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Actualités - CHRONOLOGIE

BAABDA - Le colonel Sinclair souligne que sa mission sera terminée dans deux semaines Lahoud met en garde contre toute tentative de l’empêcher d’exercer ses prérogatives

Le président Émile Lahoud a déclaré hier qu’il est disposé à lancer une initiative destinée à ouvrir des canaux de dialogue entre les différentes parties libanaises visant à consolider la cohésion entre les Libanais. C’est du moins ce qu’ont rapporté hier les visiteurs du palais de Baabda qui ont précisé que le chef de l’État a insisté sur « les dangers qui menacent le Liban et qui visent la Résistance et la stabilité interne ». Selon les visiteurs du chef de l’État, les comploteurs cherchent à ramener le Liban à la période précédant l’accord de Taëf en en faisant une scène ouverte devant les forces et les services de sécurité étrangers, et en semant le doute dans les esprits à coups de rumeurs. Des sources officielles ont affirmé aussi que le chef de l’État respectera les institutions et les règles démocratiques dans la formation du nouveau gouvernement. Selon ces sources, Lahoud s’inclinera ainsi devant la volonté de la majorité parlementaire et appliquera ses responsabilités constitutionnelles sans tenir compte des réactions affectives ou politiques. Il utilisera ses prérogatives préopératoires selon l’article 53 de la Constitution qui lui donne le pouvoir, avec le président du Conseil, de publier le décret de la formation du gouvernement. Les mêmes sources ajoutent que la période délicate que traverse actuellement le pays nécessite un gouvernement solidaire, capable de relever les nombreux défis, dont l’application de la résolution 1559 n’est pas le moins épineux. Les sources officielles ont mis en garde contre toute tentative d’empêcher le président Lahoud d’exercer ses prérogatives constitutionnelles relatives à la formation du gouvernement. « Le président Lahoud s’opposera fermement à toute tentative, sur ce plan, d’engager le pays dans une crise politique aiguë », affirment les sources en question. De même, selon les mêmes sources, personne ne doit miser sur un éventuel raccourcissement du mandat présidentiel ou sur la possibilité que Lahoud renonce lui-même à terminer son mandat à la date prévue, le 23 novembre 2007. Les sources officielles ont aussi critiqué le communiqué publié à la suite de la dernière réunion de la Rencontre du Bristol, qui avait qualifié la prorogation du mandat de Lahoud d’anticonstitutionnelle. Au contraire, affirment les sources officielles, la prorogation a eu lieu conformément aux dispositions de la Constitution. Mais si cette prorogation était anticonstitutionnelle, cela ne signifierait-il pas que les députés ont violé la Constitution et que par conséquent toutes les décisions qu’ils ont prises à la suite de cet amendement sont aussi entachées d’illégalité ? Comment qualifier aussi la prorogation du mandat de la Chambre si celle du mandat de Lahoud est illégale ? D’autant que les deux amendements émanent de la même Chambre. Prétendre que les députés ont été soumis à des pressions signifierait aussi remettre en question la légalité de toutes les lois adoptées par le précédent Parlement. Et le facteur israélien ? Les mêmes sources affirment aussi que le fait de prétendre que la série d’attentats a été déclenchée par la prorogation du mandat présidentiel, c’est oublier l’assassinat d’Élie Hobeika, de Jihad Jibril et des résistants Ghaleb Awali et Ali Hassan Saleh, entre autres. Les sources s’étonnent du fait que la néo-opposition oublie complètement le facteur israélien, comme si Georges Haoui n’avait pas été une grande figure de résistance contre Israël. Cette insistance à accuser le président de la République et le « régime sécuritaire » détourne les soupçons, et au lieu de les diriger vers les véritables coupables, elle peut dévier l’enquête. Les sources officielles affirment que le président Lahoud n’a pas édifié un régime sécuritaire, mais un État stable qui lui a valu des éloges de la part de parties internationales, dont Interpol. Le chef de l’État pourrait-il être derrière les attentats, détruisant ainsi la plus grande réalisation de son mandat, après la libération du Sud, sans le moindre incident interne ? Concernant la matière utilisée dans les attentats contre Haoui et Kassir, le RDX, qui détruit uniquement la cible visée, les sources officielles précisent qu’elle a été utilisée contre Jihad Jibril, Ghaleb Awali et Ali Hassan Saleh, et seuls les États peuvent en posséder. Les sources officielles relèvent aussi qu’en affirmant que le maintien de Lahoud à la tête de la République protège le « régime sécuritaire », l’opposition du Bristol se trompe lourdement. Les services de sécurité sont liés au pouvoir exécutif, surtout après les dernières nominations effectuées par le gouvernement. Au sujet de la revendication portant sur le départ de Lahoud, lancée par l’opposition du Bristol, les sources officielles affirment qu’elle n’a aucun fondement juridique et qu’en plus, elle n’obtient pas l’adhésion de toutes les parties libanaises. Il faut pour s’en convaincre relire les déclarations du patriarche maronite et celles des responsables du Hezbollah, sans parler d’autres parties. Les sources officielles se demandent enfin comment des parties connues pour avoir trempé dans la corruption et qui se sont ralliées dernièrement à l’opposition se présentent aujourd’hui comme des symboles de la lutte contre la corruption et accusent le président Lahoud qui, dès le premier jour de son mandat, a lutté contre la dilapidation des fonds publics, faisant réaliser des bénéfices au Trésor grâce à sa position au sujet du téléphone cellulaire, de l’électricité, de l’eau et d’autres ressources de l’État. Enfin, les sources officielles rappellent que Lahoud a été le premier à accueillir favorablement l’idée d’une enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri, et dès le départ, il a coopéré étroitement avec les enquêteurs. Sur un plan plus pratique, le chef de l’État a reçu le président de la commission internationale chargée de s’assurer de la totalité du retrait syrien, le colonel Ian Sinclair. Le président a assuré le colonel de la détermination des autorités libanaises à faciliter son travail et à coopérer totalement avec lui. De son côté, le colonel Sinclair a transmis au président les salutations de l’émissaire du secrétaire général des Nations unies, chargé de l’application de la résolution 1559, M. Terjé Roed-Larsen, et a remercié Lahoud pour la coopération des autorités libanaises. Le colonel Sinclair a aussi affirmé que le travail de la commission se poursuivra au cours des deux prochaines semaines, à la suite desquelles un rapport sera transmis au secrétaire général de l’Onu. Le président de la République a ensuite reçu le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, avec qui il a fait le point sur la façon avec laquelle l’armée a assuré la sécurité lors des élections. Le chef de l’État a rendu hommage à l’efficacité et à la neutralité de la troupe. Le président Lahoud s’est aussi entretenu avec de nombreux visiteurs, dont le ministre de l’Économie et des Finances, Damien Kattar, l’ancien ministre Jean-Louis Cardahi, l’ancien député Nasser Kandil, ainsi que le directeur général du ministère de l’Énergie et de l’Eau, Fadi Comair.
Le président Émile Lahoud a déclaré hier qu’il est disposé à lancer une initiative destinée à ouvrir des canaux de dialogue entre les différentes parties libanaises visant à consolider la cohésion entre les Libanais. C’est du moins ce qu’ont rapporté hier les visiteurs du palais de Baabda qui ont précisé que le chef de l’État a insisté sur « les dangers qui menacent le...