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Environnement - Un programme régional en collaboration avec arcenciel comme partenaire libanais Contribution de la BM et de l’OMS au règlement du problème des déchets hospitaliers

Les déchets hospitaliers ou, comme on les appelle parfois, les déchets de soins, ont suscité à diverses occasions une vive polémique au Liban. Ils font l’objet actuellement d’un programme régional de la Banque mondiale (BM), réalisé par une société privée internationale basée aux États-Unis, Sadat, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le Liban fait partie des neuf pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord qui profiteront de ce programme, visant autant à la sensibilisation qu’à la recherche de solutions. Le partenaire de Sadat au Liban est une ONG qui a déjà planché sur ce problème, arcenciel. Un séminaire a été organisé à Beyrouth pour débattre de ce dossier en présence de l’expert de Sadat, Lahbib Chibani, et des représentants des parties locales concernées, notamment les hôpitaux, les ministères et certaines municipalités. M. Chibani a expliqué que les objectifs de ce programme étaient de démystifier la gestion des déchets hospitaliers, de renforcer la sensibilisation des décideurs, des municipalités et du personnel de soins, et de provoquer une prise de conscience sur les risques et les manières d’éviter l’exposition aux déchets dangereux. Mais le programme veut également apporter des solutions alternatives et protéger l’environnement. Sadat International fait partie de Sadat Associates , basée à New Jersey. « Nous sommes environ 60 ingénieurs et scientifiques spécialisés dans le domaine de l’environnement », explique M. Chibani dans un entretien avec L’Orient-Le Jour. Cette compagnie, qui a exécuté plusieurs projets dans la région du M-O et de l’Afrique du Nord, a été choisie par la BM pour gérer ce programme sur base d’un contrat signé par les deux parties. « Ce projet s’insère dans un programme plus vaste, qui a démarré il y a deux ans, souligne-t-il. Il s’agit en premier lieu de développer le cadre légal pour le traitement des déchets hospitaliers et ensuite de rédiger un manuel pour leur gestion. La partie dont nous nous occupons est celle de la sensibilisation dans neuf pays. » Ces pays sont le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, le Yémen, l’Égypte, le Liban, la Syrie et la Jordanie, auxquels il faut ajouter l’Autorité palestinienne et une participation de l’Irak. Le programme s’adresse autant aux décideurs qu’au personnel médical. M. Chibani précise que le séminaire lui a permis d’effectuer un bilan de la situation au Liban. Il relève à cet égard que « des mesures ont été prises ici et des lois adoptées, mais il se peut que ce ne soit pas suffisant ». Et si, comme c’est probablement le cas au Liban, la prise de conscience du problème existe mais que la décision politique tarde à être prise, quel serait alors leur rôle dans le cadre de ce programme ? « Nous sommes là pour lancer le débat entre les décideurs et les personnes qui sont directement touchées par le problème », répond M. Chibani. Mais ces débats déboucheront-ils sur un engagement des différentes parties ? « La BM s’est engagée à poursuivre le dialogue jusqu’à ce qu’on décide du prochain pas à entreprendre, explique-t-il. Elle sera prête, dans une étape ultérieure, à financer une solution. » Des technologies sûres L’expert précise qu’il a effectué au cours du séminaire des présentations sur un grand nombre de technologies, sans en recommander une en particulier, montrant les avantages et les inconvénients de chacune. « Le plus important est de s’assurer que la technologie est sûre, qu’elle ne représente une menace ni pour la santé ni pour l’environnement, et qu’elle est bien contrôlée, ajoute-t-il. Si le contrôle est inexistant ou déficient, il vaut mieux ne pas adopter la technologie. » Interrogé sur le problème principal qu’il rencontre dans les différents pays visités, l’expert met l’accent sur l’incommunicabilité entre les parties concernées. Après la fin des séminaires semblables organisés sur ce plan, un rapport est rédigé et soumis à la BM, qui le transmet aux gouvernements. Ce rapport recommande des mesures à prendre. Pourquoi la BM a-t-elle fait de ce dossier une priorité actuellement ? « Ce domaine a toujours été une priorité pour la BM vu les risques qu’il représente, explique M. Chibani. De plus, elle considère qu’investir dans la gestion des déchets hospitaliers revient à investir dans la santé. » Fady Moujaès, coordinateur du programme à arcenciel, explique à L’Orient-Le Jour que l’ONG a été choisie comme partenaire du fait qu’elle connaît le contexte libanais, qu’elle a travaillé à la création d’un réseau national pour le traitement des déchets hospitaliers et qu’elle appelle à l’élaboration d’une stratégie nationale. Il rappelle que des projets pilotes ont déjà été entrepris dans la Békaa, et qu’il existe un plan pour Beyrouth, le Liban-Sud et le Liban-Nord. Après toutes ces tergiversations au niveau national, croit-il que cette fois, avec le programme lancé par la BM, la solution sera définitive ? « Beaucoup d’initiatives pour le règlement de ce dossier à un niveau national n’ont pas abouti, explique-t-il. Nous espérons trouver une solution finale, surtout que l’environnement y est désormais propice. » Concernant les techniques, M. Moujaès indique qu’arcenciel a opté, dans ses projets, pour la stérilisation plutôt que l’incinération, source de dioxine, mais qu’« il s’agit de convaincre tout le monde et non d’imposer un point de vue ». S.B.
Les déchets hospitaliers ou, comme on les appelle parfois, les déchets de soins, ont suscité à diverses occasions une vive polémique au Liban. Ils font l’objet actuellement d’un programme régional de la Banque mondiale (BM), réalisé par une société privée internationale basée aux États-Unis, Sadat, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le Liban fait...