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Actualités - OPINION

La cohésion de la majorité à l’épreuve de la bataille des trois présidences

La nouvelle majorité saura-t-elle prendre une position unifiée dans la bataille des trois présidences ? Un premier indice sera donné mardi prochain. Certaines parties se sont engagées, à travers les alliances électorales notamment à Baabda-Aley, à l’égard de Nabih Berry. Mais d’autres soutiennent que le changement n’a de sens que s’il est complet. Si l’on ne veut pas décevoir ou mécontenter la communauté internationale qui tient, pour accorder son assistance, à traiter avec de nouvelles figures fiables. Mais, en pratique, la force de Berry réside d’abord dans le fait qu’il a le soutien de sa communauté, entendre principalement du Hezbollah. Puis dans le fait que ceux qui souhaitent l’écarter ne sont pas bien d’accord sur le nom de son éventuel remplaçant. Le président Hussein Husseini, qui est le plus couramment cité, souhaite pour sa part qu’il y ait un consensus entre les blocs parlementaires. Et non une compétition sur base de majorité et de minorité. En d’autres termes, il ne voudrait pas que des blocs comme ceux d’Amal et du Hezbollah soient contre lui. Ce qui ne l’empêche pas de jeter une pierre dans le jardin de Berry en affirmant que, constitutionnellement, la présidence de la Chambre doit diriger les travaux de l’Assemblée avec probité et compétence « sans en monopoliser l’action ni la torpiller ». Reproche fréquemment fait à Berry, surtout ces derniers temps. Ainsi, comme on sait, il a court-circuité le projet de loi dit 1960 impliquant le caza en s’abstenant de le soumettre au vote. Il n’a pas non plus fixé de séance pour l’adoption du projet d’amendement de la loi d’amnistie concernant Samir Geagea. Bien qu’il eût relevé que 90 % des députés sont pour cet amendement, expliquant sa retenue par la nécessité de prendre en compte la réaction du président Omar Karamé. Toujours est-il que l’omnipotence abusive imputée à Berry découle en premier lieu du privilège qu’il avait obtenu d’un mandat couvrant toute la durée de la législature. Autrement dit, le président de la Chambre, n’ayant plus à solliciter chaque année ou tous les deux ans les suffrages de ses pairs, ne se soucie plus de leurs desiderata. Et n’en fait qu’à sa tête. Comment la majorité va-t-elle traiter ce dossier ? S’entendra-t-elle sur une solution ou, en désespoir de cause, décidera-t-elle de laisser la liberté de vote à ses membres ? La question se complique quand on constate qu’elle se greffe sur un autre sujet de division. En effet, certains antilahoudistes radicaux soutiennent que Berry, s’il veut les votes de la majorité, doit se rallier à la campagne exigeant le départ du régime. Surtout si le chef de l’État refuse un gouvernement qui ne lui conviendrait pas. Ces cadres sont donc prêts à garder Berry, sous condition. Quand on leur demande s’ils ne contrarient pas de la sorte la règle d’or du changement, ils répondent qu’il faut commencer par la tête, entendre par la présidence de la République. À les en croire, quand on aura élu un président de la République assumant bien ses fonctions, il n’y aurait plus de troïka ou de doïka comme par le passé. Et chaque pouvoir respecterait scrupuleusement les prérogatives comme les responsabilités qui lui sont constitutionnellement dévolues. Le président de la Chambre ne s’immiscerait plus dans l’Exécutif et il n’y aurait plus de copartage dans les nominations. Ces politiciens ajoutent que si l’on changeait le président de la Chambre et non le président de la République, on maintiendrait un statu quo bancal jusqu’à l’expiration, en 2007 du mandat prorogé. Émile KHOURY
La nouvelle majorité saura-t-elle prendre une position unifiée dans la bataille des trois présidences ? Un premier indice sera donné mardi prochain. Certaines parties se sont engagées, à travers les alliances électorales notamment à Baabda-Aley, à l’égard de Nabih Berry. Mais d’autres soutiennent que le changement n’a de sens que s’il est complet. Si l’on ne veut pas décevoir...