Le PNL présente ses candidats, le leader du PSP critique Aoun Rencontre discrète de franche explication Chamoun-Joumblatt

C’est dans la plus grande discrétion que Dory Chamoun a rencontré hier le leader du PSP, Walid Joumblatt. L’entretien, qui s’est déroulé loin des caméras, aurait été franc, selon une source proche du chef du PSP. Les deux hommes, que la formation des listes, au Chouf notamment, avait éloignés l’un de l’autre, ont choisi de s’expliquer et d’éliminer les malentendus entre eux. Les élections ont constitué le sujet principal, et le chef druze a précisé au chef du PNL qu’il est quasiment impossible d’apporter des modifications à sa liste au Chouf. Par contre, il serait possible d’envisager un candidat du PNL sur la liste du leader du PSP à Aley. En tout cas, les négociations restent ouvertes. Auparavant, dans la journée, le PNL avait annoncé ses candidats pour les prochaines élections dans les circonscriptions du Mont-Liban. Au siège central du parti à Sodeco, Dory Chamoun a précisé qu’il aurait préféré que les membres de l’opposition forment des listes communes aux élections législatives, « mais les intérêts personnels ont été les plus forts et ont éparpillé les papiers que les partenaires d’hier avaient signés ». Mais il n’a pas manqué d’affirmer que le PNL continuera à œuvrer en vue de l’unité nationale et qu’il rejette ceux qui exploitent les sacrifices des autres, notamment le plus grand et le plus récent d’entre eux, celui de Rafic Hariri. Voici la liste des candidats du PNL : Kesrouan-Jbeil : Gaby Kamel, Élie Azzi, Jean Sarkis Zogheib et Pierre Geara. Metn : Jihad Salamé. Baabda-Aley : Élias Abou Assi et Camille Moukarzel. Chouf : Camille Chamoun, Jihad Akl et Simon Azzi. En réponse à une question, Dory Chamoun a déclaré qu’il n’a pas été possible de conclure un accord avec le général Aoun, ajoutant, sans donner de précisions, qu’avec certains les portes sont fermées, et avec d’autres, seulement entrebâillées. M. Chamoun a aussi affirmé que le parti se lance dans la bataille pour montrer qu’il existe, même si certains ont voulu l’éliminer de la scène politique. « Mais ce ne sera pas chose facile, et c’est au peuple de faire ses choix », a conclu M. Chamoun. Respecter les appréhensions des minorités De son côté, au cours d’un meeting avec les membres de la machine électorale commune de sa liste au Chouf, le leader du PSP, Walid Joumblatt, a critiqué le général Michel Aoun, affirmant qu’il aurait souhaité « ne pas être entraîné dans des guerres parallèles, qui affaiblissent l’opposition et l’empêchent de rester unie. Mais certains n’ont pas accepté ce principe et ont choisi de faire cavalier seul, plutôt que d’intégrer un groupe uni ». Joumblatt a aussi appelé à voter pour toute la liste, « car elle a pour titre : non au retour au passé, oui à un Liban uni, celui de l’avenir ». En présence de tous les candidats, Marwan Hamadé, Nehmé Tohmé, Nabil Boustany, Alaeddine Terro, Mohammed Hajjar, Élie Aoun et Georges Adwane, Walid Joumblatt a affirmé qu’aujourd’hui la réconciliation nationale est définitivement consacrée. « Commencée sous le parrainage du patriarche Sfeir en 2001, elle est désormais tournée vers l’avenir. » Joumblatt a rappelé que depuis l’assassinat de Hariri, les événements se sont précipités et les changements sont énormes. « Le Liban s’est dégagé de la tutelle sécuritaire syrienne. Mais il ne veut pas la remplacer par une autre tutelle. Nous voulons conforter la formule de Taëf et nous placer sous la seule ombre du drapeau libanais. Nous voulons nous tourner vers l’avenir et réaliser la justice sociale, exécuter un programme qui puisse relancer la situation économique au Liban. » Évoquant le général Michel Aoun sans le nommer, le leader du PSP a déclaré que « certains sont venus pour dire qu’ils existent. Ce qui est vrai. Mais ils ne sont pas seuls et ils ne peuvent pas monopoliser la lutte pour l’indépendance. De notre côté, nous souhaitons ne pas arriver avec ceux-là à des confrontations secondaires, pour que les rangs restent unis. Ils verront d’ailleurs bientôt que nous placerons réellement le Liban sur la voie de la modernité, dans l’esprit du 14 mars, tout en respectant les appréhensions des minorités et de toutes les communautés. Il est temps de tourner la page du passé et de se lancer ensemble dans la construction de l’avenir ».