Feltman : Nous faisons le lien entre les éditoriaux de Samir Kassir et ses ennemis

Au nom de la France, l’ambassadeur Bernard Émié a vivement condamné l’attentat qui a coûté la vie hier à notre confrère Samir Kassir, avant de présenter ses condoléances et celles de son pays à la famille et aux proches du martyr. « Je tiens à rendre hommage à la personnalité de Samir Kassir, l’un des symboles de la liberté d’opinion ; nous avons pour lui toute l’estime », a-t-il dit à l’issue d’un entretien hier midi avec le député élu Saad Hariri. Bernard Émié en a profité pour rappeler qu’il a confiance dans « la volonté et la détermination des autorités libanaises à mener les enquêtes nécessaires en profondeur, afin de faire toute la lumière sur l’attentat », d’en arrêter les auteurs et de les poursuivre en justice. Ensuite, c’était au tour de l’ambassadeur des États-Unis, Jeffrey Feltman, de s’entretenir avec Saad Hariri, puis de rendre un hommage appuyé aux qualités du journaliste assassiné. L’ambassadeur Feltman a fait remarquer que depuis le 1er octobre dernier, date de la tentative d’assassinat contre Marwan Hamadé, jusqu’à l’attentat contre Samir Kassir, en passant par le 14 février et les six voitures piégées, « personne n’a été arrêté ou emprisonné. Aux États-Unis, nous sommes persuadés qu’il n’y a pas de hasard. Ce sont, au contraire, des assassinats ciblés, et nous faisons le lien entre les éditoriaux de M. Kassir et ses ennemis », a-t-il souligné. Interrogé sur le point de savoir quelle(s) partie(s) a(ont) pu commanditer tous ces attentats, Jeffrey Feltman a répondu : « Je ne sais pas qui est derrière tout cela. Mais si nous appréhendons l’attentat contre lui à la lumière de ses écrits et de ses demandes, nous pouvons à ce moment-là présumer de l’identité de ces parties. Il n’y a pas de hasard », a-t-il répété.