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Plus de 200 observateurs de diverses nationalités présents hier dans la capitale Pour le chef de la mission européenne, les Libanais ont gagné, les citoyens ont voté librement

Il est 16h30. Le lycée Omar Farroukh à Mazraa abrite des bureaux de vote de Beyrouth I. José Ignacio Salafranca, député espagnol au Parlement européen et chef de la mission européenne pour l’observation des élections, vient d’arriver. Il s’adresse au chef du bureau de vote et aux scrutateurs présents, demande si tout se passe bien, s’ils ont relevé des anomalies durant la journée. « Aucun incident n’a été enregistré », indiquent-il. Le regard de M. Salafranca s’arrête sur l’urne cadenassée, les enveloppes timbrées et l’isoloir. Il s’enquiert encore du taux de participation des électeurs. Le chef de la mission européenne pour l’observation des élections s’est rendu hier dans plusieurs bureaux de vote de la capitale, expliquant aux journalistes que « les Européens sont là pour observer et non pour intervenir dans les élections ». « Notre opinion n’influencera pas les résultats », ajoute-t-il. Il souligne que « les élections se passent d’une façon assez normale, mais nous espérons toujours le mieux ». C’est que pour les observateurs internationaux, notamment européens qui devraient présenter un rapport global à l’UE à la fin des législatives, rien n’est jamais parfait. M. Salafranca martèle que « tout se passe bien » qu’il « n’y a pas eu d’incidents » et que « tous les citoyens parviennent à exercer leur droit de vote ». Selon lui, « les Libanais ont gagné car le processus électoral se déroule d’une façon démocratique ». Les observateurs européens sont venus vérifier, selon les normes internationales, si le processus démocratique est respecté au Liban. Et dans ce cadre, avouons-le, le gouvernement Mikati, notamment le ministère de l’Intérieur, a fait beaucoup d’efforts. On est bien loin des élections où l’on votait dans certains bureaux sans isoloirs, où l’on retrouvait les listes des candidats du pouvoir à l’intérieur des bureaux de vote, voire derrière les isoloirs, et où les scrutateurs des candidats de l’opposition étaient empêchés d’entrer dans les bureaux de vote… À la question de L’Orient-Le Jour de savoir pourquoi les observateurs européens ne sont pas venus au Liban, il y a quatre ou huit ans, voire deux ans, lors des partielles du Metn, M. Salafranca a indiqué : « Nous n’avons pas été invités. » Pourquoi n’avaient-ils pas essayé d’obtenir une invitation ? « L’Union européenne n’avait pas assez d’expérience dans ce cadre », affirme-t-il. Interrogé sur certains points, M. Salafranca indique que dans le rapport qui sera présenté à la fin des élections, le taux de participation sera mentionné. Il explique aussi que pour pouvoir assister au scrutin, les observateurs ont été informés du système complexe des élections libanaises. Hier, une centaine d’observateurs, à court et à long terme, relevant de l’Union européenne étaient présents sur le terrain. Un grand nombre d’entre eux a déjà observé des élections en Asie, en Amérique latine et en Ukraine. Tous s’intéressent « aux réalités libanaises ». Appartenant à diverses nationalités et accompagnés d’un traducteur, ils entraient dans les bureaux de vote, posaient discrètement quelques questions et prenaient place pour quelque temps pour voir si les électeurs pouvaient agir librement. Ils avaient surtout une tâche, celle de remplir un formulaire obéissant aux normes européennes des élections démocratiques, afin de vérifier ensuite si tout a été effectué selon la loi. Selon l’un d’entre eux, observateur à court terme, ayant assisté à des élections dans plusieurs pays : « On ne peut pas comparer les pays entre eux. Chaque État a son histoire et sa situation propres ». Certains ne cachaient pas leur joie « d’observer des élections qui se déroulent dans un pays qui n’a pas vécu librement depuis trente ans ». D’autres commentent le taux de participation soulignant que dans plusieurs pays européens, il est proche de 60 %. Une observatrice à long terme, équipe qui doit superviser tout le processus, explique que la tâche ne se résume pas à visiter les bureaux de vote et vérifier que tout se passe bien, mais à comprendre aussi pourquoi telle tranche de la population a boycotté les élections ou ne s’est pas sentie concernée. Hier à Beyrouth, il n’y avait pas uniquement des observateurs européens (qui comptaient également parmi eux quelques Suisses et une dizaine de Canadiens), mais aussi des experts américains et des représentants de l’Organisation internationale de la francophonie venus, eux, en tant qu’informateurs. Le sénateur canadien d’origine libanaise, Mac Harb, a effectué sa tournée accompagné d’une délégation de dix personnes. Originaire de Rasm el-Hadeth, non loin de Baalbeck, M. Harb avait quitté définitivement le Liban, il y a trente ans. Hier, en effectuant sa tournée, il a souligné l’importance des liens qui existent entre les deux pays. « 45 000 Libano-Canadiens vivent au Liban et la communauté canadienne d’origine libanaise compte près de 250 000 personnes. » « Le Canada est également de plus en plus impliqué dans le respect du processus démocratique dans le monde », ajoute-t-il à L’Orient-Le Jour. « De plus, ce sont les premières élections libres depuis trente ans », dit-il. Comme les observateurs européens, dans les bureaux de vote, les Canadiens vérifient urnes et isoloirs, posent des questions sur le taux de participation. Dans un bureau de vote, où des électeurs grecs-orthodoxes de Beyrouth I devaient se présenter, une observatrice canadienne s’informe du nombre des citoyens qui ont voté. « Il est 15 heures et ils sont 37 sur 537 inscrits », répond le chef du bureau. Très surprise, elle demande : « Viendrons-ils plus tard ? » « Non, c’est un bureau de vote chrétien », indique-t-il comme pour s’excuser du chiffre un peu trop réduit qu’il vient de citer. Dans la journée d’hier, selon les premières estimations, le taux de participation se chiffrait en moyenne dans les trois circonscriptions de Beyrouth à 26 %. Il y avait 7 % dans certains bureaux de vote, 44 % dans d’autres. Que les citoyens aient participé ou non au scrutin, hier à Beyrouth, le processus démocratique a été respecté. Aujourd’hui, la mission européenne pour l’observation des élections donnera une conférence de presse pour évaluer la première étape de cette consultation. Patricia KHODER

Il est 16h30. Le lycée Omar Farroukh à Mazraa abrite des bureaux de vote de Beyrouth I. José Ignacio Salafranca, député espagnol au Parlement européen et chef de la mission européenne pour l’observation des élections, vient d’arriver. Il s’adresse au chef du bureau de vote et aux scrutateurs présents, demande si tout se passe bien, s’ils ont relevé des anomalies durant la...