Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Fléchettes La leçon de maintien

Khaddam se retire. Sur la pointe des pieds. Sur les pointes, plutôt. Comme une diva obsolète de la danse. Qui se la joue, pour le final pathétique, Mort (et chant) du Cygne. Puis, avant de quitter le foyer, prétend donner à Chareh, son fils spirituel légitime, une dernière leçon de grâce maniérée et de souplesse. Oubliant un peu vite que si l’élève manque de diplomatie, c’est pour avoir été formé à sa propre école. Cette fameuse université de Saassaa, dans le fruste, dans le rugueux, dans le rude, dans l’âpre, dans le sauvage, dans le misérable. Dans le cruel plateau du haut Hauran, selon le mot pointu, acerbe, de Chamoun. Ce Khaddam tout sucre, tout miel d’aujourd’hui, n’a qu’un lointain rapport avec le rude haut-commissaire de guerre qu’il fut. Qu’on s’en souvienne : un jour, il voulait annexer ce pays. Un autre, il lançait en substance à Jalloul, médiateur libyen qui tentait de faire cesser des bombardements syriens dévastateurs : « Personne ne peut nous tenir tête. N’oubliez pas qu’à Hama, nous avons investi des mosquées avec nos blindés. » Des phrases à brûle-pourpoint, des menaces, on n’en finirait pas de citer. Et d’ailleurs, à bien y regarder, si Khaddam a des reproches à faire à ses successeurs, c’est parce qu’ils n’ont pas su garder le Liban. Par le bâton avec les Libanais, par la carotte avec les Américains. Il leur donne donc littéralement une leçon de maintien. Heureusement qu’il est trop tard. Et que tous les Khaddam du monde s’en vont, s’envolent de nos pensées, de notre pays. En bons Syriens. J. I.
Khaddam se retire. Sur la pointe des pieds. Sur les pointes, plutôt. Comme une diva obsolète de la danse. Qui se la joue, pour le final pathétique, Mort (et chant) du Cygne. Puis, avant de quitter le foyer, prétend donner à Chareh, son fils spirituel légitime, une dernière leçon de grâce maniérée et de souplesse. Oubliant un peu vite que si l’élève manque de diplomatie, c’est...