Le général a reçu Dory Chamoun, Camille Ziadé et Talal Arslane Des alliances de dernière minute dans l’ensemble du Mont-Liban (Photo)

À quelques heures de l’expiration du délai de dépôt des candidatures pour la circonscription de Baabda-Aley, les alliances sont encore plus ou moins confuses. Dans cette atmosphère survoltée, le domicile du général Michel Aoun à Rabieh reste un lieu de rencontre et un pôle d’attraction. Mercredi, le général avait reçu le député Talal Arslane et Massoud Achkar et hier, c’était le tour de Dory Chamoun et de Camille Ziadé. Si le président du PNL a refusé de faire la moindre déclaration, Camille Ziadé a affirmé que toutes les options sont encore ouvertes et qu’il y a de la place pour toutes les parties dans la liste du Kesrouan-Jbeil. De son côté, l’émir Talal Arslane a affirmé que la tendance est à former une liste commune avec le général Aoun, même si celle-ci n’a pas encore été finalisée. Il s’est aussi étonné du fait que les médias s’interrogent sur son rapprochement avec le général. « C’est le contraire qui aurait été étonnant, a précisé le président du Parti démocratique. Depuis longtemps, nous nous sentons proches des vues du général, et nous sommes actuellement en train d’étudier un programme d’action commune. Car, avec le général, il ne s’agit pas de nouer une alliance électorale, sitôt oubliée après la fin des élections. Notre programme politique va beaucoup plus loin. » De son côté, le responsable de l’information au sein du Courant aouniste, Élias Zoghbi, a vivement critiqué hier, à partir de Rabieh, les propos du député Farès Souhaid, qui avait déclaré la veille qu’une nouvelle guerre d’élimination se déroule actuellement dans la circonscription Jbeil-Kesrouan. « En évoquant ainsi une période triste et révolue, le député cherche surtout à braquer les gens et à rappeler de mauvais souvenirs à la communauté chrétienne, pour des raisons électorales. Tout cela fait plus de tort que les attaques lancées par les parties adverses. » Zoghbi s’est ensuite insurgé contre les critiques adressées au général au sujet d’éventuelles alliances avec des personnalités prosyriennes. « Qui sont les personnalités prosyriennes ? Walid Joumblatt ne l’était-il pas pendant quinze ans ? Le courant Hariri n’était-il pas allié à la Syrie pendant des années ? Et les alliances électorales entre Walid Joumblatt et le Hezbollah, entre Bahia Hariri et Amal, comment pourrait-on les qualifier ? » Selon M.Zoghbi, le général a sauvé la démocratie des élections, en offrant un second choix aux Libanais, et il reste convaincu que les « néo-opposants » qui ont découvert leur appartenance à l’opposition à la suite de la reconduction du mandat du président Lahoud ne sont pas vraiment des opposants. Le député Ahmed Fatfat reste plus nuancé. Dans une interview à la « Voix du Liban », il a estimé qu’une alliance était encore possible avec le Courant aouniste au Nord, même si les chances sont plus faibles qu’avant. « En fait, a déclaré le député, le Courant du futur a été choqué par l’échec des négociations entre le général Aoun et le leader de la Rencontre démocratique à Baabda-Aley et cela s’est partiellement répercuté sur la situation au Liban-Nord. Mais les contacts se poursuivent. » Fatfat a aussi exclu la possibilité pour le député Mikhaël Daher d’intégrer la liste du Courant du futur au Nord. Enfin, signalons encore que le Courant aouniste a organisé un meeting électoral au Kesrouan au cours duquel le général a évoqué l’argent versé dans cette région pour des buts électoraux. « Cet argent, s’il fait vivre un jour, augmentera la faim pour le restant des jours de ceux qui l’acceptent », a précisé le général Aoun par téléphone, en s’adressant aux présents.