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Actualités - CHRONOLOGIE

« Le feuilleton terroriste sanglant ne se terminera qu’avec le départ d’Émile Lahoud » Divisé sur le cas Berry, le Rassemblement du Bristol appelle une nouvelle fois au départ du chef de l’État

Le Rassemblement du Bristol a estimé hier que « le point de départ du feuilleton terroriste sanglant au Liban a été la violation de la Constitution et la prorogation du mandat Lahoud », assurant que le point final de ce feuilleton ne pourrait être mis « que par le départ du président Lahoud et la poursuite du démantèlement de l’infrastructure des services de renseignements ». Le rassemblement, qui réunissait entre autres les représentants de l’ensemble des blocs de la nouvelle majorité parlementaire, a également appelé à l’élargissement des prérogatives de la commission d’enquête internationale, afin que celle-ci puisse traiter des assassinats de Samir Kassir et Georges Haoui. Par contre, les participants ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur le successeur du président de la Chambre : une partie d’entre eux appuyait la reconduction de Nabih Berry au perchoir, l’autre appelait au changement. C’est l’ancien député Farès Souhaid qui a lu le communiqué, à l’issue de trois heures de réunion, commençant par disséquer l’assassinat de l’ancien secrétaire général du PCL, d’abord sous l’angle local. Le crime de Wata Mousseitbé est « une réponse à la victoire des forces démocratiques lors des législatives 2005, qui sont sur le point de se transformer, de passer du stade de l’opposition à celui de tenants des rênes du pouvoir politique et sécuritaire ». Cet assassinat est également « une tentative de désespérer le peuple libanais, de le terroriser et de lui ôter toute confiance en l’avenir. À cela, les forces démocratiques répondent en renforçant leur solidarité, l’attachement à leurs principes et à leur combat, l’intifada de l’indépendance ». L’attentat contre Georges Haoui sonne en outre comme « une guerre contre le changement à venir, contre la volonté d’édifier un système démocratique sur les bases de la loi et des institutions ». Enfin, il tend à empêcher la création d’un grand espace au sein duquel se retrouverait l’ensemble des forces vives du pays. « C’est ce que souhaite le Rassemblement du Bristol, qui a tendu la main aux autres pôles politiques et appelé à un partenariat qui garantirait l’unité nationale, l’accord de Taëf, la résistance, et qui bâtirait un État moderne, à coup de réformes politiques, financières, économiques et judiciaires », a précisé Farès Souhaid. Le Rassemblement du Bristol a également indiqué que l’attentat de mardi dernier représente « un défi flagrant à la communauté internationale et aux Nations unies. C’est le deuxième assassinat en 20 jours, alors que la commission d’enquête internationale œuvre sur le terrain pour faire la lumière » sur le séisme du 14 février, dit le communiqué. « Cela veut dire que les auteurs n’accordent aucune importance à cette communauté internationale ni à la légalité internationale », a précisé Farès Souhaid. Ensuite, le rassemblement a promis au peuple libanais de continuer, « solidaire, à œuvrer pour l’aboutissement de ses objectifs, à commencer par l’édification d’un État libre, souverain et indépendant ». Il a fait assumer la responsabilité de l’assassinat de Georges Haoui au système sécuritaire, considérant cet attentat comme « un acte terroriste » qui dépend de la Cour de justice. Le rassemblement a estimé en outre que la perpétuation d’Émile Lahoud à Baabda « protège ce système sécuritaire et confirme ses responsabilités », soulignant que le départ du chef de l’État « constitue une base essentielle pour la naissance de l’État de droit, basé sur la confiance et non la terreur, l’appartenance identitaire et non l’émigration, la loi et non la corruption ou les pistons, sur la coexistence et non le confessionnalisme ou les tiraillements ». Les participants ont décidé en outre de tout faire pour aboutir à une entente nationale qui regrouperait l’ensemble des forces politiques attachées à la stabilité et à l’avenir du Liban, ainsi qu’à un gouvernement capable de faire face au système sécuritaire, de le démanteler et de le remplacer par un autre, capable de réarticuler la vie politique sur des bases constitutionnelles et démocratiques. Le rassemblement, en outre, a exhorté la communauté internationale à se pencher sur le Liban, notamment sur les assassinats collectifs que les Libanais vivent dans leur chair, depuis l’attentat raté contre Marwan Hamadé. Enfin, le rassemblement a décidé de maintenir ses réunions ouvertes, et a appelé les Libanais à participer le plus massivement possible aux funérailles, aujourd’hui, de Georges Haoui. Au cours d’une conversation à bâtons rompus avec les journalistes, Farès Souhaid a invité les citoyens, toutes tendances confondues, à se regrouper et à essayer d’optimiser tout ce qui a été réalisé depuis le début de l’intifada de l’indépendance. Sur une éventuelle rencontre avec Michel Aoun, il a indiqué qu’il n’y avait aucune raison de ne pas s’entretenir avec « quiconque souhaite accélérer le passage du Liban d’une étape à une autre. Nous combattrons tous ceux qui souhaitent diviser le Liban et favoriser un quelconque alignement confessionnel », a dit l’ancien député, réfutant le fait que le Rassemblement du Bristol ne serve qu’à publier des communiqués de condamnation. « Ce rassemblement va devenir partie prenante dans la gestion des affaires du pays », a-t-il dit. Signalons qu’avant le début de la réunion, la députée de Saïda, Bahia Hariri – qui participait hier pour la première fois aux Assises du Bristol – avait affirmé que la main tendue de son neveu Saad Hariri « confirme notre attachement et notre conviction à tous : que la renaissance et la prospérité du Liban ne peuvent se réaliser qu’à travers la participation de tous les Libanais. Voilà pourquoi nous devons le plus tôt possible former des commissions qui seront chargées de réfléchir sur une nouvelle loi électorale, sur la décentralisation administrative, etc. ».
Le Rassemblement du Bristol a estimé hier que « le point de départ du feuilleton terroriste sanglant au Liban a été la violation de la Constitution et la prorogation du mandat Lahoud », assurant que le point final de ce feuilleton ne pourrait être mis « que par le départ du président Lahoud et la poursuite du démantèlement de l’infrastructure des services de renseignements ». Le...