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Actualités - CHRONOLOGIE

Husseini présente sa candidature et exhorte ses collègues à soutenir sa démarche Berry chez Sfeir puis Hariri : Mon programme est audacieux et mettra le Liban sur les rails de l’avenir

Sa dernière visite à Bkerké remonte à cinq ans. Le président de la Chambre sortant, Nabih Berry, s’est rendu hier auprès du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, pour un entretien de cinquante minutes, qu’il a fait suivre, en milieu de soirée, par une visite à Koraytem, où il a été reçu par le député élu Saad Hariri. « Après le tumulte électoral, dans la chaleur des assassinats – à commencer par le martyr vivant Marwan Hamadé jusqu’à Geroges Haoui et en passant par le président Hariri, Bassel Fleyhane et Samir Kassir – et sans oublier toutes les échéances auquelles le Liban doit faire face, la question désormais reste : “Êêtre ou ne pas être”. Il était donc indispensable de recourir, comme à chaque crise, aux sages de ce pays, et notamment au père des sages, j’entends par là le patriarche Sfeir », a commencé par dire Nabih Berry au sortir de son entretien avec le cardinal Sfeir. M. Berry a tenu à couper court à toutes les interprétations, en précisant que sa visite ne s’inscrit pas dans un cadre électoraliste : « Je suis venu porteur d’un programme oral, d’un programme consacré à l’unité nationale. Nous avons plus que besoin d’un front national, dont la mission serait de sauver le Liban, économiquement et socialement, surtout que le programme est connu. Il s’agit de l’application de l’accord de Taëf, dans tout ce qu’il comporte comme réformes, à commencer par une nouvelle loi électorale basée sur Taëf, une loi sur les partis, une autre sur la décentralisation administrative ; sans oublier la lutte contre la corruption et la réduction de la dette publique. C’est un programme audacieux, qui mettra effectivement le Liban sur les rails de l’avenir », a souligné le président sortant de la Chambre, candidat à sa propre succession. Au cours d’une conversation à bâtons rompus avec les journalistes, Nabih Berry a cité Mikhaïl Nehmé pour répondre à une question relative à l’intervalle de cinq ans entre une visite et une autre à Baabda. « Plus vous vous éloignez de quelqu’un que vous aimez, plus cette personne vous manque et plus vous l’aimez… Je ne viens chez le patriarche que lors des étapes cruciales, je ne prends de son temps que pour le consulter ou l’aider sur un point précis. La dernière fois que je suis venu, si le monde m’avait écouté, nous n’en serions pas là… », a-t-il dit. Et à l’adresse de ceux qui affirment que sa reconduction bloquerait l’opération de réformes, il a souligné que « le premier à avoir soulevé le slogan de la réforme et à l’avoir appliqué a été Nabih Berry. Mais malheureusement, à chaque fois que nous lancions une réforme précise, les services protégeaient les coupables et poursuivaient les innocents ». Interrogé sur le dossier Samir Geagea, le président de la Chambre sortant a assuré que la loi d’amnistie sera proposée au vote lors de la première séance législative, qu’il soit reconduit au perchoir ou pas. « Ce sujet est sur un feu brûlant », a précisé Nabih Berry, soulignant, en réponse à une question autour de Michel Aoun, que son appel en faveur d’un front national élargi « n’exclut personne ». En outre, il a assuré qu’il n’avait pas peur et qu’il n’appréhendait pas non plus les propos de Saad Hariri, qui avait indiqué que des concertations à l’intérieur de la nouvelle majorité étaient nécessaires pour savoir si elle allait nommer ou pas Nabih Berry au perchoir. « Le chemin qu’emprunte cheikh Saad est le bon », a-t-il dit, refusant d’évoquer son éventuel candidat à la présidence du Conseil. Il a enfin déclaré que le président Husseini « a le droit » de présenter sa candidature. Husseini : « Cela suffit » Parallèlement à la visite de Berry à Bkerké, le député réélu et ancien n° 2 de l’État Hussein Husseini publiait un communiqué dans lequel il annonçait sa candidature à la présidence de la Chambre. « Le président de la Chambre est le président de tous les députés du Liban, pas le président des chiites ou des députés chiites. Voilà pourquoi l’accord sur le meilleur candidat à ce poste devrait se faire entre les différents blocs, pas entre les seuls parlementaires chiites », a-t-il dit, soulignant qu’il n’était pas dans l’intérêt de ces derniers d’imposer seuls un futur chef du Législatif. « Et c’est pareil pour les autres présidences », a résumé Hussein Husseini. « Vouloir se montrer conciliant à l’égard des chiites en acceptant tel ou tel à la présidence de la Chambre – comme on avait dit que la mauvaise loi électorale permettait de rassurer cette même communauté – est une erreur. Cela porte préjudice à tous les Libanais en général et aux chiites en particulier », a affirmé le député de la Békaa, qui a indiqué avoir placé sa candidature dans le cadre « d’un accord national sur le meilleur candidat ». Ce qui ne lui interdit pas, a-t-il précisé, de participer à cet accord autour d’un autre candidat. « Cela suffit. C’est du temps des citoyens et de leurs intérêts qu’il s’agit. Pas de l’intérêt de telle ou telle personne, faction ou communauté, en oubliant le reste des Libanais. Personne n’a le droit de rater les occasions. Et que chacun assume les responsabilités de ce qu’il a fait ou de ce qu’il fait. C’est pour ces raisons que je présente ma candidature à la présidence de la Chambre et que j’appelle mes collègues députés à soutenir ma démarche », a-t-il dit, privilégiant l’État libanais aux petits États confessionnels, masqués ou à visage découvert, et la réforme à la corruption.
Sa dernière visite à Bkerké remonte à cinq ans. Le président de la Chambre sortant, Nabih Berry, s’est rendu hier auprès du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, pour un entretien de cinquante minutes, qu’il a fait suivre, en milieu de soirée, par une visite à Koraytem, où il a été reçu par le député élu Saad Hariri.
« Après le tumulte électoral, dans la chaleur des...