Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Vibrante plaidoirie du Amid du BN en faveur de la circonscription uninominale Carlos Eddé : Nous avons voulu au Kesrouan-Jbeil perpétuer l’esprit du Bristol (Photo)

Comme beaucoup de Libanais qui suivent les manœuvres électorales, Carlos Eddé, Amid du Bloc national et candidat à l’un des sièges maronites de Jbeil, ne peut cacher une certaine déception. Il aurait souhaité que la bataille électorale se passe autrement, que la loi électorale soit autre et n’y va pas par quatre chemins pour attribuer au CPL une grande part de responsabilité dans le déchirement actuel de l’opposition, qu’il espère être momentané, lié à des considérations d’ordre électoral et non pas politique. Membre de la liste de l’Unité de l’opposition qui regroupe Mansour Ghanem el-Bone, Camille Ziadé, Alexandre Rizk, Chawki Daccache, Farid Haïkal el-Khazen pour le Kesrouan avec Farès Souhaid et Mahmoud Awad, pour Jbeil, Carlos Eddé explique que leur dénominateur commun, c’est la volonté de « perpétuer l’esprit de la collaboration de l’opposition unifiée du Bristol pour ceux qui en faisaient déjà partie et pour d’autres qui voulaient y adhérer ou qui y ont adhéré en retard ». M. Eddé rappelle qu’il était favorable dès le départ à une alliance avec le Courant patriotique libre, mais que cette alliance n’a pas pu être réalisée en raison de « conditions » qui lui ont été imposées. « Nous avions (avec le CPL) les mêmes objectifs déclarés. Nous avions pris des positions similaires, eux pendant 15 ans, nous pendant 30 ans, et nous avons été surpris par leur réponse évasive et leur réaction tiède, quand nous avons commencé à prendre contact avec eux, au début de l’année, au sujet des élections, vu que nous pensions que nous étions proches d’eux. Puis progressivement, nous avons appris que les adversaires électoraux au CPL et au Bloc national avaient également pris contact avec ce courant et faisaient état d’alliances avec lui. Lorsque nous leur avons posé la question, nous n’avons obtenu que des réponses vagues. Par la suite, nous avons appris qu’ils avaient entamé avec plusieurs personnes des négociations et que nous n’étions pas inclus », raconte-t-il. « La première raison à laquelle nous avons tout de suite pensé, c’est qu’ils préféraient avoir des subordonnés plutôt que des partenaires », ajoute M. Eddé, reprochant au CPL son approche : « Ils voulaient une alliance électorale dans toutes les régions du Liban, mais lorsque nous les avons interrogés au sujet de leurs partenaires à cause des rumeurs sur une éventuelle alliance avec Sleimane Frangié, Talal Arslane et Michel Murr, ils ont répondu vaguement, puis ils ont demandé une adhésion pendant quatre ans à leur plan politique qui n’avait pas été encore élaboré. Je ne pouvais m’engager à quelque chose que je n’avais pas lu et engager ma responsabilité pour quatre ans ou pour moins. J’estime qu’un parlementaire doit avoir une totale indépendance et la pleine liberté de pouvoir utiliser sa conscience et sa conviction pour voter. » La fin de la rivalité entre le BN et le Destour Carlos Eddé affirme avoir « œuvré jusqu’à il y a trois semaines pour aboutir à la formation de listes unifiées dans tout le Mont-Liban parce que j’estimais que l’esprit du 14 mars devait être maintenu et qu’une bataille électorale entre le général Aoun et l’opposition n’aurait pas permis au général d’obtenir un plus grand nombre de députés ». Qu’il s’agisse du Rassemblement du Bristol ou du CPL, pour le Amid du Bloc national, « aucune des deux parties n’a le monopole de la vertu ou du vice qu’on trouve dans les deux camps ». « Mais lorsqu’on voit les alliances qui se font et les appuis que nous recevons de l’étranger, on se rend compte qu’il y a un groupe qui a plus de chance de mener le pays vers la modernité avec l’appui de la communauté internationale et un autre qui a surtout dans l’esprit de demander des comptes » à ceux qui ont gouverné le pays au cours des 15 dernières années. Quelles que soient les divisions aujourd’hui au sein de l’opposition, Carlos Eddé espère qu’après les élections, « les décisions seront prises en fonction de l’intérêt national et en accord avec la vision de chacun pour construire la société que nous voulons ». Il espère surtout que ces divisions et que les alliances du général Aoun seront seulement « électorales et ne constitueront pas une prise de position » qui se maintiendra au-delà du scrutin. Concernant son alliance politique avec M. Farès Souhaid, qui marque la fin de la rivalité historique entre les Destouriens et le Bloc national, M. Eddé explique qu’au cours des dernières années, le Bloc national et Farès Souhaid « ont pris des positions similaires pour atteindre les mêmes objectifs, ce qui fait que plus rien ne justifiait aujourd’hui cette rivalité ». M. Eddé critique le système électoral libanais « à l’origine de toutes ces négociations et ces mésalliances ». Pour lui, les deux lois de 2000 et de 1960 « sont mauvaises, car elles forcent les candidats à s’allier sur des bases strictement électorales, au détriment d’alliances politiques et les poussent à faire des ententes diversifiées afin d’atteindre le maximum d’électeurs ». Aussi, plaide-t-il en faveur de la circonscription uninominale, « qui simplifie le choix aux électeurs et ne contraint pas le candidat au troc de voix ». Et ne c’est pas sans un brin d’amertume qu’il fait remarquer que personne ne l’a interrogé au cours des dernières semaines au sujet de son programme électoral, pourtant élaboré avec soin et dans un immense souci de proposer, dans le détail, un mécanisme de redressement socio-économique, au moment où les autres candidats se contentaient de définir les grandes lignes d’une éventuelle action future. « Les gens se soucient seulement de savoir qui sera avec qui, comme s’il s’agissait d’un feuilleton mexicain de bas niveau », observe-t-il. Au cours de sa tournée auprès des forces vives libanaises, bien avant les élections, Carlos Eddé avait perçu, au sein de la société civile, une réaction favorable à sa proposition de loi électorale. « Deux catégories de gens s’y sont seulement opposées : les chefs de file et les personnes élues sur des listes électorales. » Pour obtenir l’élaboration d’une loi électorale représentative, fondée sur la circonscription uninominale « qui reste le système électoral le plus répandu au monde », M. Eddé compte notamment sur l’appui de la société civile. Il s’agit pour lui d’un projet fondamental qu’il a l’intention de défendre âprement, au même titre qu’une série d’autres priorités qu’il s’est fixées : la démarcation des frontières libano-syriennes, le règlement définitif du dossier des fermes de Chebaa et de celui des détenus libanais en Syrie et en Israël ainsi que la reformulation de l’économie libanaise. Tilda ABOU RIZK
Comme beaucoup de Libanais qui suivent les manœuvres électorales, Carlos Eddé, Amid du Bloc national et candidat à l’un des sièges maronites de Jbeil, ne peut cacher une certaine déception. Il aurait souhaité que la bataille électorale se passe autrement, que la loi électorale soit autre et n’y va pas par quatre chemins pour attribuer au CPL une grande part de responsabilité dans le...