À l’ombre de l’horloge

Bonjour la ménagerie ! Bonjour l’Odyssée de l’espèce ! Place de l’Étoile, à l’ombre de l’horloge, avec ses tribus, ses clans, ses communautés, ses sectes, ses copains et ses coquins ! Le décor est planté, les acteurs sont en place, la pièce peut commencer. Elle durera 4 ans. Bon courage aux gueux appelés à déguster le spectacle des 128 nouveaux gesticulants. En lever de rideau, mardi, on aura droit au brave Edmond. Affichant au compteur 87 ans, mais toutes ses dents, l’Homo naïmus n’est pas le perdreau de l’année. Il viendra poser son auguste fessier sur le perchoir préchauffé 13 années durant par Istiz Nabeuh. Oh, quelques minutes à peine, juste le temps de dire bonjour et Koullouna avant que « Bac moins six » ne récupère, du moins l’espère-t-il encore, son alibi chiite. Dur de jouer les patrons communautaires, quand on n’en est plus que le second couteau. En gros, la nouvelle législature comprend des barbus, des imberbes, des tondus, un barbichu et quelques moustachus. Voilà pour les idées. Pour le reste, il y aura de l’animation, mais il faudra suivre ! Avec sa nouvelle majorité, honorable à défaut d’être présentable, le parlement deviendra un lieu très hospitalier où coquetèles et sauteries politiques dans le plus pur style Koraytem se succéderont à un rythme soutenu. Avec quand même Joumblatt, qui viendra de temps à autre jouer les rabat-joie en ressortant nos vieilleries sanglantes de la guerre. Mais bon, ça rappelle de bons souvenirs et ça nous rajeunit. Mais le barnum viendra d’en face, quand Michel Aoun s’apprêtera à dégainer son plan de réformes. Le Tsunamichel pourrait peut-être trouver un terrain d’entente avec le Barbichu et le Moukhtariote. Même s’il n’a pas digéré la bérézina orange amère de sa liste au Liban-Nord, qui s’est étalée face à la bronca des agités du turban. Même si l’armistice qui se profile n’est jamais que la remise provisoire des couteaux au vestiaire. Gaby NASR