour la production de disques dans l’entreprise familiale. Ou encore pour la peinture dans l’atelier de Mona Sehnaoui. Ces dernières années, toujours animée d’une même ardeur, elle se livre à l’art du collage sur bois. Les premiers pas Tout commence, donc, par une simple boîte de kleenex qu’elle couvre et personnalise pour l’offrir à son mari, «parce que je déteste ces boîtes impersonnelles parsemées dans la maison». L’idée fait vite son chemin. «Pourquoi pas des corbeilles à papiers? pense-t-elle, par la suite. Ou des porte-journaux ou encore des porte-gants, des vide-poches? Pourquoi ranger dans un album ou un tiroir des photos qu’on aimerait avoir à portée de vue? Assemblées de sorte à reproduire des fragments de vie, elles seraient un pied de nez à la morosité du quotidien et au temps qui passe.» Alors, de ses yeux fureteurs, couleur pervenche, elle va, à sa manière, fouiner, pour ne retenir chez les autres que des instants magiques, qu’elle fixera ensuite sur le support en bois choisi. Il en résultera un montage scénique fabuleux où passé et présent s’enchevêtrent. Parfois même, elle réussit à faire revivre des instants inoubliables, immortalisés par les photographes, comme l’image de cette journée du 14 mars libanais, apposée sur un porte-journaux pour le plaisir des nostalgiques. Souvent, elle rapporte de ses multiples voyages des idées jubilatoires, telles ces tulipes hollandaises tout en couleurs qui lui inspireront la création d’un bouquet… de marguerites, toujours en bois. Un univers particulier Reine de la récupération, elle tire de ses journaux, qu’elle ne jette jamais, de ses paperasses gardées précieusement, une inspiration inépuisable. Le fouillis ordonné dans lequel elle se meut ne semble pas la déranger. Pour ses proches, «en rangeant, elle ne fait que déplacer son désordre». Pots de peinture, de colle, pinceaux, paires de ciseaux et journaux envahissent sa salle à manger. D’autres projets en vue pour Lina Abirached? «Un atelier, répond-elle sans hésiter, qui est ma priorité depuis un certain temps. Et pourquoi pas, pendant que j’y suis, un atelier de menuiserie, où je serai seul maître d’œuvre à bord?» En attendant, d’autres expositions l’attendent. Elle leur réserve sans doute d’autres belles surprises. Colette KHALAF

Une boîte de kleenex morose qui se pare de lune et d’étoiles. Un porte-journaux de couleur terne qui arbore ses manchettes. Une écritoire à la forme passéiste qui porte gaiement au dos les graphismes phéniciens… C’est la touche Lina Abirached, et avec elle, le plus banal, le plus terne des objets quotidiens devient coloré et vivant. Qui peut encore prétendre après cela que...