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La Békaa-Ouest « dans une bulle », loin des batailles électorales (photos)

Békaa-Ouest et Rachaya el-Wadi. Plusieurs listes croisaient le fer, hier, et se disputaient six sièges : 2 sunnites, un chiite, un druze, un maronite et un grec-orthodoxe. Face à la coalition majeure parrainée par le Courant du futur et réunissant Waël Abou Faour, Nasser Nasrallah, Robert Ghanem, Jamal Jarrah, Ahmed Fattouh et Antoine Saad, une liste incomplète a regroupé Sami el-Khatib, Élie Ferzli et Mahmoud Abou Hamdan, alors que d’autres listes fantaisistes ont circulé, mêlant en vrac des candidats colistiers ou indépendants comme Fayçal Daoud, Abdel Rahim Mrad, Farouk Dahrouj, Henri Chédid, Abdallah Wahhab et Sami Abboud. À 15 heures, quelque 20 000 sunnites, 6 000 chrétiens, 6500 druzes et 7 000 chiites avaient convergé vers les 129 bureaux de vote répartis dans les différents villages et bourgades de la circonscription. Le décor bucolique et la fluidité de la circulation donnaient à penser que cette région du pays était enfermée dans une bulle, loin du tumulte des batailles électorales qui se déroulaient à Zahlé, Baalbeck, Aley, Baabda, au Metn et au Kesrouan. Mais l’ambiance n’était pas sans encombre, sans incidents et sans rumeurs. Des armes ont été interceptées par l’armée libanaise à Rachaya et ses environs. Des achats de voix ont été dénoncés à hauts cris dans divers villages de la circonscription. Des panachages ont été enregistrés, et certains candidats et votants ont même prétendu que les « fantômes » étaient passés par là pour soutenir les « alliés indéfectibles ». Cela, seul le décompte des voix pourrait le confirmer. Mais commençons par le début. Alors qu’à Rachaya el-Wadi, les druzes « se conforment aux directives du président du Parti socialiste en votant Waël Faour et la liste du Courant du futur en entier », le rouleau compresseur de l’axe quadripartite Amal-Hezbollah-Courant du futur-Walid Joumblat balaie, dans les agglomérations de la Békaa-Ouest, toute velléité de défection ou de panachage. S’appuyant sur des statistiques qu’ils prétendent solides, les électeurs de Jebb Jennine (à majorité sunnite et une minorité chrétienne, grecs-orthodoxe et maronite), attribuent à la liste de la coalition « la puissance d’un bulldozer ». Fief de Sami el-Khatib et de l’ancien vice-président de l’Assemblée, Élie Ferzli, la bourgade affirme avoir voté pour la liste «zay ma hiya» (telle qu’elle), et à Ghazzi, temple de Abdel Rahim Mrad, l’électorat est convaincu que les deux tiers de la Bekaa-Ouest voteront « sans panachage » et « sans faille » pour le Courant du futur.. Et quand on leur demande pourquoi, la réponse fuse : « La ouyounou, Allah yerham trabou. » De même, à Karaoun, Kamed el-Laouz, Aïtit, Ana, Machghara, Baaloul ou Saghbine, une bonne partie de l’électorat indique qu’il est impensable de proroger les mandats de ceux qui ont décidé d’abandonner, en ce fameux 14 mars, l’indépendance et la souveraineté du pays. D’autres encore ajoutent qu’aucun candidat des listes adverses n’a une chance de passer à travers les mailles du filet haririen. «Si nous nous engageons comme il se doit, la victoire sera totale. » « Faux, glapit un habitant venu exercer son droit de vote. Ma famille et moi ne pouvons oublier ceux qui se sont préoccupés de notre sort. » Et des femmes déclarent avoir « biffé des postulants qui ne font pas le poids et qui vont certainement négliger le développement de la région ». Èlie Ferzli et Sami el-Khatib sourient… seulement sur les photos. Car même s’ils se disent « confiants », leur moral paraît bel et bien en berne. Ils laissent entendre que les adversaires font jouer, à plein, le puissant argument de l’argent électoral. « Une pratique qui met en danger la démocratie», stigmatise M. Ferzli. Un parent de l’ancien vice-président de l’Assemblée ajoute qu’ils ont dû faire front à des lacunes administratives et «batailler jusqu’à l’aube » pour obtenir leurs cartes de délégué. « Le ministre de l’Intérieur, ce petit rond de cuir qui ruisselle de puissance aujourd’hui, avait décidé à la dernière minute que nos permis devaient être délivrés par le mohafez et non par le caïmacam, comme convenu. » Quoi qu’il en soit, à Saghbine, le député Robert Ghanem dément que le Courant du futur se livre à des coups tordus en achetant les voix des électeurs. Il ajoute que ces élections sont un choix politique entre deux styles d’action, deux approches différentes de ce que devrait être la prochaine république, commandée par la logique du changement après le 14 février. Le nouveau discours politique doit largement profiter d’une mécanique ou d’une assise pour construire un Liban moderne régi par des institutions constitutionnelles légales, a-t-il déclaré en substance. May MAKAREM

Békaa-Ouest et Rachaya el-Wadi. Plusieurs listes croisaient le fer, hier, et se disputaient six sièges : 2 sunnites, un chiite, un druze, un maronite et un grec-orthodoxe. Face à la coalition majeure parrainée par le Courant du futur et réunissant Waël Abou Faour, Nasser Nasrallah, Robert Ghanem, Jamal Jarrah, Ahmed Fattouh et Antoine Saad, une liste incomplète a regroupé Sami...