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Actualités - CHRONOLOGIE

Le magistrat sur la liste Frangié-Aoun au Koura Sélim Azar : De l’éthique avant toute chose (photo)

« Les institutions valent ce que valent les hommes. » Telle est la conviction profonde du juge Sélim Azar, ancien membre du Conseil constitutionnel et candidat au Koura (Liban-Nord II) sur la liste de la Décision du peuple soutenue par Sleimane Frangié et le général Michel Aoun. Magistrat trublion, juge indomptable, Me Azar ne mâche pas ses mots dès qu’il voit pointer l’ombre d’une irrégularité. Fervent opposant au régime syrien, l’homme n’a pas attendu le départ des troupes de Damas pour dénoncer la satellisation du Liban et par conséquent la « vassalisation » d’une grande partie des responsables politiques libanais, qui ont transposé au plan des institutions leur propension à gérer le domaine public « selon les règles de la loi du plus fort ». Réputé pour ses positions d’objecteur au sein du Conseil constitutionnel dont il a critiqué l’inféodation au pouvoir politique, Me Azar estime que la faute n’incombe pas aux seuls responsables mais aussi au peuple qui a fini par abdiquer son devoir d’inquisiteur auprès du pouvoir en place. « Le citoyen est appelé à tout instant à prendre connaissance des prestations de ses gouvernants et à leur demander des comptes », estime le magistrat qui reste convaincu que « les peuples ont les dirigeants qu’ils méritent ». Car ce sont les hommes qui imprègnent les institutions et non l’inverse, dit-il. « Le régime le plus corrompu finit par se convertir s’il a à sa tête des hommes intègres. L’inverse est tout aussi vrai », affirme Me Azar. Le candidat s’engage – sur base d’un programme électoral bien défini – à réformer l’appareil judiciaire en y plaçant des magistrats à la réputation irréprochable. « Après tout, nos lois ne sont pas si mauvaises. C’est leur application qui fait défaut », dit-il. Le candidat donne l’exemple de la fameuse loi sur l’enrichissement illicite qui n’a jamais été respectée dans son esprit. « À quoi servent les déclarations de patrimoine si elles ne sont jamais rendues publiques et si le peuple n’a pas pris connaissance des fortunes personnelles des responsables politiques comme cela se fait dans les nations civilisées ? » s’interroge le magistrat en critiquant l’application biaisée du texte de loi. Certes, dit-il, il faut séparer le politique du judiciaire, mais cela ne suffit pas tant qu’on n’a pas procédé à une véritable « réforme des hommes » à la tête de la justice. C’est sur l’éthique et la transparence que table Me Azar, deux vertus sans lesquelles aucune démocratie ne saura être viable. Une culture qu’il entend propager au sein des institutions, s’il est élu. « Le peuple a un droit constitutionnel d’être informé et de prendre connaissance du déroulement des procès qui le concernent, de même qu’il doit être mis au courant de tous les mécanismes de prise de décision judiciaires au sein du Conseil constitutionnel notamment », renchérit le juge. Le candidat préconise en outre la suppression du tribunal militaire, une institution dont l’existence est d’autant plus injustifiable qu’elle est souvent utilisée dans des procès civils. Premier à dénoncer l’amendement constitutionnel du président Émile Lahoud, Me Azar avait contesté haut et fort la position affichée par les membres du Conseil constitutionnel qui « se sont dépêchés chez le chef de l’État pour le féliciter. Un signe d’approbation qui est lourd en significations politiques », dit-il. Et d’ajouter : « Le précédent Conseil constitutionnel ne s’était jamais permis de féliciter le président Hraoui, lors du renouvellement de son mandat. » Bref, conclut le magistrat, «pour avoir du courage, il faut croire en un idéal et respecter une certaine déontologie. Les corrompus n’ont jamais eu de courage ». Jeanine JALKH
« Les institutions valent ce que valent les hommes. » Telle est la conviction profonde du juge Sélim Azar, ancien membre du Conseil constitutionnel et candidat au Koura (Liban-Nord II) sur la liste de la Décision du peuple soutenue par Sleimane Frangié et le général Michel Aoun. Magistrat trublion, juge indomptable, Me Azar ne mâche pas ses mots dès qu’il voit pointer l’ombre d’une...