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Meeting électoral monstre de la liste de l’opposition du Bristol hier à Tripoli Saad Hariri : « Nous sommes le 14 mars et eux, le 14 février »… (photo)

Un meeting électoral monstre a réuni hier à Tripoli des dizaines de milliers de personnes, venues des quatre coins de la circonscription du Nord II (Tripoli-Zghorta-Koura-Batroun-Minié) pour soutenir la liste de la Réconciliation et la réforme. Une liste complète de 17 candidats, représentant l’ensemble des forces du Bristol : Mohammed Safadi, Samir Jisr, Nayla Moawad, Mohammed Kabbara, Maurice Fadel, Farid Makari, Élias Atallah, Samir Frangié, Farid Habib, Nicolas Ghosn, Boutros Harb, Misbah Ahdab, Jawad Boulos, Badr Wannous, Moustapha Allouche, Hachem Alameddine et Antoine Zahra. C’est-à-dire le Courant du futur, le bloc tripolitain, le Renouveau démocratique, Kornet Chehwane et les FL. Ce meeting a été l’occasion pour certains candidats de s’exprimer et d’utiliser un langage d’une force et d’une détermination rarement égalées. L’occasion surtout pour le parrain de la liste, Saad Hariri, de tenir un discours particulièrement musclé. Premier à s’exprimer, Mohammed Safadi. « Ils menacent Tripoli de tourbillons, mais nous, cela ne nous fait pas peur. C’est vous le tsunami, vous êtes ceux qui sont libres, vous allez choisir vos leaders », a-t-il affirmé, rejetant en bloc « le fanatisme et le confessionnalisme » au profit de « l’unité nationale ». Pour lui, la bataille du Nord est la bataille « de tout le Liban. Nous ne leur permettrons pas de nous ramener 30 ans en arrière ; vous êtes la réconciliation et la réforme, alors glissez la liste telle qu’elle est, sans panacher ». Ensuite, Nayla Moawad a commencé par se réjouir de se retrouver à Tripoli, « après qu’ils m’en aient interdit l’accès, arbitrairement et pendant quatre ans. L’État sécuritaire m’a imposé un exil politique. Tripoli et le Nord n’ont pas été les seuls à payer le prix politique de la tutelle : chaque maison, chacun d’entre vous a été humilié, emprisonné, appauvri et affamé », a-t-elle dit. « Notre bataille n’est pas contre la liste de Michel Aoun – il n’a que quatre députés –, mais contre la majorité écrasante liée au système sécuritaire syro-libanais. Les pressions continuent à s’exercer tous azimuts », a poursuivi la députée de Zghorta, expliquant que le projet auquel la liste du Bristol fait face est un projet « sécuritaire par excellence ». « Syrie dehors », a alors scandé la foule comme un seul homme. « En finir avec les résidus des SR » Même son de cloche ensuite pour Saad Hariri. « L’échéance du 19 juin n’est pas simplement la dernière étape électorale, mais notre ultime chance de sauver le Liban, le récupérer, et en finir définitivement avec la tutelle. Dimanche, ou bien le Nord et l’opposition du 14 mars vaincront, pour que puisse être parachevée la libération du Liban et que cessent la tutelle, les SR et la corruption, ou bien c’est le complot visant au retour du système sécuritaire qui triomphera, et avec lui le coup d’État contre le Nord, contre le Liban, contre le 14 mars et contre la réconciliation nationale », a-t-il commencé par dire. Mais selon lui, le complot ne passera pas. « Parce que nous sommes les victimes et eux les bourreaux ; nous sommes le sang du martyr et eux les assassins ; nous sommes les faiseurs de bien et eux la banque al-Madina ; nous sommes les défenseurs de la terre et eux les carrières ; nous sommes l’intégrité et eux le Casino ; nous sommes la compétence et eux le Bingo ; nous sommes les plaques d’écoles et eux les plaques de voitures ; nous sommes l’indépendance et eux la tutelle ; nous sommes la souveraineté et eux le suivisme ; nous sommes la liberté et eux les prisons ; nous sommes la démocratie et eux le 7 août ; nous sommes la coexistence et eux les assassinats et le terrorisme ; nous sommes Taëf et eux le confessionnalisme ; nous sommes le 14 mars et eux le 14 février… » C’était ensuite au tour de Misbah Ahdab de rappeler qu’il ne faudrait pas oublier que jusqu’à il y a quelques mois, « nous vivions au cœur du cauchemar », que « notre peuple était même incapable de crier de douleur ». Sauf qu’aujourd’hui, « le système de la tutelle a recommencé à étendre ses tentacules, à aligner de nouveau des candidats qui veulent représenter ce peuple qu’ils ont opprimé et dont ils ont violé la dignité ». Candidat au Koura, Farid Makari s’est pour sa part demandé comment ses adversaires politiques ont pu baptiser leur liste la Décision du peuple ? « Avec eux, le peuple n’a aucune décision, il n’y a pas de stabilité… La tutelle a été levée, et leur “zaïmat” est tombé, comme des feuilles d’automne. Leurs sondages sont des chiffres illusoires, imaginés par les sbires des SR dans des chambres noires », a-t-il accusé, affirmant que face à « la volonté d’enferrer le Liban dans le passé, dans les extrémismes, le fanatisme confessionnel », il y a la nécessité « d’en finir avec les résidus des SR et les symboles de la corruption ». Badr Wannous, Élias Atallah et Mohammed Kabbara ont également pris la parole, ainsi que le candidat FL à Batroun, Antoine Zahra. Quant à Boutros Harb, qui a clos le meeting, il a eu les mots suivants : « Vous me dites : vous vous êtes réunis le 14 mars à Beyrouth pour connaître la vérité et demander l’indépendance, et aujourd’hui, vous vous retrouvez à Tripoli et votre nombre n’est pas moindre, proportionnellement, à celui du 14 mars. Vous me dites : est-ce que notre sang a été versé pour rien, ou bien construirez-vous un État libanais libre ? Nous répondrons à cela le 19 juin si nous votons pour la liste de la Réconciliation et de la réforme. Ainsi, nous aurions été fidèles aux martyrs. Sinon, nous les perdrons une seconde fois. Nous, nous ne tuons pas ; nous, nous construisons le Liban ; nous, nous œuvrons pour la réconciliation, nous luttons contre le système sécuritaire qui agresse nos fils. Nous vous demandons de voter le 19 juin pour toute la liste, autant que vous aimez tout le Liban », a conclu le député de Batroun.

Un meeting électoral monstre a réuni hier à Tripoli des dizaines de milliers de personnes, venues des quatre coins de la circonscription du Nord II (Tripoli-Zghorta-Koura-Batroun-Minié) pour soutenir la liste de la Réconciliation et la réforme. Une liste complète de 17 candidats, représentant l’ensemble des forces du Bristol : Mohammed Safadi, Samir Jisr, Nayla Moawad, Mohammed...