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Actualités - CHRONOLOGIE

Droits de l’homme - Les manifestants de l’Escwa pressent les députés de faire preuve de crédibilité Solide et les parents des détenus en Syrie ne coopéreront pas avec la commission nommée par Mikati (Photo)

Une nouvelle déception est venue s’ajouter mercredi à la longue liste des malheurs des parents des détenus libanais dans les geôles syriennes. Avec la formation d’une nouvelle commission chargée de résoudre le problème de ces prisonniers et la nomination du secrétaire général du Conseil supérieur libano-syrien, Nasri Khoury, comme coordinateur entre la commission et les autorités syriennes concernées, les parents se sentent trahis encore une fois dans leur cause et leur droit de retrouver leurs proches. En signe de contestation à la décision prise en ce sens par le Premier ministre Nagib Mikati, le Comité des parents des détenus libanais dans les geôles syriennes et Solide (Association de soutien aux Libanais détenus en exil) ont tenu hier une conférence de presse, à l’Escwa, lieu du sit-in qu’ils observent depuis le 11 avril, en présence notamment du député Ghassan Moukheiber. « Nous remercions M. Mikati pour sa démarche de bonne volonté, mais ce n’est pas la commission qu’il nous avait promise », déplore Mme Sonia Eid, présidente du Comité des parents des détenus. « Nous refusons cette commission, parce qu’elle ressemble à celles qui l’ont précédée, poursuit-elle. Nous rejetons surtout la nomination de M. Nasri Khoury qui a toujours nié l’existence de Libanais dans les prisons en Syrie. » Assurant qu’ils ne présenteront aucune information, Mme Eid exhorte les parents à refuser de coopérer avec cette commission « pour éviter que notre cause se perde ». « Si les autorités concernées ont vraiment la volonté de les libérer, elles peuvent le faire en deux jours », note-t-elle. En attendant que les responsables fassent preuve de bonne volonté, « nous ne décamperons pas sans nos fils. » M. Ghazi Aad, président de Solide, a pour sa part rappelé certains faits qui expliquent le refus de la formation de cette commission. Il s’agit principalement de la réaffirmation des parents de détenus et de Solide que la commission soit formée selon des critères internationaux, c’est-à-dire qu’elle soit neutre, qu’elle bénéficie de vastes prérogatives judiciaires et qu’elle comprenne des représentants du Comité des parents de détenus, des ONG qui s’occupent de ce dossier et du Comité international de la Croix-Rouge, ainsi qu’un observateur des groupes de travail du Haut-Commissariat des droits de l’homme des Nations unies. « Le ministre de la Justice, M. Khaled Kabbani (qu’une délégation de Solide et des parents de détenus avaient rencontré la semaine dernière), nous avait assuré que le Premier ministre et lui accordent une attention personnelle à ce dossier humanitaire et qu’ils déploieront tous les efforts pour le résoudre », note M. Aad. Ces promesses sont toutefois tombées à l’eau, estiment les parents de détenus. « Nous refusons de coopérer avec cette commission parce qu’elle ne répond pas aux critères internationaux, poursuit M. Aad. De plus, nous refusons que M. Nasri Khoury soit chargé de la coordination entre la commission et les autorités syriennes. M. Khoury a des idées préconçues et nie l’existence de Libanais dans les prisons syriennes. Bien que deux de ses parents, Najib et Jacques Germani, aient été arrêtés par les services de renseignements syriens, cet homme a constamment démenti, au cours des dix dernières années, l’existence de prisonniers libanais en Syrie. Il a bien démontré qu’il est incapable et qu’il n’a pas le courage de traiter ce dossier. En couvrant le crime que constitue le maintien de prisonniers aux mains des services de renseignements syriens, il assume une responsabilité juridique sur base de l’article 5 de la Déclaration internationale de la protection de l’homme de la détention arbitraire. Le temps n’est plus à la dérobade. La déclaration du Premier ministre syrien en date du 4 mai sur l’existence de Libanais en Syrie depuis 1976 constitue une reconnaissance implicite et franche. Nous nous réservons le droit d’agir sur base des conjonctures nées des législatives et des données internationales afin d’aboutir à une solution finale. » M. Ghassan Moukheiber, député du Metn, a assuré qu’une commission consultative sera formée bientôt selon les exigences des parents de détenus et de Solide. C’est ce qu’a d’ailleurs souligné M. Kabbani à l’issue de son entretien hier matin avec le Premier ministre. « Au stade où nous en sommes, c’est une décision politique qui doit être prise pour libérer les détenus en Syrie, souligne M. Moukheiber. Cette décision peut être prise indépendamment de la formation des commissions. Ce dossier doit être clos le plus vite possible. » N’en pouvant plus d’attendre son fils, Violette Nassif, secrétaire générale du Comité des parents de détenus en Syrie, a pressé les « députés du peuple », au nom de tous les parents, « de faire preuve de crédibilité et d’adopter notre cause », sinon ils ne seront qu’une fois de plus des personnes « à la recherche d’un siège parlementaire ». Nada MERHI
Une nouvelle déception est venue s’ajouter mercredi à la longue liste des malheurs des parents des détenus libanais dans les geôles syriennes. Avec la formation d’une nouvelle commission chargée de résoudre le problème de ces prisonniers et la nomination du secrétaire général du Conseil supérieur libano-syrien, Nasri Khoury, comme coordinateur entre la commission et les autorités...