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Actualités - OPINION

Des sympathisants critiquent les voies suivies par Aoun

Certains sympathisants de Michel Aoun ont espéré qu’à l’instar de De Gaulle après sa traversée du désert, il fonde à son retour une nouvelle République libanaise. Épurée de la corruption, des pourris et des corrupteurs. Ce que ces sympathisants ne veulent surtout pas, c’est qu’en définitive leur idole finisse par ressembler à un Le Pen. Contre lequel tout le monde s’est allié, pour lui barrer l’accès à la présidence de la République française. Dans leur vision critique, ces sources pensent que Aoun aurait dû réunir à Rabieh les pôles de l’opposition qui a animé le 14 mars. Et sans laquelle il n’y aurait eu ni démission du cabinet Karamé, ni formation d’une commission d’enquête internationale d’enquête, ni retrait syrien. Le général aurait expliqué à ses partenaires qu’il ne veut rien pour lui-même, mais tout pour le Liban. Ce qui signifie qu’il n’a pas de candidats à lui, mais des postulants tous engagés à servir le pays, plaçant son intérêt au-dessus de tout, en base d’un programme de réformes complet englobant l’administration, la politique, les finances et l’économie. Partant de là, l’unité des candidatures étant réalisée sous sa férule, Aoun aurait été considéré comme le chef naturel de toutes les fractions issues de l’opposition. Mais, regrettent ces personnalités, Aoun s’est laissé noyer dans le jeu des noms et du copartage. À leur avis, il s’est de la sorte mis lui-même sur les mêmes rangs que les hommes politiques traditionnels, qui tentent de grappiller des strapontins ici ou là. Il aurait dû, selon eux, adopter résolument un profil de réformateur, de rénovateur uniquement soucieux de sortir le pays de l’ornière, loin de tout marchandage. Ces mêmes éléments affirment qu’il est étrange que l’on affirme qu’il n’y a plus de différence entre opposants et loyalistes, après le retrait syrien. Comme si, relèvent-ils, la Syrie, après trente ans de tutelle, n’avait subitement plus aucune influence. Et comme si, poursuivent-ils, il est normal de caser dans un même panier les foules de la place de la Liberté et les masses de la place Riad el-Solh. Les unes pour exiger le départ des Syriens, les autres pour demander leur maintien. Pour ces personnalités citées, il est évident qu’en prétendant qu’il n’y a pas de différence, alors même que les convictions restent diamétralement opposées, on cherche tout simplement à justifier des alliances électorales contre nature avec des loyalistes. Ou à se prémunir contre des désaccords électoraux avec des opposants. Les cadres en question s’étonnent un peu que pour Aoun il n’y ait plus de distinction entre loyalistes et opposants. Alors que pendant des années et des années d’exil, il ne reconnaissait pas les symboles d’un pouvoir soumis à la tutelle syrienne contre laquelle il se battait en patriote. Selon eux, la logique aurait voulu qu’on reconnaisse qu’il n’y a pas de changement. Et qu’il faut attendre les résultats des élections qui devraient produire un nouveau camp loyaliste et une nouvelle opposition bien distincts. Ces sources craignent que Aoun, en se séparant des symboles mahométans ou chrétiens de l’opposition, ne se retrouve forcément allié à des pôles qui non seulement sont loyalistes mais encore ne représentent pas grand-chose dans leurs collectivités respectives. Car ils étaient, pour la plupart, de simples créatures de la Syrie. Les cadres cités estiment qu’il est déraisonnable, pour un ou deux sièges, de se lancer dans une guerre électorale à part Baabda-Aley, entre leadership maronite et leadership druze. Comme si l’on rouvrait le vieux front de Souk el-Gharb sur lequel Aoun et Joumblatt se combattaient jadis. En gommant tous les effets de réconciliation de la visite du patriarche Sfeir dans la Montagne. Émile KHOURY
Certains sympathisants de Michel Aoun ont espéré qu’à l’instar de De Gaulle après sa traversée du désert, il fonde à son retour une nouvelle République libanaise. Épurée de la corruption, des pourris et des corrupteurs. Ce que ces sympathisants ne veulent surtout pas, c’est qu’en définitive leur idole finisse par ressembler à un Le Pen. Contre lequel tout le monde s’est...