Samir Kassir tué dans un attentat à la voiture piégée à Achrafieh La pensée libre assassinée L’opposition réclame la démission de Lahoud et appelle à une grève générale aujourd’hui La commission Mehlis sollicitée pour mener l’enquête

En assassinant Samir Kassir, éditorialiste au quotidien an-Nahar, intellectuel, professeur et écrivain, c’est un peu le printemps de Beyrouth et l’intifada de l’indépendance que l’on a tués, hier matin, de sang-froid, en plein cœur de Beyrouth. Mais c’est aussi et surtout une pensée et un esprit libres qui ont été éliminés avec préméditation, dans un attentat à la voiture piégée à Achrafieh. L’acte criminel a plongé le Liban dans la stupeur, la consternation et la colère. Samir Kassir multipliait ces dernières semaines, à travers ses articles, les attaques contre le régime syrien. Durant le printemps de Beyrouth, il avait été un des organisateurs du camp de la place de la Liberté. Les doigts accusateurs des opposants, réunis hier au Bristol, se sont tout naturellement tournés vers Damas. L’opposition a également appelé à la démission immédiate du président Lahoud et à la tenue d’une grève générale aujourd’hui. Quant au Conseil des ministres, il a invité la commission Mehlis, chargée de l’assassinat de Rafic Hariri, à conduire une mission parallèle sur le meurtre de Kassir. Pages 2, 3, 4, 5 et 6, nos informations et les articles de Tilda ABOU RIZK, Ziyad MAKHOUL, Patricia KHODER et Jeanine JALKH