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La volonté de réforme au cœur des entretiens de l’ancien Premier ministre à Rabieh Les ambassadeurs des États-Unis, de France et de Russie chez Aoun

L’ancien Premier ministre, le député élu Michel Aoun, a successivement reçu hier à son domicile à Rabieh les ambassadeurs de Russie, des États-Unis et de France, ainsi que la directrice de la division de l’assistance électorale de l’Onu et chargée de l’observation des élections au Liban, Carina Perelli. À l’issue de sa rencontre avec le général Aoun, l’ambassadeur de Russie, Sergueï Boukine, a indiqué que l’entretien avait porté sur « certaines questions relatives à la fin du processus électoral au Liban ». « Nous avons naturellement évoqué les questions les plus urgentes, et qui se rapportent à la situation interne. Nous avons également discuté de certains défis extérieurs auxquels le Liban est confronté, notamment la 1559 », a-t-il indiqué. « Je souhaite féliciter le peuple libanais et le Liban tout entier, maintenant que s’achèvent, avec succès, les élections législatives. Il s’agissait d’une opération très importante pour la vie interne du Liban. Nous estimons que les élections se sont déroulées dans un climat de transparence et de démocratie totale, et nous pensons que la fin de cette opération aide le Liban à commencer une nouvelle vie sur le plan démocratique, conformément aux usages démocratiques qui existent depuis longtemps dans le pays. Nous souhaitons au Liban tout le succès dans la réalisation de réformes importantes et pressantes face aux défis auxquels il est actuellement confronté », a poursuivi l’ambassadeur russe. Et d’ajouter : « Les Libanais doivent décider quelles sont les priorités de la société libanaise. La Russie soutiendra toute décision politique et démocratique qui sera prise dans ce cadre par les autorités libanaises, le nouveau gouvernement, le nouveau Parlement et le peuple libanais. » M. Boukine a par ailleurs indiqué qu’il avait discuté avec le général Aoun du « nouveau rapport de force au Parlement » et de « certaines échéances pressantes auquel ce dernier fera face, comme la 1559, que la communauté internationale est déterminée à appliquer dans son intégralité ». Et le diplomate russe de souligner : « Vous savez quelle est la position russe à cet égard. La 1559 doit être appliquée de manière à ne pas déstabiliser ce pays ami. » Interrogé sur le programme réformateur du général Aoun et sur la position de la Russie à cet égard, M. Boukine a répondu : « Le programme réformateur du général Aoun est connu et touche les points les plus vitaux de la vie politique, sociale et économique du pays. Nous accueillons favorablement tout ce qu’il y a de positif dans ce programme. Je n’ai pas étudié ce programme dans ses détails, mais l’essentiel est que la société politique libanaise en tant que telle se mette d’accord sur un programme précis qui tiendrait compte de l’ensemble des programmes proposés, (…) pour résoudre tous les problèmes du pays », a-t-il ajouté. Concernant enfin le désarmement du Hezbollah, le diplomate russe a réitéré la position de son pays en faveur de l’application de la 1559. Jeffrey Feltman Au terme de sa rencontre avec le député Aoun, l’ambassadeur des États-Unis, Jeffrey Feltman, a d’abord condamné l’assassinat de Georges Haoui. Il a ensuite précisé qu’il avait félicité le général Aoun pour la victoire de son bloc aux élections. « Nous avons échangé nos points de vue au sujet du programme réformateur qu’il réclame. Comme vous le savez, la communauté internationale souhaite soutenir les réformes au Liban. Nous pensons qu’il devrait s’agir de réformes complètes en profondeur, politiques, institutionnelles et économiques. Nous accueillons positivement la participation du général Aoun à l’élaboration d’un programme qui ferait l’objet d’un accord sur les réformes », a-t-il dit. M. Feltman a par ailleurs réitéré « son soutien à un Liban fort, souverain et libre pour le parachèvement de l’application de la 1559 ». « Les assassinats ne sauraient se poursuivre », a-t-il souligné. Interrogé sur