La position de la Jamaa islamiya suscite des interrogations Une délégation aouniste se rend chez Mawlawi et Harmouche

Le suspense sur la véritable position de la Jamaa islamiya reste total. Après la visite de Saad Hariri au siège de la Jamaa à Beyrouth, mercredi, suivie aussitôt par une visite de Zouheir Obeïdy chez le général Aoun, une délégation du Courant aouniste s’est rendue hier au siège de la Jamaa à Beyrouth. Conduite par le député élu au Metn, Ibrahim Kanaan, la délégation s’est entretenue avec le secrétaire général de la Jamaa, cheikh Fayçal Mawlawi, en présence du président du bureau politique, Assaad Harmouche, et de Imad el-Hout et Hussein Hamadé. Un communiqué a été publié à l’issue de cette rencontre, dans lequel la Jamaa affirme que le principal sujet évoqué a été les élections au Liban-Nord. « Les deux délégations ont été d’accord sur la nécessité de ne pas laisser le pays se diriger vers une polarisation confessionnelle. Quant aux élections, elles sont le premier pas vers la réalisation de la démocratie. » Le député Ibrahim Kanaan a, de son côté, déclaré que cette visite s’inscrit dans le cadre de la volonté du Courant aouniste d’établir un contact permanent avec la Jamaa, « avant, pendant et après les élections, car cette formation reste une référence nationale ». Enfin, le président du bureau politique de la formation, Assaad Harmouche, a rappelé que la Jamaa a décidé de boycotter les élections, à cause des interventions étrangères évidentes dans ce processus électoral et aussi pour protester contre la loi électorale injuste, contre la façon de former les listes et contre l’afflux de l’argent politique dans ces élections. Harmouche a confirmé la tendance devenue très à la mode au cours de ces élections de demander aux partisans de se conformer à la décision de boycott, tout en laissant la liberté de choix aux sympathisants. En réponse à une question sur la visite de Zouheir Obeïdy au général Michel Aoun, Harmouche a répété qu’il s’agissait d’une initiative personnelle, qui ne représente pas la position de la Jamaa, « malgré le respect que nous portons au général », a-t-il conclu.