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La participation risque d’être faible à Beyrouth Déception des électeurs à la veille du premier tour

À deux jours du premier tour des législatives à Beyrouth, c’est le désappointement le plus total parmi les électeurs qui ne cachent pas leur déception face à la politique du fait accompli. Un ressentiment qui n’empêchera pas pour autant un grand nombre d’entre eux de se diriger dimanche vers les bureaux de vote. « Je voudrais participer à la prise d’une décision politique qui aura un impact certain sur l’avenir du pays, bien que je sois consciente que ma décision ne compte vraiment pas, vu que les résultats sont d’ores et déjà connus », note Roula. « Il s’agit des premières élections pour lesquelles je me sens concerné, affirme J.K. J’appartenais au clan des boycotteurs. Cette année, avec le bouleversement social et politique que nous avons connu, je considère qu’il faut voter, vu que les prises de position des différents camps sont bien tranchées. Je trouve toutefois décevant que les règles du jeu démocratique n’ont pas été complètement respectées. Mais, quand même, il s’agit-là d’un bon début. Il faut patienter. L’évolution ne se fait pas en deux jours. » « Je suis triste qu’il n’y ait pas de bataille à Beyrouth affirme Katia Bassil, indignée, précisant qu’avoir « neuf députés élus d’office est antidémocratique ». « C’est une politique du fait accompli et cela est contre les principes de la manifestation du 14 mars. Heureusement que des batailles électorales auront lieu dans d’autres régions. Parce qu’il s’agit de décider si nous voulons vraiment vivre ensemble ou chacun de son côté. Soit nous voulons vivre un siècle de développement et sortir de notre héritage confessionnel imposé depuis 1943, soit nous voulons continuer à être régressifs. Si nous ne nous ouvrons pas les uns sur les autres, voire sur nous-mêmes, nous ne pourrons pas vivre notre humanité ni construire un pays qui puise sa richesse de sa différence. Tout comme l’Europe aujourd’hui, qui est l’exemple même de la démocratie. » Votera-t-elle ? « Mon devoir me pousse à voter, répond-elle. Mais je ne sais pas encore si je vais le faire. Je suis en train de réfléchir sur la meilleure façon de faire porter mon message. Soit par le boycottage, soit par le vote blanc. » Estimant que tous les candidats ne représentent pas leurs idéaux, certains électeurs n’hésiteront pas à recourir au panachage… « au moins au niveau des candidats restants ». C’est le cas de Sahar, de Lama, de Ziad, de Wissam et de beaucoup d’autres. « J’aurais préféré que les listes ne soient pas monochromes, insiste Wissam. J’aurais préféré qu’elles rassemblent les différentes parties au moins pour respecter le peuple. En fin de compte, nous avons réalisé que les hommes politiques ne se soucient pas de nous. Ils ne sont intéressés que par le nombre de sièges qu’ils pourront remporter. Le peuple est peut-être encore uni, mais certainement pas les dirigeants. » Si les uns espèrent encore faire une certaine différence, les autres ont totalement baissé les bras. Et c’est à un boycottage irréfutable qu’ils auront recours dimanche. « Les responsables habitués au baise-main ne peuvent pas accepter l’idée d’un vote démocratique, déplore Rami. Aucun des candidats à Beyrouth ne me représente. D’ailleurs, si Rafic Hariri était encore vivant, il n’aurait pas accepté cette mascarade. » Rabih et sa famille n’iront pas voter. « Malheureusement, rien n’a changé, remarque-t-il. Jusqu’à présent, le peuple n’a pas son mot à dire. Toutes les manifestations auxquelles nous avons participé n’ont mené à rien. Les élections sont entièrement préfabriquées. Les soldats syriens ont peut-être quitté le sol libanais, mais la Syrie aura toujours son mot à dire dans la vie politique du pays. » Nada MERHI
À deux jours du premier tour des législatives à Beyrouth, c’est le désappointement le plus total parmi les électeurs qui ne cachent pas leur déception face à la politique du fait accompli. Un ressentiment qui n’empêchera pas pour autant un grand nombre d’entre eux de se diriger dimanche vers les bureaux de vote.
« Je voudrais participer à la prise d’une décision politique qui...