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Actualités - CHRONOLOGIE

Exposition - « Voix méditerranéennes : espaces partagés en temps de crise », au Goethe Institut, jusqu’au 30 juin Mémoires d’Alexandrie, d’Ancône, de Bethléem, de Split et de… Ras-Beyrouth (photos)

L’exposition «Voix méditerranéennes: espaces partagés en temps de crise» a fait sa première escale en janvier 2004 à la Bibliothèque d’Alexandrie. Elle a poursuivi sa route vers Bethléem, Ramallah, Naplouse, puis en Italie et la voilà au Liban, plus précisément au Goethe Institut, Manara, où elle a planté ses pénates jusqu’au 30 juin. Cette exposition itinérante reprend le même fil conducteur dans cinq villes: Alexandrie, Ancône, Bethléem, Beyrouth et Split. Bien que séparées géographiquement et ayant chacune une histoire et des populations particulières, ces villes ont cependant une chose en commun: elles ont toutes vécu des événements tragiques: la guerre, la division ethnique, les catastrophes naturelles (le tremblement de terre à Ancône en 1972) ou les trois réunis. L’exposition sert donc de témoignage à l’expérience collective ou individuelle des habitants et montre comment leur vie a été transformée par ces événements et comment ils se sont adaptés à la nouvelle vie qui leur a été imposée. Cette exposition s’inscrit dans le cadre du projet «Voix méditerranéennes: cultures et traditions orales des villes de la Méditerranée», qui met en valeur la tradition orale et l’histoire sociale de quelques villes de la région, dans le cadre du programme régional Euromed Héritage, géré par l’Office de coopération EuropeAid de la Commission européenne. Si les principaux thèmes explorés sont la mobilité, la nostalgie, les barrières et les espaces communs, le pluralisme culturel et le cosmopolitisme, la création de nouvelles frontières, les différentes conceptions de la sécurité, de l’identité, de l’autre et de la citoyenneté, la mémoire en est certainement le fil conducteur: «grande» histoire, histoire orale, témoignages, représentations de l’autre, souvenirs, culture populaire, fêtes, photographies sont recueillis et enregistrés dans une banque de données interactive, multilingue et multimédia. De grands panneaux présentent les moments importants de l’histoire de ces villes, de l’Antiquité à l’époque moderne, des écrans diffusent parallèlement les témoignages recueillis par les chercheurs auprès des Alexandrins ou des Bethléemiens de la ville ou de la diaspora, qui évoquent les lieux, les événements, le cosmopolitisme de la ville… L’accent est placé ici davantage sur les «voix» d’habitude négligées et sur les pratiques quotidiennes et la vie sociale que sur le patrimoine monumental de la ville. L’exposition donne à voir cinq situations de crise représentées par les cinq villes-partenaires choisies. Un message à la clé: le mouvement des populations sur les rives de la Méditerranée doit se faire dans une atmosphère cosmopolite où les frontières sont des démarcations géographiques et non des barrières engendrées par la haine, la discrimination, la marginalisation ou la pauvreté. Elle montre également comment des villes jadis connues pour être un symbole de pluralisme sont devenues inextricablement conflictuelles. L’exposition pose ces questions et cherche à comprendre. La vie en commun implique une culture de tolérance et d’échange, où la différence est un avantage et non un inconvénient. Le pan réservé à Bethléem reflète la réalité d’une ville emmurée dans ses problèmes, incapable de revenir au pluralisme d’antan. Déchirée entre la nostalgie d’un âge d’or révolu et un besoin grandissant d’affirmer ses identités multiples (régionales, locales, ethniques et religieuses), la ville joue son présent contre les pans d’un mur de la honte. Le partage d’un espace en commun est constamment mis en péril par des questions de mobilité, d’ethnie, d’appartenance communautaire, de crises et de conflits. Une exposition à voir, à lire et à méditer. Maya GHANDOUR HERT Voix de la grande bleue Sensibiliser le public au patrimoine culturel des villes méditerranéennes, créer une base de données d’histoire orale et sociale des quartiers des villes, c’est l’un des objectifs du projet international « Méditerranean Voices » (Voix méditerranéennes), qui voit impliquer de nombreuses institutions travaillant autour de la Méditerranée et 13 villes du bassin méditerranéen, dont Ancône, Alexandrie, Beyrouth, Bethléem, Split, La Valette, Marseille.

L’exposition «Voix méditerranéennes: espaces partagés en temps de crise» a fait sa première escale en janvier 2004 à la Bibliothèque d’Alexandrie. Elle a poursuivi sa route vers Bethléem, Ramallah, Naplouse, puis en Italie et la voilà au Liban, plus précisément au Goethe Institut, Manara, où elle a planté ses pénates jusqu’au 30 juin.
Cette exposition itinérante reprend...