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Chakib Cortbawi : Il faut aller vers le changement

Chakib Cortbawi est un visage familier de l’opposition libanaise. L’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats est un ancien du Bloc national et membre du Rassemblement de Kornet Chehwane. Le candidat à l’un des sièges maronites de Baabda-Aley sur la liste aouniste a un élan naturel vers la chose publique, mais il sait dire « non » quant il le faut. C’est ainsi qu’il aurait déjà rejeté une députation garantie, en l’an 2000, par principe : il refusait, dit-on, la bénédiction sine qua non de Ghazi Kanaan à Anjar. Puis, toujours par principe, il refusa de diviser l’opposition en 2003, alors que le pays se trouvait encore sous la tutelle syrienne, et renonça à se porter candidat contre Henri Hélou lors de la partielle de Baabda-Aley. Mais les temps ont changé. La Syrie n’est plus l’acteur qu’elle était au Liban, et la prochaine Assemblée sera, Chakib Cortbawi l’espère, déterminante dans la reconstruction du pays. « Il faut édifier l’État, qui n’existe pas, il ne faut pas se leurrer. Il faut aller vers le changement », martèle-t-il. Chakib Cortbawi indique qu’il est tout à fait naturel pour lui de se porter candidat sur la liste aouniste. « Nous nous sommes tous battus pour les mêmes causes. Je ne vois pas beaucoup de différence entre le BN et le CPL. Lorsque le BN a quitté Kornet Chehwane, j’ai démissionné du parti, parce que j’étais convaincu qu’il fallait qu’il y ait une seule opposition contre la présence syrienne », dit-il. Chakib Cortbawi indique que la mort de Rafic Hariri a été l’étincelle qui a conduit au 14 mars. Et il n’est pas à court de mots pour évoquer la symbolique unioniste, fédératrice de cette journée du 14 mars. « Il y avait un peuple libanais, et ce lien, tellement puissant. Puis, je n’ai plus compris ce qui se passait. Une fois la révolte pacifiste terminée, j’ai senti que l’opposition commençait à se désunir. C’était normal, quelque part, dans la mesure où la Syrie avait quitté le pays et que les objectifs du mouvement de contestation avaient été atteints. Mais, par ailleurs, il y avait encore beaucoup à faire. Je sentais que certaines parties tentaient de sortir de ce consensus. Finalement, j’ai compris que nous étions dans une autre phase. Je me suis retrouvé au milieu. J’ai recherché le consensus entre les deux parties, et j’ai finalement choisi le camp qui était le plus proche de moi, qui me ressemblait le plus. Je campe sur mes positions », explique l’ancien bâtonnier. Or Chakib Cortbawi a beau vouloir jouer les Hammarskjöld (ancien secrétaire général de l’Onu) pour rechercher un consensus, il ne veut pas pour autant devenir un Bernadotte (du nom du médiateur assassiné en Palestine). Chakib Cortbawi dénonce la logique des autobus qui mènent au Parlement, sans aucun panache. Lui-même n’est pas du genre à se conduire en notable, à aller faire de la figuration lors des mariages et des enterrements. Si les électeurs lui préfèrent ses adversaires, demain, Chakib Cortbawi sait que ce sera pour ses principes, et non pour des services, qu’il n’a d’ailleurs pas rendus en vertu d’une cohérence avec sa perception de la chose politique. « Si vous élisez un député parce que lors du décès d’un proche, il est venu pleurnicher chez vous sans savoir qui vous êtes, sans savoir qui était votre parent, ou bien parce qu’il vous a rendu un service quelconque, je ne suis pas l’homme que vous cherchez. Moi, je ne peux qu’œuvrer à l’échelle politique, et c’est par là que le changement commence », dit-il, à l’adresse des électeurs. Le rêve de Chakib Cortbawi, c’est le changement. Le rétablissement de la justice, la fin du clientélisme, de la corruption. C’est reprendre confiance dans le pays, en finir avec l’émigration des jeunes, qu’il a inlassablement dénoncée, depuis le début des années 90, inciter les nouvelles générations à cesser de penser « que le Liban n’est qu’un pays de passage ». Or, insiste l’ancien bâtonnier, « c’est aux Libanais de prendre l’initiative et la décision de modifier le cours des choses ». Sinon, « le combat cessera faute de combattants », conclut-il M.H.G.
Chakib Cortbawi est un visage familier de l’opposition libanaise. L’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats est un ancien du Bloc national et membre du Rassemblement de Kornet Chehwane. Le candidat à l’un des sièges maronites de Baabda-Aley sur la liste aouniste a un élan naturel vers la chose publique, mais il sait dire « non » quant il le faut. C’est ainsi qu’il aurait déjà...