Liban-Iran - La formation de Nasrallah se félicite de la victoire du candidat ultraconservateur L’élection d’Ahmadinejad à la présidence devrait conforter le rôle du Hezbollah

L’élection samedi de l’ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad à la présidence iranienne devrait renforcer la position du Hezbollah, à un moment où les pressions internationales, notamment américaines, s’accentuent sur cette formation pour qu’elle désarme. Le Hezbollah a jugé samedi que la victoire de M. Ahmadinejad à la présidence iranienne prouve « la vitalité extraordinaire du peuple iranien face aux défis » et a fait « échec aux paris des États-Unis et d’autres États occidentaux ». « Le peuple iranien a une nouvelle fois fait preuve de vitalité face aux défis » et montré qu’il « est déterminé à imposer son choix dans l’élection présidentielle et dans les affaires de l’État », a déclaré le secrétaire général adjoint de la formation intégriste, cheikh Naïm Qassem. « Chaque citoyen iranien remplit une fonction efficace dans la construction de l’Iran futur, mettant ainsi en échec tous les paris des États-Unis et de certains autres États occidentaux qui misaient sur un échec de l’Iran à s’exprimer d’une voix forte lors du scrutin », a ajouté le dirigeant du Hezbollah, dans une déclaration à l’agence iranienne Irna, dont le texte a été distribué à Beyrouth. « Le taux de participation élevé lors des deux tours du scrutin a une nouvelle fois prouvé que l’Iran est présent sur le terrain, que son peuple a choisi en toute liberté et qu’il a des aspirations, notamment en ce qui concerne l’indépendance de la République islamique, sa puissance et son rôle dans la région et dans le monde », a ajouté cheikh Qassem. Il a aussi estimé que « le peuple iranien est déterminé à affronter ses ennemis, en particulier les projets américains qui visent à déstabiliser l’Iran ». « Nous sommes certains que tout président élu en Iran, du moment qu’il a été choisi par le peuple, est celui qui lui convient et qu’il est donc de son droit de choisir ce qu’il juge adéquat », a-t-il poursuivi. « Je félicite le peuple iranien car il a gagné, dans tous les sens du mot, face aux défis », a conclu le dirigeant du Hezbollah. « Le Hezbollah doit être réjoui de la victoire d’Ahmadinejad », a estimé pour sa part dans une déclaration à l’AFP un diplomate arabe en poste à Beyrouth, qui a requis l’anonymat. L’élection de Mahmoud Ahmadinejad ne devrait pas changer la politique de Téhéran vis-à-vis du Hezbollah, qui a toujours été décidée par les ultras, relèvent les analystes à Beyrouth. Mais sur le plan intérieur, elle devrait conforter la position du parti de Hassan Nasrallah, qui avait axé sa campagne électorale sur le thème du refus de désarmer la résistance anti-israélienne. Le Hezbollah a affirmé récemment disposer de 12 000 fusées. Des dirigeants du Hezbollah ont souligné à plusieurs reprises que les résultats du scrutin constituaient un mandat clair pour poursuivre la résistance armée contre Israël. Le bloc affilié au Parti de Dieu, qui avait 12 sièges au Parlement sortant, a gagné deux sièges supplémentaires. Le poids de la prochaine administration ultraconservatrice iranienne devrait se faire sentir notamment lorsqu’il s’agira de débattre de l’armement du Hezbollah dans le cadre de l’application de la clause de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’Onu, exigeant le désarmement du mouvement chiite. Pour les analystes, le désarmement du Hezbollah est une affaire régionale autant que libanaise, dans laquelle l’Iran a sa part. Elle implique la Syrie, Israël et l’Iran, qui pourrait marchander son appui au Hezbollah dans ses négociations sur le nucléaire avec l’Europe et les États-Unis, estiment-ils.