Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Spot - 14 mars, 12 juin Le sursaut, la sanction

Il n’est pire sourd que qui ne veut pas voir. Ils ont reçu une raclée magistrale, mémorable. Mais ils continuent à crâner, à frimer, à caqueter. Comme des coqs faméliques sur leurs tas de fumier. Ils vont même, je vous assure, jusqu’à engueuler le bon peuple. À les en croire, c’est lui qui les a trahis, et non l’inverse. Ils lui reprochent de ne pas y voir clair. Peut-être, en effet, a-t-il des œillères. Mais cela permet de voir droit devant soi… Et d’éviter les ornières. Qui ponctuent forcément, inévitablement, les sentiers tortueux qu’empruntent, par déformation professionnelle incontrôlable, les politiciens classés. Puis chassés. Pour tout dire en quelques mots, ils ont été recalés pour avoir livré, aussitôt que retrouvé, le pouvoir de décision chrétienne au tandem mahométan Joumblatt-Hariri. Ils le nient, en parlant de partenariat égal. Et de déconfessionnalisation de la participation. Le peuple, qu’ils disent aujourd’hui obtus, après en avoir glorifié l’ouverture d’esprit le 14 mars, sait d’instinct quels sont les vrais rapports de force. Pour lui, il est clair que l’association d’éléments chrétiens épars, pour ne pas dire mineurs, avec des leaderships mahométans unifiés, puissants, équivaut à un acte de soumission. Le passage d’une tutelle à une autre. Le peuple sait d’instinct que, pour l’ensemble d’un pays composite fondé sur la démocratie du consensus, un contrat national doit être, impérativement, équilibré sur le plan communautaire. C’est pour le bien du pays, de tout le pays, que le peuple, le peuple chrétien du 12 juin a rendu son verdict. Sentence qui se résume dans la simple devise suivante : égalité de présence. Puis de participation effective aux destinées nationales. Ce message, très simple, répétons-le, signifie qu’avant de mettre les billes en commun, il faut veiller à ce que le sac de chacun soit bien rempli. En pratique cela signifie qu’au Parlement, chose que l’on n’a plus vue depuis 72, il doit y avoir un fromage, un bloc chrétien bien distinct, bien compact. Comme il y en a un druze, ou druzifié, un autre sunnite et un autre chiite. Et de même, ensuite, au gouvernement. Et c’est seulement alors qu’on peut parler association. L’erreur des profonds stratèges du camp chrétien dit de l’ouverture est donc d’avoir mis les charrues devant les bœufs. Et d’avoir voulu conclure un accord politique longue durée avec les forces islamiques avant les élections. Sans attendre, sans s’entendre, sans unifier, sans consulter, en diabolisant à l’excès des prosyriens qui sont quand même des chrétiens de poids. Et en tentant de prolonger à l’intérieur l’exil du revenant. Présenté de surcroît comme un nouveau fantôme. Ce que le peuple, le bon peuple borné, ne croit pas du tout. À preuve. Jean ISSA
Il n’est pire sourd que qui ne veut pas voir. Ils ont reçu une raclée magistrale, mémorable. Mais ils continuent à crâner, à frimer, à caqueter. Comme des coqs faméliques sur leurs tas de fumier. Ils vont même, je vous assure, jusqu’à engueuler le bon peuple. À les en croire, c’est lui qui les a trahis, et non l’inverse. Ils lui reprochent de ne pas y voir clair....