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Actualités - CHRONOLOGIE

Gabriel Murr aux aounistes : « Gardez votre liberté de pensée » (photo)

Il y a un an, Gabriel Murr avait beaucoup œuvré, lors des municipales, pour unir l’opposition au Metn. Il avait échoué, et craignait à l’époque que son échec ne soit annonciateur d’une dispersion de l’opposition aux législatives 2005. C’est vrai que l’armée syrienne n’est plus là, que la bataille est celle des lendemains fous et libres du printemps exaltant de Beyrouth. Mais Gabriel Murr, qui n’a pourtant pas le profil de l’homme émotionnel, a du mal à dissimuler une certaine tristesse. Le candidat à l’un des deux sièges grecs-orthodoxes du Metn se souvient de la partielle de 2002, de l’union sacrée de l’opposition, qui « avait brisé le mur de la peur ». Et puis le voilà qui se retrouve, aujourd’hui, sur une liste aux côtés des deux leaderships qui ont présenté sa candidature à la partielle du Metn, Nassib Lahoud et les Gemayel, face à Michel Aoun, l’un de ses principaux alliés durant la période noire qui a suivi. Gabriel Murr a du mal à comprendre ce qui s’est passé, ce qui a mal tourné : « Il y a eu des pourparlers entre les différentes fractions de l’opposition concernant les alliances à Baabda, au Batroun, etc. Il y a eu l’impératif de la réussite des négociations dans chaque région. Je me suis retrouvé avec le mouvement réformiste Kataëb, le Renouveau démocratique, le PNL et les FL. J’aurais aimé que la liste comprenne également le CPL. » Gabriel Murr avoue être stupéfait par la présence de Ghassan Moukheiber, « qui a fait le jeu des SR, de Michel Murr et du Conseil constitutionnel pour annuler la volonté des Metniotes en 2002, sur la liste aouniste », dit-il. « Il a été rendre visite au général à Paris, et les choses se sont bien passées pour lui. Alors qu’il a commis une erreur fatale en 2002, une “petite erreur”, paraît-il ». « Pourquoi mener des combats gratuits ? Est-ce que c’est la présidence de la République qui doit toujours braquer les maronites les uns contre les autres ? s’interroge-t-il. J’espère que les jeunes se souviendront de cette soirée de 1997 où une vingtaine de cadres aounistes, dont Hikmat Dib, avaient été interpellés après une répression sévère devant les locaux de la MTV. Tout cela parce que nous avions été les premiers à décider de diffuser une interview de Michel Aoun. Ensuite, nous avons couvert les activités du mouvement estudiantin contre l’occupation syrienne entre 1997 et 2001, jusqu’à ces terribles journées des 7 et 9 août. Que ces jeunes se souviennent que la MTV avait été la seule à oser diffuser les images des arrestations et du tabassage devant le Palais de justice. J’ai confiance que la plupart des compagnons de route vont poursuivre le chemin avec nous. Ce n’est pas comme ça que Michel Aoun doit traiter avec Gabriel Murr, qui a tout sacrifié pour la patrie. Donner des voix à Michel Murr serait un crime. Ce serait une erreur fatale d’aider celui qui a réprimé et interpellé les jeunes durant toutes ces années, de soutenir celui qui a introduit et défendu la Syrie au Liban. » Gabriel Murr se souvient et se défend. La première chose que Gabriel Murr fera au Parlement, s’il est élu, est de « reconstruire l’unité nationale, à travers la libération de Samir Geagea, la restructuration de la justice, fondement essentiel de l’État de droit, et des organismes de contrôle, et l’élaboration d’une nouvelle loi électorale qui soit réellement équitable et représentative ». Gabriel Murr s’adresse enfin aux Metniotes, toutes catégories confondues : « Il faut garder sa liberté de penser, même si on appartient à un courant. Quand il seront devant les urnes et qu’ils devront voter pour le candidat grec-orthodoxe, qu’ils pensent à Michel Murr et aux abus de pouvoir qu’il a commis, à Ghassan Moukheiber et ses 1 700 voix, et à l’institution qui a été fermée pour sa liberté de pensée, aux 450 employés qui ont été mis à la rue en raison des choix politiques que j’ai faits. Qu’ils se souviennent d’abord, et qu’ils choisissent ensuite. » M.H.G.

Il y a un an, Gabriel Murr avait beaucoup œuvré, lors des municipales, pour unir l’opposition au Metn.
Il avait échoué, et craignait à l’époque que son échec ne soit annonciateur d’une dispersion de l’opposition aux législatives 2005. C’est vrai que l’armée syrienne n’est plus là, que la bataille est celle des lendemains fous et libres du printemps exaltant de...