BANQUE - Succès d’une émission d’actions préférentielles La Bank of Beirut a levé 70 millions de dollars (photo)

La Bank of Beirut a annoncé hier le succès d’une émission d’actions préférentielles de 70 millions de dollars. « Nous voulions 50 millions de dollars, nous avons eu des demandes pour le double et nous avons finalement clôturé à 70 millions de dollars », a déclaré le PDG de la banque, Sélim Sfeir, lors d’une conférence de presse au Vendôme Inter-Continental. Cette émission porte les fonds propres de la banque à 358 millions de dollars. Réalisée en quinze jours, elle signifie que la confiance des investisseurs ne se dément pas, malgré la période trouble que traverse le pays, a poursuivi le PDG de la banque. Les 70 millions de dollars ont été souscrits par 660 nouveaux actionnaires, dont 40 % n’étaient pas des clients de la banque. Il s’agit de Libanais, pour 90 % d’entre eux, qu’ils soient résidents ou non. Les actions préférentielles sont des valeurs mobilières à mi-chemin entre les obligations et les actions. Elles ne donnent pas de droit de vote à leurs détenteurs, contrairement aux actions normales ; en revanche, elles donnent droit à un accès prioritaire aux bénéfices, ce qui revient à une sorte de rendement garanti (à condition qu’il y ait des bénéfices) proche de l’obligation. Dans le cas des actions préférentielles émises par la Bank of Beirut, le dividende minimum est de 8 % des bénéfices. Cet apport d’argent frais renforce les fonds propres de la banque afin d’accompagner sa croissance. Les actifs de la Bank of Beirut sont passés de 1,454 milliard de dollars en 1998 à 4,114 milliards de dollars en 2004, soit une hausse de 182 % en six ans. Parallèlement, les fonds propres sont passés de 98 millions de dollars en 1998 à 288 millions de dollars fin 2004, avant la dernière émission. Après celle-ci, le ratio des fonds propres rapportés aux actifs est de 8,8 %, contre 7,01 % fin 2004, tandis que le taux de solvabilité atteint les 31 %, contre 24,07 % auparavant. Cette amélioration vise aussi à anticiper les adaptations requises par l’application des normes de Bâle II. La croissance de la banque est appelée à se poursuivre, a dit Sélim Sfeir, soulignant sa volonté de continuer son expansion régionale. « Nous avons demandé une licence en Syrie, et nous espérons à terme transformer nos bureaux à Lagos, au Nigeria, et à Dubaï en agence ou banques affiliées, a-t-il déclaré. Notre zone d’expansion naturelle se trouve là où il y a des Libanais, au Moyen-Orient et en Afrique. » À Damas, la Bank of Beirut a présenté un projet d’investissement en partenariat avec la Banque nationale de Qatar et la Banque des Émirats arabes unis. Sibylle RIZK