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Actualités - REPORTAGE

DANS LA RUE Préparation active de la saison estivale Pour le Quartier des Arts, l’heure est aux initiatives (photo)

Décembre 2004 – juin 2005 : six mois déjà que le Quartier des Arts à Saifi Village a vu le jour. C’est la saison d’été et l’heure est aux initiatives. Cerné par quatre artères principales du centre de Beyrouth (la rue Gouraud et le «ring» d’une part, la place des Martyrs et l’artère Saint-Maron de l’autre), cet îlot jouit d’un charme certain et d’une douce quiétude qui, semble-t-il, font la joie de quelques riverains mais agacent par contre d’autres. Cependant tous aimeraient voir leur quartier s’animer davantage. Et pour cause… Se promener dans le Quartier des Arts, découvrir ses boutiques et ses galeries, deviser avec les propriétaires des lieux et l’on se fait une idée plus claire des doléances et des projets des uns et des autres. Certains galeristes du Quartier des Arts imputent la pause de ces derniers mois à la situation du pays. Elle leur permettra peut-être un bien meilleur démarrage cet été : c’est là le vœu général. Les boutiques, elles, souhaiteraient une plus grande animation des lieux pour attirer la clientèle, créer des conditions favorables à la promenade et à la curiosité. Pour Amine Abou Khaled (Glasnost) par exemple, «le retard dans l’aménagement d’un café, lieu de rencontre des promeneurs, porte préjudice au quartier. En nous installant ici, nous savions, dit-il , qu’il s’agissait d’une zone résidentielle et que les rues qui la traversaient étaient semi-piétonnes. Mais nous espérions – car il était indiqué sur la carte lors de la signature du contrat – qu’un café viendrait y donner plus de vie et d’animation.» Même son de cloche chez JoumanaYammine, (Artisans du Liban, souk an-Najjarin), ou Michelle Arida (Design Box). «Mais, comme nous avons déjà une certaine clientèle, ajoute cette dernière, nous comptons sur le bouche à oreille pour lancer nos nouveautés qui sont déjà sur le marché.» Propositions et contre-propositions Pour sa part,Valérie Chevolleau (galerie V&A) suggère une formule pour créer une animation. «Ma galerie a bien démarré, dit-elle, avec trois peintres qui exposent encore. Puis il y a eu l’arrêt des activités qui a duré un mois. Mais aujourd’hui, j’attends pour le plein été un céramiste et un sculpteur qui devraient confirmer incessamment. Ainsi, je proposerais, à l’instar du marché qui occupe le parking le samedi, des artistes qui viendraient donner des représentations spontanées et, par conséquent, plus d’âme au quartier.» Odile Mazloum (Alwan) semble se rallier à son avis et propose, pour sa part, une animation musicale qui aurait lieu dans les petits squares qu’elle considère fabuleux. «De plus, dit-elle, on aimerait voir plus de panneaux indicatifs qui informeraient le public.» Amale Traboulsi (Épreuve d’Artiste) souligne que «le quartier dans l’optique de Solidere est essentiellement résidentiel et il appartient aux galeries de solliciter à leur manière (vernissages et autres) les amateurs d’art. Il reste que le public libanais, à mon avis, manque de curiosité et ne va pas à la découverte de nouveaux lieux.» Enfin, Nada Debs (Contempory Design) affirme «qu’il est trop tôt pour porter un jugement sur le quartier qui, selon elle, a beaucoup de potentiel et un avenir certain». Projets Glasnost propose des tables basses, une collection unique d’objets d’art, spécialement en verre, des années 1900 à 1950, des lustres, des bijoux et colifichets, ainsi que les créations de jeunes artisans libanais qui se renouvellent sans cesse. Amale Traboulsi, qui vient de terminer son chantier, dit: «Nous redémarrons avec un programme qui s’étalera sur tout l’été. Il y a actuellement une exposition de photos en noir et blanc de Riad Traboulsi. Il est également prévu une exposition de sculptures en bronze signées Nicole Bouldoukian (le 28 juin), une exposition de céramiques d’un artiste bahreïni (le 19 juillet) et, enfin, nous clôturerons l’été avec des collages d’Amine Boulos en août. Il ne faut pas oublier la période difficile que le Liban a traversée. On pourra espérer un bon démarrage à tous les niveaux pour le mois d’octobre.» C’est ce qu’espère Odile Mazloum, dont les nouveaux locaux ne désemplissent pas de ses nombreuses expositions collectives (Hassan Jouni, Chafik Abboud, Fatima el-Hajj et bien d’autres). Hoda Kamel (Assyla) tient les mêmes propos chargés d’espoir. Chez cette «haute couture» de l’artisanat, qui crée cafetans et abbayas, on s’occupe déjà de la confection de modèles d’été. Alliant modernité et tradition, le «tark baalbaki» se marie bien avec le crochet, et la soie sauvage fait son entrée princière dans ces salons paisibles où il fait bon s’installer et choisir la tenue qu’on aimerait porter pour les festivals de l’été libanais. La responsable de la boutique avoue «n’avoir pas d’inquiétude sur le devenir du quartier. Pour nous, c’est un havre de paix malgré la situation du pays…» Le Quartier des Arts, un cocon élégant, coquet, doté d’un charme discret qu’on quitte avec une note d’espoir et des projets d’avenir évoqués par tous les propriétaires… Colette KHALAF
Décembre 2004 – juin 2005 : six mois déjà que le Quartier des Arts à Saifi Village a vu le jour. C’est la saison d’été et l’heure est aux initiatives. Cerné par quatre artères principales du centre de Beyrouth (la rue Gouraud et le «ring» d’une part, la place des Martyrs et l’artère Saint-Maron de l’autre), cet îlot jouit d’un charme certain et d’une douce quiétude...