Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Une lecture loyaliste des derniers développements Les attaques contre le président sont sans fondement, réaffirment des sources proches de Baabda

Ni animosité ni morosité. Selon les visiteurs du palais de Baabda, l’atmosphère y est normale, juste un peu tendue suite à l’assassinat de l’ancien secrétaire général du Parti communiste, Georges Haoui, une grande figure militante et un acte barbare qui choque tous les Libanais. Selon des sources proches du palais, l’attentat, réalisé par télécommande, ressemblerait étrangement à celui qui avait coûté la vie à l’écrivain et journaliste Samir Kassir. Il dénoterait en tout cas une grande technicité dans l’utilisation de l’explosif, qui a été actionné par télécommande, avec une précision telle que seule la cible visée avait été atteinte. Ainsi, l’ancien secrétaire général du PCL a été tué sur le coup, alors que son chauffeur est sorti indemne de l’attentat. Les sources proches de Baabda se demandent à qui profitent ces crimes : à Israël, sans doute, mais aussi à tous les ennemis du Liban, puisqu’ils y déstabilisent la situation et créent une tension et un clivage internes. Les mêmes sources précisent qu’à Baabda, on commence à connaître la rengaine. Dès qu’il y a un assassinat – et malheureusement la série s’allonge –, certaines figures de l’opposition commencent aussitôt à réclamer la démission du président de la République. Le scénario est devenu banal, même si la mort dans un attentat ne le sera jamais et continuera à choquer les Libanais. Les sources précitées ajoutent qu’il n’y a aucune logique dans les accusations portées contre le chef de l’État. Pour quelle raison serait-il l’instigateur de tels attentats alors qu’il sait très bien que dès qu’il y en a un, il devient aussitôt la cible de toutes les accusations ? Et pourquoi voudrait-il éliminer des personnalités libanaises, lui qui, même lorsqu’il était dans l’armée, a eu à cœur de ne pas avoir du sang sur les mains ? De plus, en pleine saison estivale, pourquoi prendrait-il le risque de remettre en cause la stabilité interne, alors que le pays se remet à peine du choc subi à la suite de l’attentat contre Rafic Hariri et ses compagnons, et après l’assassinat de Samir Kassir ? Enfin, les sources proches de Baabda estiment que les accusations sont sans fondement matériel, le président ne contrôlant pas les services de sécurité, d’autant que ces derniers ont fait l’objet de changements profonds depuis la formation du gouvernement de Nagib Mikati. À cet égard, les sources proches de Baabda laissent entendre que la nouvelle de l’audition du chef de la garde présidentielle, le général Moustapha Hamdane, par la commission internationale d’enquête a été traitée, dans une certaine presse, de façon insidieuse. En fait, selon les mêmes sources, la commission aurait déjà auditionné certaines personnes, mais la presse n’en a fait aucune mention, alors qu’elle a monté en épingle la convocation du général Hamdane, qui s’est faite de façon très courtoise et dans les formes réglementaires, le général étant un chef de brigade au sein de l’armée libanaise. Et, toujours selon les mêmes sources, il serait loin d’avoir les prérogatives et les moyens que les accusations portées contre lui lui prêtent, son rôle et sa mission se limitant à protéger le palais présidentiel et ses occupants. Sur un plan plus politique, les sources proches de Baabda se déclarent satisfaites du fait que le Liban a passé le cap des élections sans problèmes majeurs, même si les résultats du scrutin ont, dans certaines circonscriptions, donné raison au chef de l’État lorsqu’il avait préconisé une loi électorale basée sur le caza. Si une telle loi avait été adoptée, certains députés n’auraient pas été élus, n’ayant pas obtenu la majorité des voix dans les cazas où ils avaient présenté leur candidature. Ce qui rend encore plus pressante la nécessité d’adopter une loi électorale moderne et juste. Selon les mêmes sources, le chef de l’État n’aurait nullement l’intention de quitter ses fonctions avant l’expiration de son mandat prorogé. Elles considèrent qu’il n’y a aucune raison justifiant une telle décision, puisqu’il n’a pas commis de haute trahison, et tout au long des dernières années, il aurait veillé à préserver la coexistence entre les Libanais et à tenter de mettre un terme au déficit du Trésor public. Les sources proches de Baabda affirment que le chef de l’État est prêt à coopérer avec le Premier ministre que choisiront les députés. Elles considèrent que la décision des parlementaires dépendra essentiellement de Saad Hariri. Si, après la victoire de ses listes aux élections, il souhaite briguer cette fonction, il obtiendra sans aucun doute les voix nécessaires pour cela. Sinon, il est en mesure de porter à la tête du prochain gouvernement la personnalité de son choix et avec l’accord de ses alliés. Les sources proches de Baabda ajoutent que le chef de l’État n’éprouve aucune animosité à l’égard de quiconque et mettent l’accent sur l’expérience jugée satisfaisante des deux derniers mois. En tout cas, elles considèrent que la nouvelle étape devra être celle des réformes. Scarlett HADDAD

Ni animosité ni morosité. Selon les visiteurs du palais de Baabda, l’atmosphère y est normale, juste un peu tendue suite à l’assassinat de l’ancien secrétaire général du Parti communiste, Georges Haoui, une grande figure militante et un acte barbare qui choque tous les Libanais.
Selon des sources proches du palais, l’attentat, réalisé par télécommande, ressemblerait...