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Le chef du CPL accuse Hariri « d’acheter des voix » au Liban-Nord Aoun et Hoss effacent les désaccords du passé Le Liban peut entamer, « seul », des négociations avec Israël, estime le général (photo)
le 18 juin 2005 à 00h00
Seize ans après leur dernier entretien, lorsqu’ils présidaient les deux gouvernements qui se partageaient alors le Liban, le général Michel Aoun a rencontré hier à Beyrouth, au domicile de Raya Daouk, l’ancien Premier ministre, Sélim Hoss. Seize ans durant lesquels les deux hommes s’étaient lancé à la tête les attaques les plus incisives, mais que les derniers développements politiques, notamment le front anti-Hariri mené par Aoun, semblent avoir effacés.
M. Hoss n’a ainsi pas hésité à saluer, devant un grand nombre de personnalités beyrouthines, dont Rachid Solh et Najah Wakim, « le discours national et non confessionnel du général », ainsi que l’appel à la réforme lancé par Aoun et la lutte anticorruption qui est au cœur de son programme, « notamment en ce qui concerne les dossiers du passé ». De son côté, le général a souligné l’importance « de l’union nationale et de la réforme » dans la période à venir, préconisant la formation d’une rencontre nationale pour débattre des questions d’intérêt général.
Par ailleurs, le général Aoun a accusé hier Saad Hariri d’acheter des voix au Liban-Nord, qualifiant de « rumeurs » les accusations d’ingérence portées contre les services de renseignements syriens.
« Pendant les élections, ces gens-là (M. Hariri et ses alliés) achètent les consciences », a déclaré en français le général dans une conférence de presse à Rabieh. « Comment pourrais-je dire que quelqu’un qui corrompt les consciences, en les violant avec l’argent, va lutter contre la corruption, quand il est le premier corrupteur ? » a-t-il ajouté.
Interrogé sur les informations évoquant une présence d’officiers des services de renseignements syriens au Liban, malgré la fin du retrait militaire en avril, le général les a qualifiées de « rumeur ». Michel Aoun a, par contre, accusé le ministre de l’Intérieur, Hassan Sabeh, de faillir à ses responsabilités. « Le ministre de l’Intérieur prétend que des officiers syriens interviennent dans les élections. Il doit démissionner car sa responsabilité est d’arrêter ces personnes et de les traduire en justice », a-t-il dit. « Sa mission n’est pas d’informer MM. Larsen, Bush ou Mme Rice d’une présence syrienne. Il faut que nous assumions nos responsabilités », a-t-il ajouté, en référence à l’émissaire de l’Onu Terjé Roed-Larsen et à la secrétaire d’État, Condoleezza Rice.
Le général Aoun a en outre défendu son alliance électorale avec Sleimane Frangié et Michel Murr, et accusé le mouvement de M. Hariri d’être un allié de Damas. « Tous les Libanais au pouvoir depuis 15 ans étaient des collaborateurs des Syriens, à commencer par Rafic Hariri », a-t-il estimé, avant de poursuivre : « Murr et Frangié ne sont pas plus syriens que Hariri et Joumblatt qui se veut le gardien de la porte de Damas », en allusion à des propos tenus par M. Joumblatt lorsqu’il était encore allié de Damas.
« Je suis le seul dans ce pays à ne pas avoir collaboré avec les Syriens », a soutenu l’ancien Premier ministre, tout en jugeant nécessaire une relation « équilibrée » avec Damas.
Enfin, le général Aoun a estimé que le Liban pouvait entamer « seul » des négociations de paix avec Israël. « Nous sommes deux pays désormais séparés, et nous n’avons pas à suivre le même processus, même si nous maintenons notre soutien à la Syrie pour qu’elle recouvre le Golan, et aux Palestiniens pour qu’ils aient leur État », a-t-il dit.
Seize ans après leur dernier entretien, lorsqu’ils présidaient les deux gouvernements qui se partageaient alors le Liban, le général Michel Aoun a rencontré hier à Beyrouth, au domicile de Raya Daouk, l’ancien Premier ministre, Sélim Hoss. Seize ans durant lesquels les deux hommes s’étaient lancé à la tête les attaques les plus incisives, mais que les derniers développements...
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