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Actualités - CHRONOLOGIE

À Tyr, un panachage qui n’a pas porté à conséquence (Photo)

Sept candidats ont croisé le fer hier pour les quatre sièges chiites du caza de Tyr : Mohammed Fneich, Ali Khraiss, Abdel Magid Saleh et Hassan Hoballah, membres de la Liste de la résistance, de la liberté et du développement, Hussein Safieddine, membre de la liste Libération et changement, et deux indépendants, Ayad Ali Khalil et Bouchra Khalil. L’atmosphère était aussi calme que la mer. Dès 7 heures du matin, 275 bureaux de vote, répartis sur une soixantaine de bourgades et villages, ont ouvert leurs portes pour accueillir quelque 120 000 électeurs dont 91 % de musulmans (82,7 % chïites) et 8,8 % de catholiques, maronites et arméniens-orthodoxes. Dans les dizaines de bureaux visités, on votait, souvent, sans trop d’état d’âme. À 11 heures, le taux de participation dans les quartiers chrétiens de Tyr était presque nul. « Seulement sept personnes sur les 650 inscrites » avaient déposé leur bulletin dans les urnes de la Terra Santa School. « Peut-être qu’ils viendront après la messe », indique le chef de bureau électoral. « Ou peut-être après déjeuner, s’il n’est pas trop copieux ou suivi d’une sieste ! » suggère, non sans malice, son collègue. À 16 heures, le taux de participation atteindra les 10 % chez les chrétiens, 7 % chez les sunnites et 15 % chez les chiites. Peu de temps avant la fermeture des bureaux de vote, il plafonnait à 38 %, selon les premiers sondages. À Tyr et à Alma el-Chaab, certaines personnes étaient peu enclines à bavarder avec des journalistes. Mais d’autres ont disserté sur «la pratique positive du panachage » qui « reflète le libre choix des électeurs ». Il n’y a pas « de pressions agaçantes », assurent des électeurs d’un quartier chrétien de Tyr. Quant aux plus jeunes, ils ne mâchent pas leurs mots et déclarent boycotter le scrutin. À l’origine de cette abstention, un sentiment de frustration. « Nous savons que le sort de ces élections a été fixé avant même qu’elles ne se déroulent et que les noms des gagnants ont été désignés d’avance », expliquent-ils, ajoutant que « dans notre bled, c’est un coup de pied qu’ils donnent à la démocratie ». Les personnes interrogées à la sortie des bureaux de vote ont affirmé avoir eu recours au panachage et qu’ils avaient « certainement biffé des noms », et que « de toute façon une telle mesure ne prête pas à conséquence ». À les entendre, ce ne sont pas eux qui pourraient faire la différence, même si dans certaines bourgades, des rumeurs n’ont pas tardé à désigner comme éventuel bénéficiaire de ce panachage le colistier alistier de Riad el-Assaad, Hussein Safieddine. Ou encore Ayad Ali Khalil, fils de l’ancien député décédé Ali el-Khalil. Mais il n’y a eu aucune réaction ni commentaire à ce propos chez le Hozballah ou Amal. On n’a même pas senti qu’ils redoublaient d’efforts pour convaincre leurs concitoyens de voter la liste de la coalition. « Leur union fait leur force. Ils sont chez eux, c’est leurs fiefs, et l’opposition est terne. La partie n’est pas serrée », explique un commerçant affichant une neutralité qui dérange. À Naqoura, Yarine ou Boustan, on est loin de ce climat de résignation ou d’indifférence. Les gens sont profondément redevables vis-à-vis de leurs libérateurs, et le mouvement Amal et le Hezbollah cavalent largement en tête. « La résistance a payé de son sang la libération de la terre, et Nabih Berry a toujours œuvré pour la région, même pendant l’occupation. L’écrasante majorité va voter pour la liste de la Résistance, de la liberté et du développement », signale haut et fort le moukhtar de Naqoura, Moussa Taher. Il en est de même à Cana où le parti de Dieu bénéficie d’un grand prestige. Sur ces lieux, qui ont connu la barbarie, l’affluence est déjà plus importante et les haut-parleurs diffusent les chants de la Résistance. Un membre du parti de Dieu déclare que « les élections se déroulent selon la loi de la nécessité, alors que nous aurions voulu une loi basée sur le mohafazat et sur le système proportionnel. Nous espérons faire de cette échéance une étape vers l’émergence d’un nouveau Parlement qui placerait en tête de ses priorités l’élaboration d’une loi électorale moderne qui pourrait satisfaire tous les partis et répondre aux aspirations de la population ». May MAKAREM
Sept candidats ont croisé le fer hier pour les quatre sièges chiites du caza de Tyr : Mohammed Fneich, Ali Khraiss, Abdel Magid Saleh et Hassan Hoballah, membres de la Liste de la résistance, de la liberté et du développement, Hussein Safieddine, membre de la liste Libération et changement, et deux indépendants, Ayad Ali Khalil et Bouchra Khalil.
L’atmosphère était aussi calme que la...