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RENCONTRE - L’auteur d’« Amour, Prozac et autres curiosités » était de passage à Beyrouth Lucia Etxebarria : des personnages féminins très olé olé! (Photo)

Invitée à Beyrouth par le directeur de l’institut Cervantès, Lucia Etxebarria, romancière espagnole à succès, a donné une conférence sur les thèmes qui lui tiennent à cœur, à savoir : l’épanouissement personnel et la condition féminine. Rencontre avec une jeune femme de 39 ans anti-langue de bois. Lucia Etxebarria. Ce nom ne vous évoque rien ? Amour, Prozac et autres curiosités, non plus ? C’est par ce titre, à la Almodovar, que cette romancière ibérique a entamé, en 1997, une série de récits qui narrent, dans un style tonique, cru et caustique, les amours, les humeurs, les doutes et les dérives des trentenaires espagnols. Depuis, elle s’est beaucoup fait connaître en France – ses nouvelles parutions y sont systématiquement traduites – où sa verve piquante et ses héroïnes féminines déjantées sont appréciées autant par les lecteurs que par la critique. Cette dernière lui est, par contre, assez hostile en Espagne. Car ses personnages hauts en couleur, très «femmes au bord de la crise de nerfs», qui se battent en permanence avec les avatars de leur condition féminine, ne correspondent pas du tout à «l’héroïne belle et vertueuse». «Une image sacrée de la femme à laquelle tient profondément la critique espagnole, dont les membres sont très conservateurs, voire même machos, précise Etxebarria. L’univers littéraire en Espagne est d’ailleurs encore imprégné de l’ère Franco. Et sur les 45 académiciens, on ne trouve qu’une seule femme», affirme-t-elle sans ambages. Une plume incandescente Cette brune volubile et directe, que l’on sent pourtant timide, a donc la plume incandescente. Non pas par provocation gratuite, mais pour faire avancer les choses. «Ayant trouvé dans les livres nombre de réponses à des peurs et des questionnements induits par une éducation catholique stricte», elle a choisi d’écrire à son tour sur des thèmes qui lui sont chers: la discrimination des sexes en tête de liste. «La pierre angulaire de l’évolution des sociétés est l’égalité homme-femme», soutient-elle avec conviction. «On me demande souvent pourquoi mes personnages principaux sont toujours féminins. Pourquoi ne pose-t-on pas cette question aux auteurs masculins. Soixante-dix-sept pour cent des héros de romans écrits par des hommes sont des hommes. Et lorsqu’ils font d’une femme leur héroïne, ils la dépeignent en fautive et suicidaire, comme Anna Karénine ou Madame Bovary», s’insurge-t-elle. On l’aura deviné: Lucia Etxebarria est une «auteure» qui fait concorder littérature féminine et littérature féministe. L’épanouissement hors maternité, la prostitution, les relations et rivalités hommes-femmes, l’anorexie, le plaisir féminin, la dépression… Autant de sujets qu’elle aborde dans ses chroniques drôles et crues de la jeunesse espagnole. Et ne lui parlez surtout pas de Bridget Jones, «dont l’obsession principale est la recherche du prince charmant ». Ses personnalités à elle sont «différentes, nouvelles», dit-elle. Politiquement incorrectes et briseuses de tabous, ajouterons-nous. Et surtout, surtout, toujours truculentes. Zéna ZALZAL
Invitée à Beyrouth par le directeur de l’institut Cervantès, Lucia Etxebarria, romancière espagnole à succès, a donné une conférence sur les thèmes qui lui tiennent à cœur, à savoir : l’épanouissement personnel et la condition féminine. Rencontre avec une jeune femme de 39 ans anti-langue de bois.
Lucia Etxebarria. Ce nom ne vous évoque rien ?
Amour, Prozac et autres...