le programme réformateur du général Aoun, Jeffrey Feltman a répondu : « Il n’appartient pas à la communauté internationale, ni aux États-Unis, de déterminer quel programme réformateur est le meilleur pour le Liban. C’est aux Libanais, à leurs institutions, leur Parlement et leur société qu’il revient de choisir. Cela est une affaire sérieuse. Le général Aoun a mis au point un programme réformateur détaillé, et nous accueillons positivement tous les efforts qu’il a déployés pour participer à la réforme. Mais il ne nous appartient pas de donner notre bénédiction ou notre approbation à un programme quelconque. Nous encourageons juste la réforme. » « Les États-Unis participeront (à l’entreprise de réforme). Nous nous sommes engagés à mettre en application les réformes au Liban, comme les Libanais le souhaitent. Nous voulons une application concrète et perceptible, à l’instar des Libanais, qui souhaitent voir le changement et les réformes », a ajouté le diplomate américain. Interrogé enfin sur l’identité des parties qui voudraient voir le Liban déstabilisé, M. Feltman a répondu : « Je ne sais pas. Nous sommes confiants dans la capacité du Premier ministre Nagib Mikati et l’appareil sécuritaire qui est sous sa direction à dévoiler l’identité des coupables. Nous sommes prêts à offrir de l’aide si jamais on nous le demande. » Bernard Émié Pour sa part, l’ambassadeur de France, Bernard Émié, a indiqué qu’il s’était rendu à Rabieh « pour rendre visite au général Aoun et lui présenter les félicitations au lendemain des élections législatives qui se sont déroulées d’une manière globalement satisfaisante, sur base de ce que les observateurs européens ont pu hier témoigner dans leur rapport ». « J’ai rendu hommage à la maturité dont a fait de nouveau preuve le peuple libanais en manifestant ainsi son attachement à ses traditions démocratiques. Nous attendons maintenant la formation du prochain gouvernement et nous réaffirmons notre disponibilité à nous tenir aux côtés des nouvelles autorités libanaises afin de répondre, le moment venu, aux demandes qui seront adressées à la France comme à la communauté internationale sur la base d’un programme de réformes politiques, et je dis bien de réformes politiques, mais aussi de réformes économiques que nous souhaitons audacieux et de nature à répondre aux attentes et aux exigences de la population libanaise telles qu’elles ont été exprimées par ces élections », a indiqué M. Émié. Concernant la mise en œuvre de la 1559, l’ambassadeur de France a indiqué que « la résolution 1559 a déjà fait l’objet d’un commencement d’application et le représentant personnel du secrétaire général assure un suivi très précis de cette application dans les rapports qu’il soumet au secrétaire général puis au Conseil de sécurité ». « Pour nous, il est important effectivement que la 1559 soit mise en œuvre dans toutes ses dimensions, progressivement certes, mais avec des objectifs qui sont clairement tracés », a-t-il ajouté. Interrogé sur le cas du Hezbollah, M. Émié a répondu : « La 1559 mentionne clairement l’objectif et nous avons le sentiment que tout cela devra être accompli dans le cadre bien sûr du dialogue entre les parties libanaises. » Concernant enfin l’éventualité d’un Paris III, Bernard Émié a dit : « Pour l’instant, rien n’a été décidé. Je vous ai fait part de la bonne volonté de la communauté internationale à aider le Liban sur la base d’un programme qui sera articulé par les nouvelles autorités libanaises. Laissons le temps au temps. Laissons les autorités libanaises se mettre en place. Laissons le nouveau gouvernement définir ce que sera son programme économique. Nous souhaitons simplement que ce soit un programme audacieux et réformiste. »

L’ancien Premier ministre, le député élu Michel Aoun, a successivement reçu hier à son domicile à Rabieh les ambassadeurs de Russie, des États-Unis et de France, ainsi que la directrice de la division de l’assistance électorale de l’Onu et chargée de l’observation des élections au Liban, Carina Perelli.
À l’issue de sa rencontre avec le général Aoun, l’ambassadeur de...