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Actualités - CHRONOLOGIE

Présidence de la Chambre - Husseini retire sa candidature et appelle ses collègues contestataires à voter blanc demain mardi Désormais seul en lice, Nabih Berry obtient, sous conditions, l’aval du bloc Hariri

Nabih Berry rempilera mardi, c’est désormais acquis, pour un quatrième mandat à la présidence de la Chambre. S’il y avait encore un doute à ce sujet, il s’est envolé hier après-midi, lorsque l’ancien président de la Chambre, Hussein Husseini, a annoncé, dans un communiqué, le retrait de sa candidature, puis lorsque M. Berry a reçu l’appui, hier soir, du Bloc du futur réuni à Koraytem sous la présidence de Saad Hariri. De son côté, le député haririen du Koura, Farid Makari, devrait accéder sans compétition à la vice-présidence de la Chambre. « Les Libanais savent que ma participation à l’élection de la présidence de la Chambre est celle d’un député libanais qui désire que sa patrie soit souveraine, libre et indépendante. C’est pourquoi j’ai appelé à un consensus national libanais sur celui qui pourrait être le meilleur à ce poste, que ce soit moi ou un autre. Les Libanais savent que la volonté libanaise, dans le cadre de cette échéance, n’est pas la plus forte. L’aspect qui prévaut est plutôt la résignation aux sectarismes partiels et aux tutelles étrangères », a indiqué M. Husseini, amer, dans le communiqué annonçant le retrait de sa candidature. « Partant, la position adéquate serait de voter blanc. Il s’agit du meilleur moyen de rejeter le fait accompli et de mettre en garde les Libanais contre cette voie qui n’en est encore qu’à ses débuts », a poursuivi l’ancien président de la Chambre, sans oublier de remercier ceux, parmi ses collègues, qui avaient décidé d’appuyer sa candidature. Il a enfin promis de « poursuivre son action au sein du Parlement et à l’extérieur de l’hémicycle au service de la volonté libanaise », celle qui « recherche le bien du Liban et du monde ». À voir le cours des événements, la décision de Hussein Husseini – un retrait de candidature reconverti en appel au rejet du fait accompli par le biais du bulletin blanc – aurait été motivée par plusieurs événements. Seul candidat véritablement crédible pour affronter Nabih Berry au Parlement, Hussein Husseini, originaire de Chmestar (Baalbeck-Hermel), jouit d’un capital important de respect sur le plan local, et tout particulièrement au sein de la communauté chiite. Même la communauté internationale semblait donner, durant les derniers jours, des signaux positifs en sa faveur. Cependant, la position intransigeante du Hezbollah, exprimée samedi par le secrétaire général du parti, Naïm Kassem, qui a indiqué dans un entretien accordé à Radio-Liban que Nabih Berry était « le seul candidat du Hezbollah à la présidence de la Chambre », a été déterminante dans le retrait de Husseini. Le Hezbollah aura opté pour le candidat le plus à même de protéger la Résistance au Parlement, d’autant que l’application de la résolution 1559, et tout particulièrement la clause relative au désarmement du Hezbollah, devrait être, très bientôt, l’échéance prioritaire à la Chambre, sous l’impulsion des Occidentaux. Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, le député Mohammed Raad, a d’ailleurs confirmé cette hypothèse hier, en affirmant que « la présidence de la Chambre doit revenir à celui qui jouit de la plus vaste représentativité sur le plan populaire », et que « dans le cadre de cette période, c’est aux hommes qui restent attachés à nos constantes politiques de faire face aux menaces qui guettent le Liban ». Un discours évidemment repris par l’ensemble des députés du mouvement Amal. La suite s’est enchaînée rapidement, dans la mesure où le bloc parlementaire joumblatto-haririen de Rachaya-Békaa-Ouest, sous la présidence de Robert Ghanem, puis le bloc Hariri, réuni en soirée à Koraytem, ont appuyé ouvertement la candidature de Nabih Berry… mais sous conditions. Dans le communiqué rendu public à la suite de sa réunion, le bloc parlementaire du Courant du futur a, en effet, énuméré une série de priorités qui ressemblent à un véritable cahier des charges. « Le Liban entre dans une nouvelle période pleine de défis et de promesses. Cette période nécessite la relance de la vie démocratique, la modernisation de l’administration, la refonte des services de sécurité, la levée de la mainmise sur la justice et le parachèvement de la réforme économique et financière pour faire face au poids de la dette », a indiqué le communiqué. Et de poursuivre en évoquant la nécessité de libérer immédiatement Samir Geagea et les détenus de Denniyé et de Majdel Anjar, puis d’élaborer une nouvelle loi électorale. « En fonction de ces priorités (…), nous avons décidé d’élire M. Berry à la présidence de la Chambre, après son engagement à aller de l’avant dans le programme des réformes et d’adopter les lois nécessaires pour l’application de ce programme », a poursuivi le communiqué, qui a ajouté que le chef de Amal s’était également engagé à « poursuivre la réconciliation nationale, appliquer Taëf, donner au gouvernement la capacité de faire face aux défis sécuritaires, politiques, économiques et sociaux ». Plaidant pour la candidature de Farid Makari à la vice-présidence de la Chambre, le communiqué a enfin souligné que M. Berry avait été informé que « ces priorités, à commencer par la réforme et la lutte contre la corruption, sont des têtes de chapitre sur lesquels aucun compromis n’est possible ». Nabih Berry devra donc respecter en tous points ce cahier des charges, qui servira de fondement à cette nouvelle alliance, ou plutôt ce nouveau contrat, entre M. Berry et Saad Hariri. Mais des sources bien informées ajoutent que le chef de Amal aurait également répondu par la positive à certaines garanties réclamées par le bloc Hariri concernant sa coopération dans l’application de la 1559. La position de M. Berry au Parlement, entre le Hezbollah et le Courant du futur, ne sera pas des plus aisées, tout comme l’est aujourd’hui celle du chef du PSP, Walid Joumblatt, allié de deux forces politiques que tout semble devoir opposer dans les mois qui viennent. Il reste qu’en l’absence de véritable changement (les 82 députés des blocs Amal, Hezbollah, Joumblatt et Hariri voteront Berry), l’appel au vote blanc devrait trouver mardi, en dehors des grands blocs parlementaires, un écho favorable. Même si les FL, le Renouveau démocratique, la Gauche démocratique et Kornet Chehwane (soit 16 députés, sans les trois alliés du Bloc tripolitain, toujours indécis) d’un côté, et le bloc Aoun de l’autre (14 députés sans compter les alliés des blocs Skaff et Murr) doivent encore se réunir aujourd’hui pour définir l’attitude qu’ils prendront mardi à la Chambre, leur choix se portera probablement (comme Hussein Husseini) sur le vote de contestation, incarné par le bulletin blanc. À défaut d’exister, le changement, mardi, place de l’Étoile, se contentera donc d’une quarantaine de bulletins blancs. M.H.G.

Nabih Berry rempilera mardi, c’est désormais acquis, pour un quatrième mandat à la présidence de la Chambre. S’il y avait encore un doute à ce sujet, il s’est envolé hier après-midi, lorsque l’ancien président de la Chambre, Hussein Husseini, a annoncé, dans un communiqué, le retrait de sa candidature, puis lorsque M. Berry a reçu l’appui, hier soir, du Bloc du futur réuni...