Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Spéculations sur la solidité des contrats conclus pour les élections

Les leaderships et les pôles vont-ils respecter les marchés conclus à l’occasion des élections ? Vont-ils tenir les engagements pris, comme le voudrait l’éthique ? Et comme le voudrait aussi la stabilité politique ? Car si ces contrats devaient être dénoncés, ignorés, ce serait la confusion. On ne saurait plus trop bien qui est avec qui, ou qui veut quoi. La question de crédibilité se pose à présent à partir des indices relatifs à l’élection pour la présidence de la Chambre. En effet, certaines parties, qui s’étaient engagées dans tel ou tel sens, commencent à battre prudemment en retraite. En affirmant qu’elles temporisent, n’ont pas encore pris de décision définitive et souhaitent procéder auparavant à des concertations, sous prétexte de préserver un climat d’entente, de réconciliation générale et de consensus. Le signal de cet attentisme a été donné par Saad Hariri qui, refusant de suivre le soutien accordé par Joumblatt à Berry, a tenu à souligner, avec insistance, que la question reste sous étude. Ce qui a eu pour effet de porter Joumblatt lui-même à ne pas confirmer son choix en estimant qu’il faut un surcroît de concertations. Or Berry, cité par un ancien ministre, soutient que Saad Hariri lui avait promis d’appuyer le candidat du mouvement Amal à la présidence de la Chambre. Sans citer nommément l’intéressé, qui se demande dès lors si le leader du Courant du futur ne voudrait pas soutenir un membre de son propre bloc amaliste à sa place. En ajoutant qu’on peut se demander comment on pourrait imaginer qu’il désigne un de ses colistiers pour siéger lui-même parmi les députés. Les visiteurs de Berry indiquent donc qu’il est agacé par l’attitude de Hariri, employant même à son encontre, en privé, des termes durs. Cependant, quand Hariri est retourné d’Arabie saoudite, après une rencontre à Paris avec Chirac, Berry lui a dépêché à Koraytem le député Ali Hassan el-Khalil. L’entrevue s’est déroulée dans la nuit de jeudi à vendredi jusqu’à deux heures du matin. Il n’en a rien filtré. Mais il se répète que le parlementaire essaye d’arranger une rencontre de franche explication entre les deux leaders. Toujours au sujet des marchés électoraux, on peut rappeler que lors d’une intervention télévisée, Joumblatt, évoquant la bataille, décisive à son sens, de Baabda-Aley, avait ajouté qu’il avait dû conclure dans ce cadre des arrangements politiques déterminés, dont il n’a cependant pas précisé la teneur. Mais des sources informées croient savoir qu’il faisait allusion à la promesse qu’il aurait donnée à Berry, avec Hariri, pour la présidence de la Chambre. Maintenant, Berry reproche au tandem, devant ses visiteurs, de ne pas tenir les engagements pris. Et de rallier les rangs de ceux qui préconisent le changement complet. Et les nouveaux parrains ? Selon des sources informées, ils se contenteraient de formuler des souhaits, sans poser de veto ferme contre quiconque. Un chef de bloc révèle ainsi avoir reçu hier un appel téléphonique d’un diplomate qui, sans entrer dans les détails, a affirmé que le changement est bon pour ce pays. Notamment au niveau de la présidence de la Chambre. Mais ces réserves occidentales pourraient inciter le Hezbollah à affermir encore son soutien à Berry. D’abord au nom du verrouillage intérieur. Ensuite pour souligner que la situation ne doit pas être soumise aux pressions extérieures. Surtout dans la phase ultérieure axée sur l’application de la 1559. Quant à la Rencontre du Bristol, on le sait, elle n’a pas pu s’entendre au sujet de la présidence de la Chambre. L’un des participants a proposé que l’on confie à Samir Frangié le soin de relancer les chefs de bloc parlementaire en vue d’un accord. Un député de la Rencontre démocratique a déclaré pour sa part qu’il faudrait laisser à la communauté concernée, la communauté chiite, le soin de trancher, à travers l’option que prendraient les deux principaux blocs de cette communauté, celui d’Amal et celui du Hezbollah. Mais un membre du bloc des Forces libanaises a objecté que l’on ne doit pas placer la question dans un cadre sectaire, car on retomberait de la sorte dans un système de fédéralisme des communautés. Ce qui reviendrait, a-t-il expliqué, à laisser au principal bloc sunnite le soin de désigner un président du Conseil en l’imposant à tous. Tandis que les maronites choisiraient seuls le chef de l’État. Le cadre FL a ajouté qu’il faut sortir le Liban de la mentalité du confessionnalisme pour le mener au civisme bien compris, à travers une vraie réconciliation nationale, permettant de dissiper les tensions sectaires provoquées par les élections, surtout au Nord. Quoi qu’il en soit, la question de la présidence de la Chambre n’est pas encore réglée. Le président Hussein Husseini, en invitant les députés chiites à faire acte de candidature, propose la sienne propre. Le Courant du futur ne se prononcera qu’au cours d’une réunion prévue pour lundi. Philippe ABI-AKL
Les leaderships et les pôles vont-ils respecter les marchés conclus à l’occasion des élections ? Vont-ils tenir les engagements pris, comme le voudrait l’éthique ? Et comme le voudrait aussi la stabilité politique ? Car si ces contrats devaient être dénoncés, ignorés, ce serait la confusion. On ne saurait plus trop bien qui est avec qui, ou qui veut quoi. La question de...