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Le chef du CPL accuse Hariri « d’acheter des voix » au Liban-Nord Aoun et Hoss effacent les désaccords du passé Le Liban peut entamer, « seul », des négociations avec Israël, estime le général (photo)

Seize ans après leur dernier entretien, lorsqu’ils présidaient les deux gouvernements qui se partageaient alors le Liban, le général Michel Aoun a rencontré hier à Beyrouth, au domicile de Raya Daouk, l’ancien Premier ministre, Sélim Hoss. Seize ans durant lesquels les deux hommes s’étaient lancé à la tête les attaques les plus incisives, mais que les derniers développements politiques, notamment le front anti-Hariri mené par Aoun, semblent avoir effacés. M. Hoss n’a ainsi pas hésité à saluer, devant un grand nombre de personnalités beyrouthines, dont Rachid Solh et Najah Wakim, « le discours national et non confessionnel du général », ainsi que l’appel à la réforme lancé par Aoun et la lutte anticorruption qui est au cœur de son programme, « notamment en ce qui concerne les dossiers du passé ». De son côté, le général a souligné l’importance « de l’union nationale et de la réforme » dans la période à venir, préconisant la formation d’une rencontre nationale pour débattre des questions d’intérêt général. Par ailleurs, le général Aoun a accusé hier Saad Hariri d’acheter des voix au Liban-Nord, qualifiant de « rumeurs » les accusations d’ingérence portées contre les services de renseignements syriens. « Pendant les élections, ces gens-là (M. Hariri et ses alliés) achètent les consciences », a déclaré en français le général dans une conférence de presse à Rabieh. « Comment pourrais-je dire que quelqu’un qui corrompt les consciences, en les violant avec l’argent, va lutter contre la corruption, quand il est le premier corrupteur ? » a-t-il ajouté. Interrogé sur les informations évoquant une présence d’officiers des services de renseignements syriens au Liban, malgré la fin du retrait militaire en avril, le général les a qualifiées de « rumeur ». Michel Aoun a, par contre, accusé le ministre de l’Intérieur, Hassan Sabeh, de faillir à ses responsabilités. « Le ministre de l’Intérieur prétend que des officiers syriens interviennent dans les élections. Il doit démissionner car sa responsabilité est d’arrêter ces personnes et de les traduire en justice », a-t-il dit. « Sa mission n’est pas d’informer MM. Larsen, Bush ou Mme Rice d’une présence syrienne. Il faut que nous assumions nos responsabilités », a-t-il ajouté, en référence à l’émissaire de l’Onu Terjé Roed-Larsen et à la secrétaire d’État, Condoleezza Rice. Le général Aoun a en outre défendu son alliance électorale avec Sleimane Frangié et Michel Murr, et accusé le mouvement de M. Hariri d’être un allié de Damas. « Tous les Libanais au pouvoir depuis 15 ans étaient des collaborateurs des Syriens, à commencer par Rafic Hariri », a-t-il estimé, avant de poursuivre : « Murr et Frangié ne sont pas plus syriens que Hariri et Joumblatt qui se veut le gardien de la porte de Damas », en allusion à des propos tenus par M. Joumblatt lorsqu’il était encore allié de Damas. « Je suis le seul dans ce pays à ne pas avoir collaboré avec les Syriens », a soutenu l’ancien Premier ministre, tout en jugeant nécessaire une relation « équilibrée » avec Damas. Enfin, le général Aoun a estimé que le Liban pouvait entamer « seul » des négociations de paix avec Israël. « Nous sommes deux pays désormais séparés, et nous n’avons pas à suivre le même processus, même si nous maintenons notre soutien à la Syrie pour qu’elle recouvre le Golan, et aux Palestiniens pour qu’ils aient leur État », a-t-il dit.
Seize ans après leur dernier entretien, lorsqu’ils présidaient les deux gouvernements qui se partageaient alors le Liban, le général Michel Aoun a rencontré hier à Beyrouth, au domicile de Raya Daouk, l’ancien Premier ministre, Sélim Hoss. Seize ans durant lesquels les deux hommes s’étaient lancé à la tête les attaques les plus incisives, mais que les derniers développements...