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Actualités - CHRONOLOGIE

Énergie Damas veut renégocier l’accord sur la livraison de gaz

Le gaz syrien n’est toujours pas livré à la centrale électrique de Beddaoui, dans le nord du pays, et il semble que l’ouverture des vannes n’aura pas lieu de sitôt. Ce contretemps, qui coûte 330 000 dollars par jour à l’État libanais (le passage au gaz représenterait une économie annuelle de 120 millions de dollars), est dû à des facteurs à la fois techniques et politiques liés à la Syrie, dit-on au ministère de l’Énergie. Les facteurs techniques ne sont pas dus à la partie libanaise qui a finalement achevé le tronçon du gazoduc reliant la frontière à la centrale et qui a terminé la réhabilitation de Beddaoui afin qu’elle fonctionne au gaz, alors que le combustible utilisé depuis des années est le gazoil. Ils tiennent à l’impossibilité pour la Syrie de se procurer le logiciel nécessaire au fonctionnement du gazoduc. « Ce logiciel n’est pas autorisé à l’importation en Syrie en raison de l’embargo commercial imposé par les États-Unis », dans le cadre du Syria Accountability Act, précise-t-on au ministère. Cet obstacle pourrait éventuellement être levé, explique un connaisseur du dossier, si le Liban se chargeait de l’importation du logiciel en question. Mais il resterait à régler l’obstacle politique : puisque le gouvernement libanais a annoncé qu’il voulait renégocier tous les accords qui le lient à la Syrie, sous-entendant qu’ils sont tous léonins, Damas a décidé que l’accord sur le gaz serait lui aussi remis sur le tapis, explique-t-on au ministère de l’Énergie. « Autrement dit, le prix, les volumes, tout pourra être remis en question », souligne un connaisseur du dossier. Le ministre de l’Énergie, Bassam Yammine, fait de son mieux pour trouver une solution à ce contretemps, dit-on au ministère. L’affaire est en tout cas révélatrice des relations tendues entre Damas et Beyrouth. Son sort devrait donner le « la » de l’évolution des rapports des deux voisins, après le départ des troupes syriennes, fin avril. En attendant, l’Électricité du Liban a demandé aux experts de la société Siemens de rentrer chez eux. Après avoir veillé à la réhabilitation de la centrale, ils étaient chargés des derniers réglages techniques avant la livraison de gaz. La présence au Liban de cette équipe coûtait 9 000 euros par jour. Sibylle RIZK

Le gaz syrien n’est toujours pas livré à la centrale électrique de Beddaoui, dans le nord du pays, et il semble que l’ouverture des vannes n’aura pas lieu de sitôt. Ce contretemps, qui coûte 330 000 dollars par jour à l’État libanais (le passage au gaz représenterait une économie annuelle de 120 millions de dollars), est dû à des facteurs à la fois techniques et politiques...