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La classe politique relève que « les résidus des services libanais sont toujours là » Cascade de réactions indignées, Damas dans la ligne de mire

À la douleur de voir disparaître l’un des journalistes les plus audacieux du pays, est venue se greffer la révolte que suscite désormais tout acte de violence perpétré contre le Liban. Quelques minutes à peine après l’explosion, les réactions d’indignation se sont fait entendre aux quatre coins du pays, stigmatisant l’assassinat de notre collègue Samir Kassir. Le visage livide, le chef du CPL, le général Michel Aoun, est resté quelques minutes en état de choc en apprenant la mort du journaliste, quelques instants avant le début de sa conférence de presse, prévue pour annoncer la liste de ses candidats au Metn. Le général a sitôt interrompu son intervention pour demander aux personnes présentes et à la presse d’observer une minute de silence à la mémoire de M. Kassir. « Je crois que le moment n’est pas opportun pour faire des discours politiques », a affirmé le général Aoun en se contentant d’énumérer, rapidement, les noms des candidats. « Samir Kassir – dont la carrière a été marquée par un courage à toute épreuve – n’a pas cessé un jour son combat en faveur de la liberté de penser, a-t-il ajouté. Il n’a jamais eu peur de la vérité. Il a écrit les plus beaux articles pour défendre le Liban. » Le général a en outre indiqué qu’« il s’attendait à ce qu’un crime soit commis, mais contre lui-même ». « Il a eu lieu contre un ami, un grand journaliste et un grand écrivain », a-t-il déploré. Prié de réagir aux commentaires du chef du PSP, Walid Joumblatt, qui avait immédiatement accusé le chef de l’État d’être derrière l’attentat, le général Aoun a affirmé que « c’est le ministre de l’Intérieur (Hassan Sabeh) qui assume en premier la responsabilité, et le Premier ministre (Nagib Mikati) en second lieu ». Le nouveau député de Beyrouth, Saad Hariri, a déclaré pour sa part que les meurtriers de Samir Kassir sont ceux qui ont assassiné son père, l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. « Les mains tachées de sang qui ont assassiné Rafic Hariri sont les mêmes qui ont assassiné Samir Kassir », a-t-il affirmé, dans un communiqué, soulignant que le journaliste a rejoint le cortège des martyrs « victimes de la traîtrise, du terrorisme et de la répression du discours libre et de la pensée indépendante ». Qualifiant cet assassinat d’« acte terroriste », Saad Rafic Hariri a souligné que « ce nouveau crime intervient alors que la commission d’enquête internationale (sur l’assassinat de Rafic Hariri) est déjà à pied d’œuvre au Liban ». « Cet assassinat prouve que le régime militaro-policier auquel le journaliste martyr s’était opposé sévit toujours et continue à défier les Libanais et la communauté internationale », a poursuivi M. Hariri, qui a noté que « Samir Kassir était un des inspirateurs du soulèvement de l’indépendance qui s’est traduit par la manifestation d’unité nationale » du 14 mars dernier. Et de jurer « aux âmes des martyrs que nous n’épargnerons aucun effort pour découvrir la vérité et punir les criminels ». Dans une interview accordée à la chaîne satellitaire al-Arabiya, le directeur général de l’information à la présidence, Rafic Chélala, a souligné « qu’il ne sert à rien de lancer des accusations, avant de connaître les circonstances et les dessous du crime, pour pouvoir identifier le véritable coupable qui a tué notre cher collègue Samir ». Les services Le député Salah Honein a souligné pour sa part que le crime qui a coûté la vie à Samir Kassir est une « attaque contre la liberté, la souveraineté et la démocratie du Liban, ainsi que contre la décision libre et la voix souveraine et indépendante ». Ce crime est la preuve que malgré le retrait syrien, « les services de renseignements de Damas cherchent toujours à porter atteinte à la sécurité du peuple libanais et à la stabilité du pays », a noté le député, qui a invité l’opposition « à combattre les résidus du système sécuritaire syrien jusqu’à ce qu’ils disparaissent complètement ». Les députés du bloc Hariri, qui ont tenu hier une réunion extraordinaire à Koraytem, ont affirmé que « les résidus du régime sécuritaire libano-syrien et ses agents » continuent à agir librement dans le pays, maintenant « leurs actes terroristes contre la parole libre et la pensée indépendante attachées à la souveraineté du Liban et à sa dignité nationale ». Une idée reprise notamment par les députés Boutros Harb et Akram Chéhayeb. Le président de la Chambre, Nabih Berry, a également condamné l’attentat « odieux qui a coûté la vie à un grand écrivain et visé la liberté d’opinion et d’expression au Liban ». De son côté, l’ancien Premier ministre Sélim Hoss a remarqué que Samir Kassir rejoint le cortège des martyrs que « présente la presse libanaise sur l’autel de la liberté ». L’ancien Premier ministre Omar Karamé a pour sa part signalé que l’attentat vise « la stabilité et la sécurité du pays, ainsi que la liberté d’expression ». Un avis partagé par le Hezbollah et le parti Amal. Le secrétaire général du Comité national islamo-chrétien, Harès Chéhab, a assuré que « seule l’union des Libanais autour des principes qui ont fait la spécificité de notre pays pourrait déjouer les plans » des « mains criminelles qui veulent empêcher le Liban de retrouver la voie de la liberté et de la démocratie ». La Ligue syriaque a, quant à elle, fortement dénoncé l’assassinat de Samir Kassir qu’elle a qualifié « de nouveau martyr de la liberté de parole », demandant au gouvernement de démasquer les coupables, « afin que le Liban ne redevienne pas une arène pour les règlements des comptes ». Un appel également lancé par le parti Kataëb et l’Association libanaise des droits de l’homme. Le bloc tripolitain, qui a souligné que Samir Kassir était « l’une des figures de l’intifada de l’indépendance et du Liban démocratique », a appelé le gouvernement libanais à « limoger les chefs de sécurité qui ne l’ont pas encore été » et de « poursuivre les enquêtes concernant les attentats continus ». Enfin, le mouvement du Renouveau démocratique a estimé que l’assassinat de Samir Kassir est un « prolongement du plan qui vise la destruction du Liban ». Il rappelle dans ce cadre que « la bataille de la souveraineté et de l’indépendance n’est pas encore achevée » et appelle « toutes les parties de l’opposition à se réunir de nouveau autour des principes et des buts de l’intifada de l’indépendance, pour la protéger et en signe de loyauté aux martyrs ».

À la douleur de voir disparaître l’un des journalistes les plus audacieux du pays, est venue se greffer la révolte que suscite désormais tout acte de violence perpétré contre le Liban.
Quelques minutes à peine après l’explosion, les réactions d’indignation se sont fait entendre aux quatre coins du pays, stigmatisant l’assassinat de notre collègue Samir Kassir.
Le visage...