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Actualités - CHRONOLOGIE

Le candidat FL au siège maronite du Metn déteste la langue de bois Eddy Abillamaa, un réformiste qui croit au changement (Photo)

Un réformiste qui croit au changement tout en ayant les pieds sur terre. Eddy Abillamaa, candidat des Forces libanaises pour le siège maronite du Metn sur la liste de l’opposition, est un cérébral, un professeur d’université, qui n’a jamais sous-estimé, depuis le début de ses activités militantes au sein des FL, la base du mouvement. « Nous sommes un parti de masse, où le travail de terrain est très important, c’est pour cette raison qu’il est essentiel d’être à l’écoute des gens, de tâter leur sensibilité », explique-t-il. Eddy Abillamaa est un homme intègre et authentique, probablement trop propre et trop sincère, pour faire partie de ces personnes qui savent jouer le jeu des médias, avoir une langue de bois, tenir un discours enflammé, ou briguer un poste à n’importe quel prix. Le candidat des FL pour le siège maronite du Metn préfère parfois ne pas parler « pour ne pas dire les choses de la mauvaise manière », notant au passage qu’il a une « langue incisive ». Il explique encore qu’il n’a « jamais pensé à la députation ». Mais dans son esprit de militant, siéger au Parlement « est une manière de servir la cause et les objectifs des FL », une façon de montrer sa « fidélité aux idées du mouvement ». Et Eddy Abillamaa, âgé de 47 ans et père de trois enfants, est bien placé pour parler de cette cause qu’il a servie depuis qu’il avait 18 ans, à partir de 1975, quand il avait des affinités pour les Kataëb et le Tanzim. C’est en 1980, qu’il a rejoint les rangs des FL, devenant « résistant ». Durant les années quatre-vingt, il a travaillé, entre autres, au sein de la section des Affaires étrangères du mouvement. Très proche du chef des FL, Samir Geagea, Eddy Abillamaa est parmi les cadres du mouvement qui ont œuvré, de 1990 à 1994, pour la transformation de la « résistance armée » en parti politique. « Il fallait notamment expliquer les accords de Taëf, mettre en place l’école des cadres politiques et assurer la formation avec des programmes clairs », dit-il. Abillamaa, représentant du mouvement au sein du Rassemblement de Kornet Chehwane, n’évoque pas spontanément les années noires des FL, où il fallait vivre avec la condamnation de Geagea, l’arrestation des militants… Lui, qui conçoit Geagea comme « un homme d’État, qui a consenti tant de sacrifices pour défendre ses idéaux », en a certes gardé « beaucoup d’amertume, une grande tristesse et une immense frustration » de cette époque. Le candidat aux législatives du Metn voue pour le chef de son mouvement « beaucoup d’admiration, pour la capacité de Geagea à pouvoir matérialiser les idées et les opinions en projets tangibles et aussi pour ses conceptions sociales », explique-t-il. Quand le chef des FL a été arrêté, il était « choqué, désarçonné », mais ça ne l’a pas empêché de poursuivre le combat « aux côtés de l’épouse de Geagea, Sethrida ». Et au Parlement c’est la cause des FL et ses idées de militant qu’il compte défendre. « Les députés FL plancheront sur deux dossiers essentiels : la libération de Samir Geagea et la modification de la loi électorale », relève Abillamaa, soulignant qu’une équipe d’experts du mouvement, notamment des avocats, est déjà prête à seconder les futurs députés. Quand on l’invite à exposer sa cause et les idées qu’il défend depuis le début de son parcours, Abillamaa indique : « La libération du Liban de toute hégémonie étrangère, la création d’institutions, le déclenchement d’une véritable réforme, l’assurance d’un minimum de justice sociale et l’instauration d’une démocratie, basée sur le pluralisme, le multiconfessionnalisme et la liberté. » Il évoque aussi les dénominateurs communs de l’opposition plurielle, « l’alliance avec d’autres courants islamiques, chrétiens ainsi que la Gauche démocratique », dit-il. D’ailleurs, Abillamaa s’attarde sur les échanges qu’il a eus par le passé et qu’il a actuellement avec des militants et des personnes d’autres horizons. « La rencontre avec l’autre enrichit et l’on est toujours surpris de découvrir les points communs qui nous rassemblent », indique-t-il. « Nous n’avons jamais été pour la partition du Liban. À un moment, la résistance se devait d’avoir des armes. Et puis les perceptions que l’on peut avoir d’une quelconque milice ne peuvent être que péjoratives », affirme le candidat du mouvement. « Il y a beaucoup de choses erronées qui ont été dites sur les FL et sur d’autres courants qui étaient présents sur le terrain. Ils se sont joués de nous, et la guerre rend beaucoup de monde fou », conclut-t-il. Le candidat FL aux législatives du Metn enseigne les stratégies en marketing à l’Université Saint-Joseph et à l’Université de La Sagesse. Il a appris, notamment après 1990, à polir ses dons artistiques et ses hobbies. Peintre et paysagiste à ses heures perdues, l’un des murs de son salon est recouvert de deux de ses propres toiles, et il agence et s’occupe lui-même des plantes qui décorent la terrasse de son appartement. Discret et modeste, il ne s’épanchera pas longtemps sur ses passe-temps favoris. Patricia KHODER
Un réformiste qui croit au changement tout en ayant les pieds sur terre. Eddy Abillamaa, candidat des Forces libanaises pour le siège maronite du Metn sur la liste de l’opposition, est un cérébral, un professeur d’université, qui n’a jamais sous-estimé, depuis le début de ses activités militantes au sein des FL, la base du mouvement. « Nous sommes un parti de masse, où le travail...